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jeudi 17 janvier 2019

Affaire Alstom-GE : un député saisit le parquet de Paris et soupçonne Macron

 
 

Emmanuel Macron lors d'une visite à l'usine Alstom à Belfort, en 2015. FREDERICK FLORIN/AFP
Par Etienne Jacob
Publié le 17/01/2019 à 21:19
 
Dans une lettre transmise jeudi au procureur de la République de Paris, Olivier Marleix met en cause Emmanuel Macron, s'interrogeant sur le rôle de l'ex-secrétaire général adjoint de l'Élysée et ministre de l'Économie dans cette vente au groupe américain General Electric en 2014.
 
C'est la question que se pose le député LR Olivier Marleix dans une lettre transmise jeudi au parquet de Paris.
L'ex-président de la commission d'enquête parlementaire sur les décisions de politique industrielle de l'État a décidé de saisir la justice au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, selon une source judiciaire au Figaro.
Cet article stipule que tout fonctionnaire au courant d'un crime ou d'un délit doit en informer le procureur de la République.
 

Dans cette missive, dont l'existence a été révélée par Le Monde , l'élu s'étonne que les autorités françaises n'aient «jamais ouvert d'enquête» sur ce rachat alors qu'Alstom a reconnu des faits de corruption dans plusieurs pays entre 2000 et 2011.
L'entreprise a également versé une amende à la justice américaine en 2014.
Pour étayer son argumentaire, Olivier Marleix s'appuie sur les travaux de la commission d'enquête qui «ont mis en évidence» la façon dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France «a été détournée».
L'ex-maire d'Anet note qu'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, a «formellement donné l'autorisation» de la vente d'Alstom énergie et a «également autorisé» d'autres cessions d'actifs «d'entreprises stratégiques françaises».
En cause, les rachats d'Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à l'entreprise américaine FMC Technologies.

«Pacte de corruption»
Dans sa missive, le député ajoute que le candidat Macron a bénéficié d'un «montant de dons records pour sa campagne» et estime que «le fait que l'on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées ne peut qu'interroger».
Olivier Marleix émet l'hypothèse que le «système» mis en place dans le cadre de ces cessions aurait pu bénéficier à l'actuel président de la République pendant sa campagne.
Emmanuel Macron a levé en un an, sans parti politique, environ 15 millions d'euros de dons, souligne-t-il.
«Puisqu'une enquête préliminaire a été ouverte en novembre dernier sur les dons reçus par le parti En marche! (...) il m'a paru nécessaire de vous signaler ces éléments», ajoute-t-il.
Ce signalement est en cours d'analyse au parquet de Paris, confirme une source judiciaire au Figaro. «S'il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption», avance le député.
«S'il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption»
Olivier Marleix.

Ce signalement intervient alors qu'un ex-dirigeant d'Alstom, Frédéric Pierucci, a livré un témoignage sur les dessous de ce rachat par General Electric dans un ouvrage («Le Piège américain», JC Lattès) paru mercredi.

Selon lui, l'entreprise a été contrainte de vendre sous la pression des États-Unis, où il a été arrêté le 14 avril 2013 à New York, à sa descente d'avion, dans ce qu'il décrit comme une «guerre économique souterraine» livrée à l'Europe.

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