“J’entends déjà l’opinion publique crier qu’on est tous pourris” déclarait récemment un proche du pouvoir, alors qu’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, venait d’être mis en examen pour prise illégale d’intérêts et trafic d’influence.
Le haut fonctionnaire n’aurait pas signalé ses liens familiaux avec le principal actionnaire de l’armateur italo-suisse Méditerranéen Shipping Compagnie (MSC), alors qu’il avait pris position sur ce dossier au nom de l’État.
En 2017, Macron déclarait pourtant qu’un ministre mis en examen ne pourrait être maintenu dans ses fonctions. Concernant Kohler, éminence grise du Château, le locataire vient donc de déclarer : “Pour ce qui est de mon secrétaire général, il ne vous aura pas échappé qu’il n’est pas ministre”. Circulez, il n’y a donc plus rien à voir.
En revanche, nous pouvons nous poser la question pour Dupond Moretti, sommé de comparaitre, également pour prise illégale d’intérêts, devant la Cour de justice de la République. “C’est un cas particulier” déclare le chef de l’État. Effectivement, nous pouvons en convenir, puisqu’il s’agit du ministre de la Justice en personne et d’une première sous la Cinquième. Là encore, passez votre chemin brave gens, les sentences du pouvoir sont à géométrie variable et le temps fera probablement le reste.
Des exemples comme ces deux-là, nous pourrions en citer des dizaines sur plusieurs décennies et pour chaque mandat présidentiel. Invincibles, indéboulonnables, inattaquables, bon nombre de responsables politiques le sont, à Paris comme en province, car ils disposent de réseaux pour les soutenir qui sont eux-mêmes gangrenés par la dépendance, l’allégeance, la sujétion.
C’est “Je te tiens, tu me tiens par la barbichette”. Un peu comme dans “La traque” de Serge Leroy, film sorti en 1975, où des chasseurs préfèrent laisser se noyer Mimsy Farmer au lieu de la secourir, plutôt que de dénoncer ceux qui viennent de la violer. Tout simplement car, dans cette histoire, tout le monde sait que chacun à quelque chose à se reprocher.
Et puisque nous évoquons cette “solidarité sélective”, ayons une pensée pour la totalité des parlementaires, sénateurs et députés, qui viennent de bénéficier d’une augmentation mensuelle de 260 euros. Ils perçoivent donc désormais 7 493 euros bruts auxquels il faut rajouter les frais de mandat, de secrétariat, mais également les avantages divers et variés dont les serviteurs d’une République (qui le leur rend bien) peuvent prétendre.
En revanche, nous pouvons nous poser la question pour Dupond Moretti, sommé de comparaitre, également pour prise illégale d’intérêts, devant la Cour de justice de la République. “C’est un cas particulier” déclare le chef de l’État. Effectivement, nous pouvons en convenir, puisqu’il s’agit du ministre de la Justice en personne et d’une première sous la Cinquième. Là encore, passez votre chemin brave gens, les sentences du pouvoir sont à géométrie variable et le temps fera probablement le reste.
Des exemples comme ces deux-là, nous pourrions en citer des dizaines sur plusieurs décennies et pour chaque mandat présidentiel. Invincibles, indéboulonnables, inattaquables, bon nombre de responsables politiques le sont, à Paris comme en province, car ils disposent de réseaux pour les soutenir qui sont eux-mêmes gangrenés par la dépendance, l’allégeance, la sujétion.
C’est “Je te tiens, tu me tiens par la barbichette”. Un peu comme dans “La traque” de Serge Leroy, film sorti en 1975, où des chasseurs préfèrent laisser se noyer Mimsy Farmer au lieu de la secourir, plutôt que de dénoncer ceux qui viennent de la violer. Tout simplement car, dans cette histoire, tout le monde sait que chacun à quelque chose à se reprocher.
Et puisque nous évoquons cette “solidarité sélective”, ayons une pensée pour la totalité des parlementaires, sénateurs et députés, qui viennent de bénéficier d’une augmentation mensuelle de 260 euros. Ils perçoivent donc désormais 7 493 euros bruts auxquels il faut rajouter les frais de mandat, de secrétariat, mais également les avantages divers et variés dont les serviteurs d’une République (qui le leur rend bien) peuvent prétendre.
Pas un seul pour appuyer sur le bouton qui dit non
Là encore, tout le monde s’est laissé faire, qu’il soit de droite, de gauche, établi aux extrêmes, en marche ou à l’arrêt. Pas un seul pour appuyer sur le bouton qui dit non. Pas un seul pour s’opposer aux dits émoluments, pas un seul pour dénoncer la fin de l’abondance et de l’insouciance. Et tout ce beau monde, du perchoir au balcon, à se regarder la pointe des godasses plutôt que de crier à l’indignation du peuple français qu’ils sont censés représenter.
Pendant ce temps ? Et bien pendant ce temps, ceux qui les ont élus (ou qui se sont abstenus) comptent leurs sous dans ces porte-monnaie de moins en moins faciles à remplir et de plus en plus faciles à vider, dans nos campagnes on ne trouve plus de toubib chez qui se faire soigner, les cités s’enflamment où la misère s’installe, comme s’il fallait désormais s’y résoudre et s’y habituer, le prix des carburants et de l’énergie ne cesse de (re)grimper là où la spéculation est considérée par ceux qui nous dirigent comme une fatalité, les situations de pénurie concernent, à tort ou à raison et petit à petit, tous les secteurs de production, tous les produits de consommation…
La politique est devenue synonyme de dégoût tant elle est galvaudée par celles et ceux qui sont censés l’incarner. Et notre pays sombre d’un jour sur l’autre, d’une bourde à l’autre, d’une insulte à l’autre, d’une blessure à l’autre, d’une connerie à l’autre, vers ce déclin où, plutôt que de prendre à bras le corps leurs responsabilités, ceux qui sont démocratiquement désignés pour le gouverner préfèrent se servir, tricher et mentir dans les eaux basses de l’indignité.
Pourris, oui un peu quand même, à bien y regarder !
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