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mercredi 13 août 2014

Etat islamique : un arsenal impressionnant.

C.D.S. avec J.A. et M.M. | Publié le 13.08.2014, 07h41
 
Les jihadistes disposent de chars et paradent à leur bord (ici à Raqqa, en Syrie).
Les jihadistes disposent de chars et paradent à leur bord (ici à Raqqa, en Syrie). | (AP.)

Depuis leur offensive généralisée en juin, les combattants de l'Etat islamique (EI)n'ont pas seulement mis la main sur une partie de l'Irak et des centaines de millions de dollars.

 Baghdadi et ses troupes disposent désormais d'un militaire avec lequel ils peuvent voir venir. Dans sa débâcle, l'armée irakienne -- qui disposait de matériel que les Etats-Unis lui ont octroyé en se retirant du pays en 2011 -- a laissé derrière elle quelques hélicoptères de combat, des chars, des Humvee (énormes 4 x 4) et une quantité de véhicules blindés.
Ils possèdent également des missiles antichars, environ 4 000 mitrailleuses lourdes, des fusils d'assaut (kalachnikovs, M16...), des munitions en pagaille chipées dans des entrepôts de munition de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, dont la prise a été particulièrement fructueuse.

« L'équipement qu'ils ont récupéré est impressionnant, et leur argent leur permet d'en acheter encore plus, note le spécialiste du terrorisme Yves Trotignon, analyste senior chez Risk&Co.
 Certes, il faut des hommes qualifiés pour faire fonctionner ces .
 Mais il est clair que jamais organisation jihadiste n'a été aussi bien armée, aussi riche, aussi puissante.
 En termes de moyens, ils ont beaucoup, beaucoup plus que le GIA algérien, les extrémistes égyptiens ou les talibans en leur temps », poursuit cet ancien des services secrets français.

Au-delà de l'artillerie, les hommes de Baghdadi, qui ont grandi avec , maîtrisent parfaitement le levier psychologique : ils font résonner leur propagande sur les réseaux sociaux avec une « efficacité stupéfiante », observe l'expert.
 « Leurs supporteurs, dans le monde entier, assurent le relais. Dès qu'un combattant étranger meurt en Irak ou en Syrie, il a sa photo sur Twitter dans son pays d'origine. »


Enfin, il est une arme, peut-être la plus redoutable, qu'ils utilisent sans limite : la terreur.
Comme les Huns d'Attila en leur temps, l'Etat islamique est toujours précédé de sa réputation -- non usurpée -- de violence inouïe (crucifixions, décapitations...).
La progression des jihadistes suscite la panique générale et, souvent, ils n'ont même pas à combattre pour s'emparer des villes.
« Cette logique de terreur et les craintes que font peser leurs menaces sur les chrétiens et les autres minorités ont contraint les Américains à intervenir militairement, poursuit Yves Trotignon. Or, Obama n'avait aucune intention de le faire. Les jihadistes de l'EI peuvent maintenant montrer les Etats-Unis du doigt en disant qu'ils sont de retour et fédérer un peu plus de partisans. C'est justement ce qu'ils voulaient. »
Une armée de combattants très expérimentés
Ils occupent aujourd'hui un tiers de l'Irak et une grande partie de la Syrie. Personne ne connaît leur nombre exact. L'Etat islamique (EI) aurait recruté entre 10 000 et 15 000 combattants.

Qui sont-ils ? La moitié d'entre eux sont irakiens et ont déjà passé plus de dix ans dans leur pays à combattre l'armée américaine. Ils ont aussi bénéficié d'entraînements poussés et ont développé des techniques de combat avancées. L'autre moitié de l'escadron de l'Etat islamique est d'origine étrangère : des Occidentaux venus de France, du Royaume-Uni ou de Belgique (entre 2 000 et 3 000 Européens, dont un peu moins d'un millier de Français), des Tchétchènes, Libyens, Tunisiens, Saoudiens ou encore Syriens. La plupart d'entre eux ont d'ailleurs fait leurs armes en Syrie.

Comment sont-ils recrutés ? Lorsque l'EI s'empare d'un nouveau territoire, une vaste campagne est lancée. Les jeunes garçons sont embrigadés et soumis à une formation militaire qui ne dure parfois que deux semaines. Les adultes locaux sont eux aussi appelés à rejoindre les rangs. En Irak, un bureau de recrutement vient de s'ouvrir à Mossoul. La libération de plusieurs milliers de prisonniers en Irak par l'EI aurait aussi engendré une recrudescence de nouveaux combattants.

Une spécialité : les réseaux sociaux« Contrairement à Al-Qaïda, l'EI bénéficie d'un vecteur de recrutement très puissant qu'est Internet », souligne Jean-Charles Brisard, spécialiste du terrorisme. Les combattants de l'EI seraient de véritables geeks. Ils auraient même eu une application pour smartphone mais bloquée rapidement par les autorités irakiennes. Des vidéos sont au service d'un prosélytisme agressif auprès des jeunes. L'EI possède un label de production vidéo et un forum, Al Minbar.

Qui gouverne ?Exclusivement irakien, le commandement est majoritairement formé de chefs militaires (anciens officiers de l'armée de Saddam Hussein, anciens cadres des services de renseignement). Autour du calife, sept hommes composent le gouvernement. Ils sont chargés des prisonniers, de la sécurité ou encore de l'accueil des combattants arabes et étrangers. Six gouverneurs, placés sous l'autorité d'un adjoint, gèrent les provinces irakiennes. Enfin, trois membres de l'Etat islamique composent le « conseil de guerre », en charge des magasins, des affaires des martyrs et des femmes ou encore des attentats par engin explosif improvisé.

leparisien.fr

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