Le 21/10/2016
Charles SANNAT
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Ma femme me lance un regard noir en me disant de ne pas aborder ce sujet car c’est trop polémique, et puis pas assez économique !
Oui, sauf que vous connaissez mon point de vue. L’économie, pour se développer, a impérativement besoin d’un climat de sérénité et d’une sécurité absolue assurée à l’ensemble des agents économiques.
Cette sécurité économique c’est une sécurité fiscale, une sécurité sociale, une sécurité juridique, mais aussi évidemment la première de toutes les sécurités, la sécurité physique de chacun de nous.
Donc malgré les mises en garde de ma moitié, je vais partager avec vous mon exaspération intellectuelle de ces derniers temps face aux monceaux d’âneries qu’il nous faut encaisser chaque jour.
L’instant Bouazizi de la France, c’est peut-être maintenant !
Pour ceux qui l’ont oublié, Bouazizi était un « papillon ».
Je m’explique. Mohamed Bouazizi, de son vrai nom Tarek Bouazizi, est né le 29 mars 1984 à Sidi Bouzid et mort le 4 janvier 2011 à Ben Arous.
Bouazizi était un vendeur ambulant tunisien dont la tentative de suicide par immolation le 17 décembre 2010, et qui conduit à son décès deux semaines plus tard, est à l’origine des émeutes qui concourent au déclenchement de la révolution tunisienne évinçant le président Zine el-Abidine Ben Ali du pouvoir, et sans doute, par extension, aux protestations et révolutions dans d’autres pays arabes connues sous le nom de « Printemps arabe ».
Un petit vendeur de fruits et légumes révolté par l’injustice de l’ordre social qu’il subit va déclencher un vent de fureur sur le monde arabe et dont nous voyons encore, 6 ans plus tard, les conséquences dramatiques de toutes nos inconséquences.
Vous remarquerez que nous parlons ici d’une immolation.
Vous remarquerez aussi que, là encore, nous parlons pour nos policiers d’une immolation, puisque c’est bien de cela dont il s’agit sauf que dans ce cas, cette immolation n’a pas été voulue, elle a été imposée dans un acte de violence et de barbarie rarement atteint.
Nos deux policiers brûlés sont en train de déclencher un instant Bouazizi, et ce qui se passe est de nature à pouvoir bouleverser totalement les équilibres et ce n’est pas la promesse d’un petit extincteur dans les véhicules, ou encore des treillis qui tiennent mieux au feu (et sans doute « made in china » en synthétique bien pourri) qui seront des mesures de nature à calmer les troupes. Pire, c’est évidemment des mesurettes qui sonnent comme un véritable provocation.
Si vous regardez cette vidéo, vous ne verrez pas une « manifestation », mais bien une véritable mutinerie.
Le palais peut donner des ordres.
Le terrain ne répond plus.
C’est de cette façon là que s’effondre tous les régimes.
Et c’est une évidence.
On attendait la bavure de la police, on a eu la bavure de la banlieue à l’égard de la police !
Si vous reprenez le dernier livre d’Obertone intitulé Guérilla, tout part en vrille dans notre pays suite à un appel de détresse dans une citée, une intervention policière, puis un brigadier-chef qui se fait littéralement massacrer devant ses collègues par des petits « trublions »… peut-être un peu « sauvageons » sur les bords.
Un des collègues tire et tue.
Il tue 6 jeunes.
C’est le drame.
7 morts avec le brigadier-chef.
La cité s’embrase, puis la France, puis le chaos généralisé.
Ce qui vient de se passer est exactement le scénario de ce livre, sauf que là, maintenant, ce sont les policiers qui ont été brûlés vifs volontairement.
Ils n’ont pas fait usage de leur arme.
Ils auraient pu.
Ils ne l’ont pas fait.
Ce n’est pas la police qui a fait une bavure.
C’est la banlieue qui vient de commettre sa bavure à l’égard de la police.
Pourtant rien.
Aucune interpellation.
Personne n’est allé dans la zone de non-droit qui n’existe pas dans le vocabulaire socialiste pour aller arrêter les 20 gus qui ont commis cet acte odieux.
Vous comprenez, il ne faut pas mettre d’huile sur le feu.
Des flics oui, mais pas d’huile…
Ne pas comprendre la réaction de nos flics, comme le chante notre Renaud qui les embrasse alors que nos petits caïds les embrasent, ne peut qu’amener les forces de l’ordre à ne plus protéger le gouvernement.
Or entre la rue et eux, il n’y a plus que les flics !
Que nos mamamouchis continuent à les maltraiter et ils finiront en fuite à Varennes et la populace de sans-dents que nous sommes finira par porter leurs têtes au bout d’une pique.
Le mordant des sans-dents !
Je peux vous dire que dans les couloirs des plateaux TV, je discute souvent avec les gardes du corps, plus qu’avec leur patron souvent plein d’une suffisance insupportable.
Et ce qu’ils vous disent est édifiant.
Aucun d’eux ne se fera sauter pour cette caste dirigeante à qui ils servent les pains au chocolat, apportent les croissants, les capotes et protègent les frasques sexuelles aux frais des con-tribuables que nous sommes.
Vilains flics, « jamais avec la police »…
Alors on assiste aux pires crétineries des anarchistes et autres gauchistes et bonnes âmes qui critiquent la police et les manifestations de flics tandis que d’autres les soutiennent mordicus dans un climat de haine qui monte.
Oubliant comment on aime nos flics après chaque attentat.
Mais au fait pourquoi ?
La réponse est simple.
Nous ne sommes pas aux États-Unis.
Nous ne nous promenons pas avec nos armes dans la rue.
Nous avons confié notre sécurité à la police et à la gendarmerie.
Ils sont la dernière ligne de défense entre l’ordre et le chaos.
Nous ne pouvons pas nous passer de nos flics, que l’on soit de gauche, de droite, peu importe votre idéologie.
Nous avons sous-traité notre sécurité.
Nous ne l’assurons pas nous-même.
Donc nous sommes dépendants de la police que cela nous plaise ou non.
Soit nous armons la population (à l’américaine), soit nous soutenons la police, ce qui n’empêche pas de lutter contre ses excès et les policiers ne doivent pas avoir peur des caméras au contraire, cela ne peut que sécuriser leurs interventions et à eux justement de ne pas faire de bavures !
« Gouvernement, t’es foutu, ta police est dans la rue »
Le patron de la police a été hué par ses troupes et cela en dit très long sur la mutinerie en cours, sur la nuit debout des forces de l’ordre qui échappent à tous les syndicats et c’est le propre des révolutions.
C’est également les coups de pieds de l’histoire.
À ce stade, nous ne savons pas ce qui va arriver, si le gouvernement saura calmer la grogne, ou si c’est le début de la fin.
Ce qui est certain, c’est que l’Histoire avec un grand H est en marche et que notre pays, une fois de plus, a rendez-vous avec elle.
Ce qui est aussi remarquable c’est que l’Histoire se déroule rarement comme prévu avec des variantes dont elle seule a le secret.
Vive la France !
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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