Le 13/09/2016
Jany Leroy
Face au duel Gargantua contre la dame aux Camélias, le journaliste de BFM a choisi son camp. Quitte à raconter n’importe quoi…
Après avoir visionné la vidéo montrant Hillary Clinton défaillir puis s’effondrer au moment de monter dans sa voiture, les journalistes de BFM ont décidé qu’il s’agissait d’un léger malaise.
« Les images du léger malaise d’Hillary Clinton », se sont-ils empressés de titrer.
« Plus enjouée que jamais, Hillary s’amuse à entrer dans son véhicule à quatre pattes », ont-ils failli écrire.
« Cette Hillary, quel boute-en-train ! » aurait surenchéri Le Monde.
La nouvelle mode qui voit les stars de la politique et du show-business se déplacer dans des voitures qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à des corbillards ne vient pas arranger les affaires de BFM TV et consorts.
L’ambiance vire au sinistre.
Il ne manque que quelques couronnes de fleurs sur le capot, deux ou trois « regrets éternels » ici et là… Hillary Clinton ne gagnerait-elle pas en gaîté à se déplacer en ambulance ?
Ne brûle-t-elle pas un peu les étapes ?
Du côté des salles de rédaction, on rassure à tout va.
Léger malaise, toux passagère, rhume des foins : les journalistes semblent soudain tout droit sortis des plus grandes facultés de médecine.
Ils savent.
Ils l’ont auscultée et, excepté une légère pneumonie, tout va bien.
Elle nous enterrera tous !
La drôlerie de ces gens-là repose, entre autres choses, sur cette mauvaise foi ridicule dans laquelle ils s’enferment.
Et qui les perdra.
N’importe quel téléspectateur voit bien que la candidate fait un malaise et que, à moins d’une sagacité thérapeutique hors du commun, rien ne permet d’affirmer qu’il est léger ou grave.
Quelques heures après l’incident, Hillary réapparaît plus pétulante que jamais au sortir du domicile de sa fille.
Alléluia !
Le journaliste de BFM se signe et appelle le pape François pour homologation du miracle.
Elle marche !
Pas sur l’eau, mais ça viendra.
Pendant ce temps-là, Donald se frotte les mains.
Encore une quinte de toux, un petit évanouissement, pourquoi pas une éruption de furoncles – on peut rêver -, et l’élection est dans la poche.
Il ne viendrait jamais à l’idée du citoyen américain de porter à la Maison-Blanche une présidente souffreteuse.
Plutôt Donald qu’une qui s’écroule pour un oui, pour un non.
Face au duel Gargantua contre la dame aux Camélias, le journaliste de BFM a choisi son camp. Quitte à raconter n’importe quoi…
Et créer comme un léger malaise.
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