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lundi 15 mars 2021

« Ci-gît le traité de Maastricht. La BCE en mode « Yapa’lchoix » !! » L’édito de Charles SANNAT


 par | 15 Mar 2021 |

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

J’avais 17 ans lorsque Philippe Seguin et François Mitterrand s’affrontaient au sujet du traité de Maastricht qui a été adopté par référendum par la population française en 1992.

Lorsque je titre le traité de Maastricht est mort ce n’est pas tout à fait vrai.

C’est sa partie économique qui est en grande partie morte puisque les critères qui la sous-tendaient sont désormais totalement oubliés.

Pour le reste, ce traité qui en réalité a donné naissance à l’Union Européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui, reste hélas en vigueur et poursuit son oeuvre de destruction des nations sur l’autel de l’émergence des Etats-Unis d’Europe. Vieux rêve des générations successives d’europathes.

Souvenez-vous des critères de Maastricht !

Les critères de convergence (ou « critères de Maastricht » ) sont des critères établis en 1991-1993 par le traité de Maastricht et fondés sur des indicateurs économiques que doivent respecter les pays membres de l’Union européenne candidats à l’entrée dans l’Union économique et monétaire européenne, la zone euro. Une fois entrés, les pays membres doivent continuer à respecter ces critères, sous peine d’avertissements puis de sanctions. Le respect de ces critères est jugé nécessaire à la réussite du pacte de stabilité et de croissance, pour éviter les phénomènes de « passager clandestin » que les zones monétaires favorisent.

Ces critères furent établis lors du traité de Maastricht, signés par les membres de l’Union européenne le 7 février 1992, dans le cadre de la mise en place de l’Union économique et monétaire européenne.

Les critères de convergences stipulent une zone à ne pas dépasser :

Stabilité des prix : Le taux d’inflation annuel d’un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point de pourcentage la moyenne de ceux des trois États membres présentant les taux d’inflation annuels les plus bas.

Situation des finances publiques : Déficit public (État + ODAC + Collectivités locales + sécurité sociale) inférieur à 3 % du PIB. Dette publique (ensemble des emprunts contractés par l’État et l’ensemble des administrations publiques, dont les organismes de sécurité sociale) inférieure à 60 % du PIB.

Taux de change : Dévaluation exclue (mesure obsolète pour les pays de la zone euro).

Taux d’intérêt à long terme : ne doivent pas dépasser de plus de 2 points de pourcentage la moyenne de ceux des trois États membres présentant les taux d’inflation annuels les plus bas.

Autant vous dire qu’avec des déficits publics supérieurs à 10 % ce qui est le cas pour la France et des dettes publiques allant de 120 % du PIB pour notre pays à plus de 150 pour l’Italie sans oublier les 200 % du PIB pour la Grèce, cela fait bien longtemps que les critères dits de Maastricht ne sont plus respectés.

Que se passe-t-il depuis 2008 ?

Que se passe-t-il depuis objectivement maintenant un peu plus de 10 ans et depuis la crise dite des subprimes ?

Petit à petit, progressivement, insidieusement, les critères de Maastricht qui ont donné le Pacte de Stabilité sont grignotés. Réduits. Détruits.

Cela avait déjà commencé.

La crise sanitaire et la pandémie viennent de mettre fin à cette règle d’airain qui avait permis la création de la zone euro, et conduit, les Allemands à accepter d’abandonner leur monnaie forte le Mark.

Aujourd’hui dans les faits, c’est terminé.

Les cigales ont gagné.

Les pays du sud ont débordé les institutions européennes et la BCE.

La banque centrale européenne, par la force des choses est condamnée à fonctionner en mode « Yapa’lchoix », pour sauver ce qui peut l’être encore.

Seule l’inflation peut encore sauver la zone euro, certainement pas l’austérité.

On mettra sans doute encore un peu de temps avant d’officialiser cet état de fait, mais c’est une fuite en avant mondiale.

Aux Etats-Unis, c’est entre 1 500 et 2 000 milliards qui sont déversés sur l’économie tous les 6 mois.

Au Japon, ils sont en avance…

Les Anglais, eux, viennent de reprendre leur souveraineté afin, justement, de pouvoir piloter au mieux cette période qui s’annonce difficile pour tous les grands pays.

Le pacte de stabilité est mort et enterré.

L’Allemagne, aussi vertueuse qu’elle soit, sera obligée de suivre le mouvement car il est mondial.

Il est mondial parce que le surendettement est mondial.

Ce sont des réflexions autour de ce sujet que je partage avec vous dans ce JT du grenier de la semaine. 


 

Restez à l’écoute.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

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