Le milliardaire Bernard Arnault exploitait son cuisinier : 100 heures par semaine, sans contrat, avant de le licencier

 

 

Le cuisinier des Arnault attaque pour travail dissimulé après 10 ans de service. Cent heures hebdo, aucun contrat…

 

le 30/12/24

 

Le patron de LVMH, Bernard Arnault, et sa famille auraient obligé Christophe H., un cuisinier salarié par Dior, à multiplier les missions pour leur intérêt personnel, selon des informations révélées par le Canard enchaîné et relayées par L'Humanité.

Jusqu’à plus d’heures

Le cuisinier, Christophe H., aurait enchaîné près de cent heures de travail hebdomadaires pendant dix ans. Le tout sans contrat de travail ni bulletin de salaire.
« Si, de 6 h 30 à 10 h 30, il prépare les petits déjeuners et les déjeuners de la direction de Dior, il file ensuite chez la famille Arnault jusqu’à 13 h 30 pour assurer le déjeuner… et revient chez Dior. À 16 h 30, et jusqu’à 21 h 30, il retourne au logis du boss pour le dîner. »

Une affiche a été confectionnée pour rappeler au cuisinier les préférences de chaque membre : « Untel adore le caviar − souvent au menu −, que tel autre a en horreur, tandis qu’un troisième raffole du homard ou qu’un quatrième exècre la viande rouge ». L’un des fils du milliardaire, Alexandre, a par exemple demandé, en amont d’un dîner familial, à Christophe H., le menu prévu pour son père (carpaccio de bar sauvage, caviar et noix de Saint-Jacques). La raison ? La peur d’un incident diplomatique : « Mon père risque d’être jaloux si j’ai du homard et pas lui. » Derrière tant de prévenances, se profile la succession de Bernard Arnault. Qui de ses cinq enfants – Delphine (49 ans), Antoine (47 ans), Alexandre (32 ans), Frédéric (29 ans) et Jean (26 ans) – dirigera son empire estimé à 210 milliards d’euros ?

Le clan Arnault a particulièrement profité de son salarié lors de rencontres avec les plus hautes sphères de l’État, du couple présidentiel à Bruno Le Maire, mais aussi des célébrités, comme le tennisman Roger Federer et la comédienne Isabelle Adjani.

Christophe H. réclame que son travail dissimulé soit reconnu par le conseil des prud’hommes. En déposant plainte, il espère que la famille Arnault lui rembourse l’intégralité de ses heures de travail non rémunérées, comme les nombreux jours de repos qu’il a dû abandonner – il n’avait le droit qu’à un week-end par mois et seulement quelques semaines de congé, lorsque Bernard Arnault et ses proches partaient en vacances à Courchevel ou passaient les fêtes de fin d’année sur leur île privée des Bahamas. « Absolument personne dans cette famille et cette maison ne prend de jour de pont », s’était-il vu répondre par exemple après avoir demandé deux jours de congé.

Licencié au bout de dix ans

En mars dernier, Christophe H repart avec un élément de décoration, un éléphant en plastique qui était devant le siège de Dior, après une soirée arrosée. Après avoir avoué, il aura cinq jours de mise à pied, puis est finalement accusé par la société d’avoir commandé plus de 20 000 euros de nourriture à son profit, sans aucune preuve, selon le Canard Enchaîné. Son patron qui, lui, a été élu à l’Académie des sciences morales et politiques, le licencie au bout de dix ans de bons et loyaux services.
Rendez-vous le 15 avril 2025 au conseil des prud’hommes de Paris.

Bernard Arnault mérite d’être connu

Inutile de préciser que Le Parisien (qui appartient corps et âme à Bernard Arnault) ne parle pas de cette délicate affaire. Pourtant son propriétaire est coutumier des entorses à la légalité. Wikipedia (qu’il a tenté de trafiquer pour redorer son image) est prolixe à ce sujet. Faites-y un tour, c’est là.
En septembre dernier, un email a été révélé dans lequel Bernard Arnault interdit aux cadres dirigeants du groupe LVMH de parler à sept médias sous peine de licenciement.

Ensuite, le 28 novembre, Bernard Arnault était entendu mais seulement comme témoin dans le procès de Bernard Squarcini pour espionnage de Fakir et François Ruffin. En 2021, pour éviter un procès, LVMH avait signé un accord avec la Justice en versant dix millions d’euros.

Les secteurs bancaires et immobilier en Chine étant en baisse, le secteur du luxe français est atteint. François Pinault (Kering, Gucci, etc.) souffre de la conjoncture économique chinoise, mais il n’est que 98e dans le classement Forbes des fortunes. Alors sa déception est moindre que celle de LVMH qui a perdu 28 milliards de dollars depuis le début 2024. Bernard Arnaud rétrograde de la tête du peloton à la 5e place du classement Forbes.

Sa souffrance en est d’autant plus grande. On souhaite que le tribunal des prud’hommes ne lui tienne pas rigueur d’avoir dû économiser sur le petit personnel, toujours mécontent par mauvais esprit et jalousie.

par Jacqueline