Translate

vendredi 11 avril 2025

Marseille : un baron du narcobanditisme libéré pour vice de procédure

Capture écran BFM MARSEILLE 
 
Capture écran BFM MARSEILLE

 

C’est la deuxième fois en six mois que ce caïd sort de prison sur décision ou erreur de justice.

 Pascal Gomez-Galeote est l’une des figures du grand banditisme marseillais. 

Il est le chef de la bande de Marignane connue pour des faits de corruption, des règlements de comptes et du narcotrafic. Il devrait être derrière les barreaux. Il l’a été, il ne l’est plus… à cause d’un vice de procédure.

Doli, de son surnom, était entré au centre pénitentiaire de Marseille le 17 octobre dernier, suite à sa condamnation, en première instance, à cinq ans de prison avec mandat de dépôt pour des faits de recel en bande organisée et de corruption active. Une décision dont il avait fait appel le 23 octobre. Il était donc, depuis ce jour, en détention provisoire dans l’attente d’une nouvelle audience. Ce régime aurait dû être renouvelé par le parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence au bout de quatre mois. Cela n’a pas été fait. À la demande de son avocat, Me Christine d’Arrigo, Pascal Gomez-Galeote a donc obtenu une libération sous contrôle judiciaire, le 24 mars dernier.


Bis repetita

C’est la deuxième fois, en six mois, qu’il est ainsi libéré. Sa première levée d'écrou remonte au 3 octobre dernier. Là, pas d’oubli, mais une décision de la Cour de cassation qui avait jugé que sa détention « n’était plus nécessaire à la manifestation de la vérité ». À l’époque, déjà, sa sortie de prison avait fait polémique dans les rangs de la police. Beaucoup craignaient que celui qui avait été en cavale pendant près d’un an avant d’être arrêté en profite pour se volatiliser une seconde fois. Cela n’avait pas été le cas. Qu’en sera-t-il, cette fois ? Tous les scénarios sont possibles.

Très en colère en octobre dernier, la police est aujourd’hui dans l’incompréhension la plus totale. Sur son compte X, Rudy Manna, porte-parole Alliance Police nationale, se montre très amer : « Un travail de dingue de la BRI pour traquer, enquêter et interpeller ce "gros bonnet". Une erreur du parquet d’Aix provoque la libération. Dormez sur vos deux oreilles, la police va encore travailler 24 h/24 pour le rerere-interpeller et il sera rerere-libéré. Désespérant. »


Errare humanum est

Florian Guénot, secrétaire zonal adjoint Alternative Police CFDT, lui, est plus résigné.

Il confie à BV : « Ça met en relief les carences de la Justice. Le manque de moyens et d’effectifs. On en parle parce que c’est une affaire médiatisée, mais il y a beaucoup d'erreurs comme ça. C’est un raté de plus. » Selon lui, le couple police-justice ne fonctionne pas correctement parce qu’il est sous-dimensionné, et « tant qu’on ne résoudra pas ce problème, il y en aura d'autres », des erreurs comme celle-là.

Sous couvert d’anonymat, un autre policier marseillais a livré à BV une analyse tout autre : « Soit il a de la chance, soit c’est bizarre. » Il s’interroge : « Est-ce que c’est de l’incompétence, de la négligence ou de la corruption ? » À ce jour, aucun élément ne permet de répondre à cette question. Les doutes du policier sont néanmoins instructifs. Ils montrent que la corruption des élites est désormais une chose à prendre en compte et, donc, que la France est peut-être en passe de devenir un narco-État. La nouvelle n’est pas des plus réjouissantes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.