Ce maire auvergnat n’a pas été loin, à bien y penser, de tomber sous le coup de la loi électorale.
Commentant les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, celui-ci a cherché à humilier, dans un message public, plusieurs de ses concitoyens (en leur donnant un prénom d’emprunt) qui auraient voté Marine Le Pen.
« À toi, Pierrick, qui pense (sic) que l’on ne peut plus sortir tranquille, je veux simplement te rappeler que la dernière fois que quelqu’un s’est fait molester à Saint-Priest tu n’étais pas né […]
À toi Émile, qui pestes contre toutes ces aides sociales, je te rappelle que tu es celui qui a bénéficié des plus gros montants au titre de l’aide de la collectivité pour l’habitat et que ta mère perçoit l’APA. »
« À toi Olivia, qui mets en avant que les logements sont réservés aux “autres”, je te rappelle que tu habites un logement social à Saint-Priest… »
Voilà ce qu’écrit, notamment, ce maire radical de gauche de Saint-Priest-Bramefant, Éric Gold. Avec un nom pareil, on comprend qu’il ait voulu briller en publiant sur Facebook, le 4 mai, cette lettre ouverte qu’il a ensuite supprimée après le deuxième tour.
L’édile de la petite commune du Puy-de-Dôme, où Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 28,15 % des voix, n’a pas été jusqu’à épingler chacun des « 155 Saint-Priestois » ayant choisi la candidate frontiste dans l’isoloir.
Il a toutefois conclu – ce qui est le comble – en les menaçant : « Aux 143 autres, qui souhaitent une petite phrase avec leur prénom, je me tiens à leur disposition. »
Inutile de vous préciser que « Le canard, laquais de la bien-pensance » s’est réjoui de ces multiples dénonciations en concluant l’article par ces mots : « Ah si tous les maires pouvaient lui ressembler. »
« À toi, Germaine, dont le fils est traumatisé depuis qu’il a été bousculé par des « racailles » qui lui ont volé son blouson à la sortie du collège. »
« À toi, Alex, dont le bar-tabac a été cambriolé et la caisse fracturée pour la douzième fois. »
« À toi, Léontine, qui a vu un barbu exiger que ta nièce, pompier volontaire, ne le touche pas alors qu’elle s’apprêtait à le secourir. »
« À toi, Jean-Luc, qui a vu ta vieille mère transportée d’urgence à l’hôpital après être tombée lors de la tentative d’arrachage de son sac à main par un motocycliste. »
Seulement voilà, aucun maire FN ne s’est risqué à cette mise au pilori « facebookienne », ni ne s’est transformé en « corbeau » en dénonçant les habitants de sa commune qui votaient différemment de lui.
En tout cas, ce maire auvergnat n’a pas été loin, à bien y penser, de tomber sous le coup de la loi électorale.
Mais il la connaissait sans doute trop bien pour se risquer à nommer les personnes par leur vrai prénom.
En effet, rappelons l’article L. 116 du Code électoral : – « Ceux qui, par des manœuvres frauduleuses quelconques, accomplies même en dehors des locaux ou commissions visés à l’article L. 113, auront porté atteinte ou tenté de porter atteinte à la sincérité d’un scrutin, violé ou tenté de violer le secret du vote […] seront punis des peines portées audit article […] Soit 15.000 € et un an d’emprisonnement… »
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