The coffins are carried away following the funeral service of three people killed in a terrorist attack in the town of Trebes on March 29, 2018. In all four people, one police officer and three civilians, were killed by Radouane Lakdim, a 25-year-old gunman who pledged allegiance to the Islamic State group in the shooting spree on March 23, 2018 in the southwestern towns of Trebes and nearby Carcassonne. / AFP PHOTO / Pascal PAVANI
Certes, certains commentateurs soulignent le fait qu’au lendemain du Bataclan, ce pourcentage était de 65 %.
Donc, c’est mieux !
On ira le dire aux familles des victimes.
Certes, le risque zéro n’existe pas et les Français le comprennent sans doute.
Mais en la matière, le gouvernement n’a pas seulement une obligation de moyens mais de résultats.
À l’évidence, la dernière loi d’octobre 2017 pour renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme est insuffisante. « Petite loi de police administrative », c’est ainsi que Marine Le Pen l’a qualifiée.
Visiblement, les Français le comprennent bien.
Le sondage révèle ainsi que 84 % de nos compatriotes estiment qu’il serait efficace d’isoler les détenus radicalisés des autres en prison.
80 % pensent qu’il serait efficace d’expulser les fichés S étrangers.
Christophe Castaner avait le culot, lundi dernier, de déclarer que « 60 % des auteurs d’attentats ces dernières années ne sont pas fichés S et ne sont pas ressortissants étrangers ».
40 % seraient dont fichés S et ressortissants étrangers, selon la logique de M. Castaner, pas 5 % : excusez du peu !
Cela mérite peut-être qu’on y réfléchisse.
Mais non, toute honte bue, M. Castaner ose dire : « On peut vouloir se faire peur, on peut tenter d’en faire de la petite récupération politique… Je pense que le débat politique mérite mieux que ça. » Mais les Français se fichent du débat politique.
Les Français ne veulent pas se faire peur.
Car ils ont peur : ils savent que, désormais, personne, aucun lieu n’est à l’abri en France.
Et les Français comprennent bien – eux qui deviennent des spécialistes de l’insécurité du quotidien – que l’expulsion des fichés S étrangers permettrait, d’une part, au renseignement intérieur de se concentrer sur les fichés S malheureusement détenteurs de la nationalité française, d’autre part, de réduire la part de risque d’actes terroristes.
J’ajoute qu’une telle mesure aurait une portée psychologique forte.
D’ailleurs, ce ne sont plus seulement les forces de sécurité intérieure qui font l’objet de menaces, d’attaques, mais nos forces militaires.
N’oublions pas que l’assassin islamiste de Trèbes a d’abord voulu s’en prendre à des militaires du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine.
Ce jeudi, des militaires de la 27e brigade de Montagne de Varces, dans l’Isère, ont été agressés par un homme au volant de son véhicule.
Nous sommes en guerre sur notre sol national et l’on continuerait sans bouger les lignes de façon significative ?
Au moment où je mets le point final à ce papier, mon téléviseur en veille, j’entends le cri de douleur d’une des veuves de Trèbes devant le cercueil de son mari, en présence du Premier ministre.
Les petites statistiques déroulées par M. Castaner lors d’une matinale me semblent alors d’une profonde indécence.
Si ce gouvernement ne veut pas écouter les sondages, entendra-t-il les cris de douleur et ceux de la saine colère qui monte ?
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