© Fabrizio Bensch Source: Reuters
Image d'illustration.
Des images de vidéosurveillance montrant Alexandre Benalla le 1er mai et censées être exclusivement détenues par les autorités se sont retrouvées publiées par des comptes Twitter anonymes de soutiens du président Emmanuel Macron.
Mais ce dont on se doute moins, c'est que cette équipe est toujours aussi virulente et se déploie sur les réseaux sociaux sur les instructions directes de personnes proches de l'exécutif.
Ces petites mains très utiles se sont notamment illustrées dans l'affaire Benalla.
L’hebdomadaire Marianne a mené l'enquête sur ces liens entre le pouvoir et ces mystérieux internautes.
Le 19 juillet dernier, le profil Twitter de @TedLunique et quelques uns de ses comparses, comme lui fans d'Emmanuel Macron, ont diffusé sur Twitter des images de la vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe du 1er mai, théâtre de l'interpellation musclée opérée par Alexandre Benalla.
Pour TedLunique, ces images permettaient de mettre en cause la probité de l'homme vivement empoigné par Alexandre Benalla : «Donc voilà notre pov victime "agressée" par Benalla, venu spécialement de Grèce (à la demande de LFI ?) pour casser du flic et du passant, qui ravage une terrasse de restaurant et qui a disparu depuis deux mois.»
Seul hic, selon Marianne, les clichés diffusés par TedLunique appartiennent à la Préfecture de police et ils auraient dû être détruits à la fin du mois de mai.
De plus, l'Elysée était en possession de cette vidéo depuis le soir du 18 juillet, par le biais d'Ismaël Emelien, le conseiller en communication d'Emmanuel Macron.
Le parquet de Paris a d'ailleurs élargi l'enquête sur l'affaire Benalla aux faits de «recel de détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection».
TedLunique a depuis restreint drastiquement l'accès à son compte Twitter, désormais ouvert à ses seuls «amis» alors qu'auparavant, il passait de nombreuses heures à débattre avec des adversaires politiques sur les réseaux sociaux.
Une gêne peut-être?
Si jusqu'à présent aucun lien direct n'a été établi entre la diffusion de ces images et l'Elysée, les relations entre certains activistes sous pseudo comme TedLunique, omniprésents sur les réseaux sociaux, et des cadres de La République en marche (LREM) apparaissent en revanche avérées. Plusieurs interlocuteurs ont notamment confirmé à Marianne l'existence d'une cellule de communication et de riposte Web directement associée à LREM, créée pendant la campagne présidentielle.
Objectif ?
Conjuguer les efforts des cadres de LREM et de bénévoles anonymes pour contrer de manière virulente les opposants et les journalistes dont la production leur déplaît.
De plus, Marianne révèle également que des conseillers ministériels alimentent en éléments de langage des comptes militants sans liens officiels avec le ministre concerné.
Les communicants font ainsi passer les messages qu'ils veulent, sans avoir à assumer les propos tenus.
Interrogé par les sénateurs de la commission d'enquête sur l'affaire Benalla le 31 juillet, à propos de l'existence d'une telle cellule de bénévoles, Christophe Castaner, le patron de LREM, a répondu : «Sous réserve de vérification […], il n'y a pas de militants qui interviennent sur la communication directe du mouvement.»
Une façon d'avouer qu'il y aurait une communication indirecte?
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