Le 10/02/2018
François Teutsch
Les équipes municipales, dépossédées de leurs attributions au profit d’intercommunalités étouffantes, n’ont plus d’autre plaisir que de d’emmerder leurs administrés.
Rouen est aussi, pour son malheur, une ville sur le déclin, à cause de la nullité d’une équipe municipale réélue grâce à la division d’une opposition préoccupée de querelles d’ego.
Quant à la Métropole à laquelle elle appartient, elle semble, selon les Rouennais interrogés sur le sujet, plus préoccupée de chantiers pharaoniques et inutiles que du bien-être de ses habitants.
Il se dit que son président s’enorgueillit du monstrueux « palais » qu’il a fait construire en bord de Seine pour y loger ses services.
Pour illustrer cette disparition du sens commun, la ville s’est singularisée par une curieuse initiative. Sa police municipale a fait afficher, sur les garages des habitants de nombreux quartiers, un avis dont la lecture a provoqué consternation et colère.
Sans doute désœuvrés, les fonctionnaires municipaux n’ont rien trouvé de plus urgent à faire que de rappeler aux riverains que « stationner devant son garage est strictement interdit » et expose à une amende et à une mise en fourrière.
À l’appui de cette annonce, le rappel du principe d’égalité devant la loi et l’impossibilité de privatiser l’espace public.
Juridiquement, la municipalité normande a raison.
Le texte du Code de la route qui prévoit cela existe.
Politiquement, on se demande à quoi joue cette municipalité socialiste.
À deux ans des élections municipales, se tirerait-elle une balle dans le pied ?
Nul doute que les fonctionnaires municipaux s’en donneront à cœur joie dans les prochaines semaines.
Ainsi, la mère de famille revenue une heure chez elle entre deux conduites du mercredi ne retrouvera plus sa voiture au moment d’aller chercher ses enfants au foot ou à la danse.
Les riverains ne gênent personne en stationnant devant leur garage, que ce soit légal ou non.
Les Rouennais qui parlent de leur ville sont, en revanche, unanimes à en dénoncer la saleté légendaire, les zones du centre-ville où il ne fait pas bon passer le soir à cause des individus de mauvais aloi qui importunent les piétons, la petite délinquance qui leur pourrit la vie, sans parler des bouchons tout aussi légendaires sans qu’aucun de ces zélés fonctionnaires ne fasse jamais la circulation dans les carrefours.
Il suffit de s’y rendre pour constater qu’ils ont raison…
Ce que nos amis rouennais dénoncent n’est pourtant pas exceptionnel.
Les Parisiens soumis à la férule de madame Hidalgo en savent quelque chose, mais nombreuses sont les grandes villes de province où la répression imbécile d’honnêtes citoyens qui ne gênent personne prime sur la tranquillité publique.
Et cela, quelle que soit la couleur politique de la mairie.
On cite souvent Pompidou et son célèbre « Arrêtez d’emmerder les Français ».
Il faut croire que les équipes municipales, dépossédées de leurs attributions au profit d’intercommunalités étouffantes, n’ont plus d’autre plaisir que d’emmerder leurs administrés.
Mais combien s’en souviendront au moment de mettre un bulletin dans l’urne ?
Un autre Président ne traitait-il pas les Français de veaux ?
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