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mercredi 13 août 2014

Hollande et Moscovici, rois de l’embrouille.


mosco-hollande


Le 12 août 2014


   
S'il y a bien un signe de la décadence française, en particulier de son effondrement intellectuel, c'est bien dans la langue et les discours dont usent les politiques.

« Il ne doit y avoir aucun veto, il ne doit y avoir aucun ostracisme, on doit être dans le soutien mutuel… La réconciliation franco-allemande doit être une discipline, et plus qu’une discipline, ça doit être un engagement quotidien. »

De qui est cette bouillie de mots ?
 De Pierre Moscovici, espoir toujours déçu du socialisme, dilettante bavant d’ambition pour le poste de commissaire aux Affaires économiques, l’ectoplasme qui s’exhibe au bras d’une fille trois fois plus jeune que lui pour mettre un peu d’épaisseur à son personnage et faire taire les rumeurs sur son célibat.
Mais les Allemands, bien ingrats avec le gentil Moscovici, ont dit qu’il était mou comme du brie et que l’on ne chasse pas le diable avec Belzébuth.
 Il n’a pas le profil de l’emploi pour défendre la rigueur budgétaire et l’euro.
Ce serait comme confier le portefeuille des Finances à Cahuzac ou Sarkozy.
S’il y a bien un signe de la décadence française, en particulier de son effondrement intellectuel, c’est bien dans la langue et les discours dont usent les politiques.
 Quand je vois Hollande, son air pitoyable et maladroit, son manque d’aura, et quand je l’entends parler, massacrant la syntaxe et usant d’un vocabulaire d’un enfant de 6e, sa diction lente et hésitante, butant ou s’arrêtant sur tous les mots pour être compris de son électorat, « surabusant » des éléments de discours (pléonastiques et anaphoriques), j’ai l’impression qu’un demeuré s’adresse à une nation de débiles, et j’ai honte.


On disait d’eux, jadis, qu’ils étaient de grands commis d’État, dévoués, désintéressés et compétents. Mais ça, c’était avant.
Avant que l’État ne soit ce grand malade, obèse et hémiplégique, impossible à réformer.
 Chez les énarques qui ont suivi la voie d’excellence, le bal des ambitions se réduit dès lors à deux options.
 Le pantouflage dans le privé, avec ses gras émoluments, un monnayage des bonnes fréquentations auprès des firmes en liens incestueux avec l’État.
 Et la politique, en apparatchik de parti, en prince des synthèses et des embrouilles à la petite semaine, en roi des réseaux d’influence.

Hollande et Moscovici appartiennent à la deuxième catégorie.
 Ils ne savent rien de la vraie vie.
 Chez eux, les idées viennent avant la réalité, le réel se pare de mots.
 Ils font « du bruit avec la bouche », usant de la langue de bois ou de la langue de coton, avec les mots creux du volontarisme ou de l’exhortation.
 L’insécurité devient sentiment d’insécurité, la dépression et le chômage, un manque de confiance, l’immigration massive, une ouverture au monde, et la dissolution des institutions, un éloge de la diversité.
 Et l’ambition à la Moscovici devient réconciliation franco-allemande, parce que l’ostracisme chez les Allemands, face à un Moscovici, c’est dans les gènes, ça Madame !

À l’ENA, dans la fabrique à ectoplasmes, vous avez le choix entre deux produits : l’éponge ou le hareng saur.
 Le hareng saur est sec et froid, peu chaleureux, sûr de lui, méprisant et cassant, genre Fabius et Juppé.
 L’éponge est baveuse et mouillée, elle s’imbibe de tout ce qui passe à sa portée, elle dégouline de bonnes intentions ; Chirac en a été.

Avec Hollande et Moscovici, nous avons un formidable concentré des deux, hareng saur à l’intérieur, dans leur tête, et éponge à l’extérieur pour séduire la galerie. Moscovici a raison de vouloir partir pour Bruxelles.

Dans ce combat de titans avec le Président, il était de trop.

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