© Alain Jocard Source: AFP
Révélés par Mediapart, des extraits audio d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase (violant le contrôle judiciaire) prouve que les deux hommes ont menti au Sénat.
Le premier s'est notamment vanté du soutien d'Emmanuel Macron.
«Tu vas les bouffer» : Alexandre Benalla prétend qu'Emmanuel Macron lui aurait envoyé dans un message cette curieuse exhortation, jetant une nouvelle lueur sur cette ténébreuse affaire, et sur le soutien dont aurait bénéficié l'ancien proche d'Emmanuel Macron.
Après de longs mois d'enquête, le site d'investigation Mediapart a en effet obtenu et diffusé le 31 janvier des extraits audio d'une conversation datant du 26 juillet entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ex-employé de LREM.
Quatre jours auparavant, les deux hommes avaient été mis en examen pour «violences en réunion» commises en marge des manifestations du 1er mai.
La rencontre révélée par Mediapart (qui ne précise pas les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée) constitue une violation de leur contrôle judiciaire.
Voici la liste des enregistrements des conversations entre Alexandre Benalla et Vincent Crase.— Jean Hugon🔻 (@JeanHugon3) 31 janvier 2019
Faites vous plaisir c'est succulent :https://t.co/QNGxElp8bFhttps://t.co/Z2rQVzcQA7https://t.co/iKlw0Fb73Ghttps://t.co/d3bHXWiDwXhttps://t.co/cIzddhOfB8https://t.co/qtfsfBFwWb
Dans l'un des enregistrements, on découvre l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron confiant, assurant bénéficier du soutien du «président», de «Madame», Brigitte Macron, et de «Ismaël [Emelien, conseiller en communication du chef de l'Etat], qui [le] conseille sur les médias et compagnie».
A l'appui de ses dires, il lit à son acolyte un SMS qu'Emmanuel Macron lui aurait envoyé.
«Truc de dingue, le "patron", hier soir il m’envoie un message, il me dit : "Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi», se vante-t-il.
Vincent Crase demande alors s'ils sont soutenus par le président.
«Truc de dingue, le "patron", hier soir il m’envoie un message, il me dit : "Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi», se vante-t-il.
Vincent Crase demande alors s'ils sont soutenus par le président.
«Ah bah il fait plus que nous soutenir [...] Il est comme un fou [...] Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit : "Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux." C’est énorme», pérore Alexandre Benalla.
Interrogés par Mediapart, les services de l'Elysée ont démenti l'existence de ce SMS.
Volonté de dissimulation lors des perquisitions ? Ces enregistrements embarrassants pour la présidence se doublent d'une interrogation sur la volonté de dissimulation des deux hommes lors des perquisitions.
Le coffre-fort d'Alexandre Benalla avait opportunément disparu de son domicile lors des fouilles policières le 20 juillet.
Vincent Crase démontre à son tour qu'il a des choses à cacher aux enquêteurs qui s'apprêtent à perquisitionner le siège de la République en marche (LREM).
«J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant...», se risque à confier l'ex-gendarme réserviste, affecté avant l'affaire au service du contrôle des entrées de l'Elysée, dans un autre extrait audio.
Alexandre Benalla se confie lors de la discussion sur différentes affaires, et notamment son implication directe dans un contrat de sécurité signé par Vincent Crase avec un oligarque russe, Iskander Makhmoudov, décrit par Mediapart comme «proche de Vladimir Poutine» et «soupçonné par plusieurs magistrats européens d'accointances avec l'un des pires groupes criminels moscovites». Alexandre Benalla travaillait alors encore à l'Elysée.
Lui et Vincent Crase avaient pourtant déclaré le contraire devant la commission d'enquête sénatoriale.
Lui et Vincent Crase avaient pourtant déclaré le contraire devant la commission d'enquête sénatoriale.
C’est une bonne expérience […] A 26 ans, si tu veux, y a pas grand monde qui [...] provoque deux commissions d’enquête parlementaires
«Cette affaire est très grave [...] Je rappelle simplement qu'il y a une loi qui prévoit des sanctions très lourdes lorsqu'on ment sous serment. Cela peut être cinq ans de prison, et une somme importante, 75 000 euros d'amende», a commenté le co-rapporteur de la Commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur (PS), sur Public Sénat.
Lors d'un passage de la conversation, Alexandre Benalla ne semble pourtant pas se sentir menacé, et plaisante au sujet de sa situation, lâchant : «C’est une bonne expérience […] A 26 ans, si tu veux, y a pas grand monde qui [...] provoque deux commissions d’enquête parlementaires, qui bloque le fonctionnement du Parlement.»
RT France
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