Le juge qui a libéré Bertrand Cantat revient sur les conditions de sa libération (photo d'illustration).
PHOTOPQR/SUD OUEST
Le juge Philippe Laflaquière qui a obtenu la libération de Bertrand Cantat il y a dix ans revient dans une interview au Parisien sur les critiques qui touchent le chanteur.
Il y a tout juste dix ans, Bertrand Cantat sortait de prison après avoir été condamné en 2004 pour des violences ayant entraîné la mort de Marie Trintignant.
Philippe Laflaquière, le juge qui a obtenu sa libération revient sur cette date anniversaire et commente la polémique suscitée par les Inrocks dans Le Parisien, ce samedi.
Cette semaine, l'hebdomadaire a été vivement critiqué pour avoir placé en couverture l'ex-leader de Noir Désir, à l'occasion de la sortie de son premier disque solo à paraître Amor Fati.
Selon le juge, cette polémique montre qu'il est impossible d'imaginer un "droit à l'oubli" pour le chanteur.
"Cela fait dix ans, le 15 octobre 2007, que Bertrand Cantat a obtenu sa libération conditionnelle, mais les passions sont toujours aussi vives", décrypte Philippe Laflaquière.
Avant d'assurer comprendre "l'émotion suscitée par la Une de ce magazine, mais pas les réactions incroyablement violentes, parfois haineuses".
"Est-il nécessaire de rappeler qu'il a été condamné à Vilnius pour coups mortels et non pour homicide volontaire", questionne le magistrat.
Une qualification qui, comme le précise le quotidien, n'existait pas alors dans le droit lituanien. Philippe Laflaquière assure qu'"il est donc inexact de le présenter comme un meurtrier, ou pire comme un assassin".(???)
"Des attaques et des menaces de mort"
Quand le journaliste lui demande de raconter sa rencontre avec Bertrand Cantat, le juge se remémore "un homme à l'apparence juvénile, réservé, fragile, rongé par la culpabilité".
"De nombreux mois s'étaient écoulés depuis le drame, mais il ne comprenait toujours pas comment il en était arrivé à commettre l'irréparable", relate-t-il.
Sur le retour médiatique du chanteur, le juge ne veut porter aucun "jugement d'ordre moral sur le choix qu'a fait Cantat de revenir dans la lumière".
Il explique seulement que "sa libération s'est déroulée sans le moindre incident".
Philippe Laflaquière fait valoir que le dossier Cantat remplissait "tous les critères exigés par la loi". "Il avait accompli la moitié réelle de la peine, seuil plus sévère que celui prévu par la loi", précise-t-il encore.
Le magistrat témoigne de la l'"incroyable pression médiatique" qui a "précédé et suivi l'audience". "J'ai subi des attaques et des menaces de mort. Mais il n'y avait strictement aucune raison de refuser cette libération justifiée et méritée, au motif que le détenu était célèbre, ou qu'il serait le symbole -ce que je ne crois pas- des violences conjugales", poursuit-il.
"Il avait accompli la moitié réelle de la peine, seuil plus sévère que celui prévu par la loi"
RépondreSupprimerMarie Trintignant, elle par contre effectue la totalité de sa peine, c'est a dire: morte pour l'éternité!
A vomir.