Ceci est l’histoire de Lisa Murkowski. Lisa est sénatrice et représente l’Alaska au Congrès fédéral. Rappelons qu’aux USA, chacun des 50 États est représenté à Washington par deux sénateurs.
Lisa est républicaine, mais sur le papier uniquement. Dans la réalité, elle fait plutôt le jeu du Parti démocrate.
C’est une RINO (Republican In Name Only). Elle a notamment voté pour condamner Trump lors de son second procès en destitution pour son rôle dans l’incitation à l’émeute du 6 janvier au Capitole.
À la fin de l’année prochaine, comme 33 autres sénateurs, le mandat de Lisa sera soumis au vote populaire pour être renouvelé. Après vingt ans de service à la chambre haute, en temps normal, sa victoire serait probablement acquise.
Mais nous ne sommes pas en temps normal et la carrière de Lisa a toutes les chances de prendre fin en 2022.
Eh oui, Lisa a fait un mauvais calcul en ignorant que l’ancien président allait entreprendre un grand ménage au sein du Parti républicain. Son but : sortir tous les traîtres pour les remplacer par des élus patriotes. Avec l’engagement qu’ils accepteront de durcir les lois électorales afin de réduire autant que possible les risques de fraude pour les élections de mi-mandat le 8 novembre 2022*.
Donald Trump est rancunier et ne s’en cache pas. Aucune raison d’épargner la sénatrice de l’Alaska. Si le pays est aujourd’hui dans une situation déplorable, c’est autant à cause de ce type de personne que de la gauche américaine. Il s’est donc fendu d’un communiqué on ne peut plus clair : « Lisa Murkowski est mauvaise pour l’Alaska. Elle doit partir. » Au surplus, il a décidé de lui opposer un challenger qu’il estime bien plus fiable : Kelly Tshibaka, conservatrice de la première heure.
L’histoire de Lisa n’est pas isolée. Loin de là. Ce n’est qu’une fraction réduite d’un immense chantier auquel l’ancien président s’est attelé dès son départ de la Maison-Blanche. Et ce chantier sera partiellement achevé en novembre 2022, lorsque les conservateurs républicains auront repris le contrôle du Congrès.
Certes, on rétorquera que ce n’est pas Donald Trump qui fixe les investitures au sein de chaque État, c’est le Parti républicain local (le GOP). C’est exact, mais dans les faits, sa voix est déterminante : les autres membres du GOP de l’Alaska sont parfaitement conscients qu’il jouit d’une popularité extrême au sein des conservateurs américains et qu’il serait donc fort peu opportun de s’opposer à ses choix. Trump est désormais leur chef incontesté. Un faiseur de roi.
Les récents meetings de Trump (Ohio et Floride), réunissant à eux deux plus de 70.000 personnes sur place, sont là pour le rappeler à ceux qui en douteraient…
C’est pourquoi le Parti républicain de l’Alaska a approuvé, le 10 juillet, l’investiture de Kelly Tshibaka en lieu et place de Mme Murkowski. C’est donc Kelly qui sera propulsée par le parti majoritaire de l’État et bénéficiera de tous les moyens financiers et logistiques pour mener à bien sa campagne. Et c’est déjà un grand pas vers la victoire car, jusqu’à présent, tous les candidats soutenus par Donald Trump sont sortis vainqueurs lors des récentes élections intermédiaires.
*Rappelons qu’à cette occasion, les 435 sièges de la Chambre des représentants, 34 des 100 sièges du Sénat et 39 postes de gouverneurs seront soumis au vote
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