Le mythe du petit délinquant naïf et bêta, entretenu par Jawad Bendaoud depuis le début de son procès, s'est écroulé comme un château de cartes à l'audience de jeudi.
Assis dans le box des accusés, l'homme qui a hébergé les terroristes du 13 novembre, d'ordinaire si agité, a écouté froidement les avocats des parties civiles mettre en pièce sa défense.
Comme si le masque était tombé.
S'appuyant sur ses relevés téléphoniques, les avocats démontrent méthodiquement que Jawad Bendaoud ne pouvait pas ignorer qui étaient les deux hommes qu'il a logé pour 150 euros.
Comment peut-il affirmer ne pas savoir avant son arrestation qu'un commando a fait 130 morts dans les rues de Paris, ni connaître le pedigree et la nationalité des terroristes, alors qu'il a passé près de 180 appels pendant les cinq jours qui séparent les deux drames ?
Comment peut-il dire ne pas avoir parlé à Hasna Aït Boulahcen (celle qui cherchait un hébergement pour Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh), alors qu'ils se sont téléphonés pendant 3 minutes 31 ? Si Jawad affirmait qu'il était tombé sur le répondeur et avoir oublié de raccrocher, ce mensonge grossier ne résiste pas plus à l'épreuve des faits que le reste de sa version.
C'est un tout autre récit des événements que maître Holleaux offre à la cour.
Pendant ces 3 minutes 31, Jawad Bendaoud ne discute pas avec Hasna, mais avec Abaaoud lui-même, car au moment de l'appel, Hasna se trouve dans un buisson d'Aubervilliers où se cachent les deux terroristes.
Jawad sait donc qui il loge et ce qu'il risque ; un peu plus tard, l'avocat le confirme en revenant sur le matin du 18 novembre, et ce second mensonge de Jawad qui annonce avoir trouvé à son réveil pas moins de cinquante messages pour l'informer que le Raid était en train de déloger les auteurs des attentats islamistes de chez lui.
“Un réveil de ministre !” ironise maître Holleaux, qui poursuit : “Il n'y a jamais eu 50 messages, il n'y en a eu que 6, et ils n'ont rien à voir avec l'assaut du Raid. Ils datent tous de minuit à 1h du matin. L'assaut a commencé plus tard, à 4h30.”
Lorsque la compagne de Jawad l'informe de l'agitation dans sa rue, il fait le lien lui-même.
À 6h45, une conversation téléphonique de Jawad avec sa mère vient donner la preuve la plus confondante de sa culpabilité.
Il est en train de marcher vers la rue du Corbillon et mentionne tout de go les terroristes : “Ils sont hébergés chez moi, dans mon appartement.” “Tu nies tout”, répond sa mère.
Le conseil ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd : se sachant sur écoute, il se met à appeler frénétiquement chacun de ses amis pour leur servir le discours de l'ignorance et de la naïveté.
“Ce sont des discours faits pour les transcriptions téléphoniques” explique implacablement maître Holleaux en les relisant un à un.
Une stratégie dont la célèbre séquence sur BFMTV qui a fait rire tant de monde est partie intégrante : Jawad va jusqu'à s'assurer par SMS auprès de ses amis que la séquence a bien été diffusée.
Depuis, le “logeur de Dae'ch” ne cesse de dire que ce moment de télévision lui a “gâché la vie”...
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Assis dans le box des accusés, l'homme qui a hébergé les terroristes du 13 novembre, d'ordinaire si agité, a écouté froidement les avocats des parties civiles mettre en pièce sa défense.
Comme si le masque était tombé.
Comment peut-il affirmer ne pas savoir avant son arrestation qu'un commando a fait 130 morts dans les rues de Paris, ni connaître le pedigree et la nationalité des terroristes, alors qu'il a passé près de 180 appels pendant les cinq jours qui séparent les deux drames ?
Comment peut-il dire ne pas avoir parlé à Hasna Aït Boulahcen (celle qui cherchait un hébergement pour Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh), alors qu'ils se sont téléphonés pendant 3 minutes 31 ? Si Jawad affirmait qu'il était tombé sur le répondeur et avoir oublié de raccrocher, ce mensonge grossier ne résiste pas plus à l'épreuve des faits que le reste de sa version.
C'est un tout autre récit des événements que maître Holleaux offre à la cour.
Pendant ces 3 minutes 31, Jawad Bendaoud ne discute pas avec Hasna, mais avec Abaaoud lui-même, car au moment de l'appel, Hasna se trouve dans un buisson d'Aubervilliers où se cachent les deux terroristes.
Jawad sait donc qui il loge et ce qu'il risque ; un peu plus tard, l'avocat le confirme en revenant sur le matin du 18 novembre, et ce second mensonge de Jawad qui annonce avoir trouvé à son réveil pas moins de cinquante messages pour l'informer que le Raid était en train de déloger les auteurs des attentats islamistes de chez lui.
“Un réveil de ministre !” ironise maître Holleaux, qui poursuit : “Il n'y a jamais eu 50 messages, il n'y en a eu que 6, et ils n'ont rien à voir avec l'assaut du Raid. Ils datent tous de minuit à 1h du matin. L'assaut a commencé plus tard, à 4h30.”
Lorsque la compagne de Jawad l'informe de l'agitation dans sa rue, il fait le lien lui-même.
À 6h45, une conversation téléphonique de Jawad avec sa mère vient donner la preuve la plus confondante de sa culpabilité.
Il est en train de marcher vers la rue du Corbillon et mentionne tout de go les terroristes : “Ils sont hébergés chez moi, dans mon appartement.” “Tu nies tout”, répond sa mère.
Le conseil ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd : se sachant sur écoute, il se met à appeler frénétiquement chacun de ses amis pour leur servir le discours de l'ignorance et de la naïveté.
“Ce sont des discours faits pour les transcriptions téléphoniques” explique implacablement maître Holleaux en les relisant un à un.
Une stratégie dont la célèbre séquence sur BFMTV qui a fait rire tant de monde est partie intégrante : Jawad va jusqu'à s'assurer par SMS auprès de ses amis que la séquence a bien été diffusée.
Depuis, le “logeur de Dae'ch” ne cesse de dire que ce moment de télévision lui a “gâché la vie”...
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