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Par Anne Jouan
Mis à jour le 14/12/2015 à 18:55
Publié le 14/12/2015 à 15:39
INFO LE FIGARO - Deux avocats ont écrit aux parlementaires en charge du contrôle parlementaire de l'état d'urgence pour savoir pourquoi Abdelilah Ziyad a pu rester en France alors qu'il était interdit de territoire.
Francis Terquem et Marie-Paule Pioli, les avocats de deux jeunes français originaires de La Courneuve condamnés à mort en 1994 au Maroc pour avoir commis un attentat à Marrakech en 1994, viennent d'écrire une lettre énervée que Le Figaro a pu se procurer.
Il l'ont adressée à Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois de l'Assemblée Nationale et à Michel Mercier, président de la commission des lois au Sénat, en charge du contrôle parlementaire de l'état d'urgence.
L'attentat de 1994 avait été commandité et financé par Abdelilah Ziyad, un Marocain né le 23 mars 1958 à Casablanca.
L'homme a été condamné en 1997 par la 12e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris à huit années d'emprisonnement et à dix ans d'interdiction de territoire.
Il est sorti de prison quatre ans plus tard, en 2001.
Son nom réapparaît aujourd'hui car il est soupçonné d'avoir formé l'un des kamikazes du Bataclan, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, né à Courcouronnes (Essonne).
Or Ziyad a été retrouvé par France 2 la semaine dernière prêchant dans une mosquée de Troyes.
Dans leur missive datée du 14 décembre, les deux conseils s'interrogent sur la clémence dont a bénéficié Ziyad.
«A l'issue de l'exécution écourtée de sa peine, Abdelilah Ziyad a pu se maintenir sur le territoire national, l'usage d'une fausse identité ayant suffi à tromper la vigilance des services, pour y reprendre ses exactes mêmes activités», écrivent-ils.
En 2010, l'homme est mis en examen pour complicité de recel de vols avec armes en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, «soit les mêmes faits que ceux commis pour préparer et financer les attentats marocains, mais laissé libre de ses mouvements par le juge Marc Trévidic qui paraît avoir, en l'occurence, fait montre des mêmes qualités de discernement que son auguste prédécesseur, Jean-Louis Bruguière», ajoutent-il, taclant au passage l'ex-juge anti-terroriste devenu juge aux affaires familiales.
Avec l'aide des services, ils perquisitionnent ensuite un centre islamique, (une ancienne colonie de vacances) où ils retrouvent trâce de son passage.
Selon nos informations, en garde à vue, il avait confié vouloir tuer le roi du Maroc.
«C'est un vieux de la vieille que l'on n'a pas vraiment accroché», explique au Figaro une source proche du dossier.
Abdelilah Ziyad, selon Francis Terquem et Marie-Paule Pioli, «persiste à bénéficier d'une inquiètante bienveillance de l'appareil repressif français, à faire pâlir d'envie bien des voleurs de poules et des fumeurs de pétards».
Les avocats demandent donc que les ministères de l'Intérieur et de la Justice s'expliquent «sur les raisons exactes d'une telle bienveillance».
Ils sous-entendent que Ziyad serait un agent des services, ce qui explique le «laisser-fairisme» dont il aurait pu jouir.
Contacté par Le Figaro, les deux ministères n'ont pas voulu répondre.
Il l'ont adressée à Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois de l'Assemblée Nationale et à Michel Mercier, président de la commission des lois au Sénat, en charge du contrôle parlementaire de l'état d'urgence.
L'attentat de 1994 avait été commandité et financé par Abdelilah Ziyad, un Marocain né le 23 mars 1958 à Casablanca.
L'homme a été condamné en 1997 par la 12e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris à huit années d'emprisonnement et à dix ans d'interdiction de territoire.
Il est sorti de prison quatre ans plus tard, en 2001.
Son nom réapparaît aujourd'hui car il est soupçonné d'avoir formé l'un des kamikazes du Bataclan, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, né à Courcouronnes (Essonne).
Or Ziyad a été retrouvé par France 2 la semaine dernière prêchant dans une mosquée de Troyes.
Dans leur missive datée du 14 décembre, les deux conseils s'interrogent sur la clémence dont a bénéficié Ziyad.
«A l'issue de l'exécution écourtée de sa peine, Abdelilah Ziyad a pu se maintenir sur le territoire national, l'usage d'une fausse identité ayant suffi à tromper la vigilance des services, pour y reprendre ses exactes mêmes activités», écrivent-ils.
En 2010, l'homme est mis en examen pour complicité de recel de vols avec armes en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, «soit les mêmes faits que ceux commis pour préparer et financer les attentats marocains, mais laissé libre de ses mouvements par le juge Marc Trévidic qui paraît avoir, en l'occurence, fait montre des mêmes qualités de discernement que son auguste prédécesseur, Jean-Louis Bruguière», ajoutent-il, taclant au passage l'ex-juge anti-terroriste devenu juge aux affaires familiales.
Ziyad a bénéficié «d'une inquiétante bienveillance (...) à faire pâlir d'envie les voleurs de poule»
En 2010, les policiers de la section anti-terroriste arrêtent donc Ziyad dans une mosquée près d'Auxerre.Avec l'aide des services, ils perquisitionnent ensuite un centre islamique, (une ancienne colonie de vacances) où ils retrouvent trâce de son passage.
Selon nos informations, en garde à vue, il avait confié vouloir tuer le roi du Maroc.
«C'est un vieux de la vieille que l'on n'a pas vraiment accroché», explique au Figaro une source proche du dossier.
Abdelilah Ziyad, selon Francis Terquem et Marie-Paule Pioli, «persiste à bénéficier d'une inquiètante bienveillance de l'appareil repressif français, à faire pâlir d'envie bien des voleurs de poules et des fumeurs de pétards».
Les avocats demandent donc que les ministères de l'Intérieur et de la Justice s'expliquent «sur les raisons exactes d'une telle bienveillance».
Ils sous-entendent que Ziyad serait un agent des services, ce qui explique le «laisser-fairisme» dont il aurait pu jouir.
Contacté par Le Figaro, les deux ministères n'ont pas voulu répondre.
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