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mercredi 30 septembre 2015

Nicolas L. : lui, ce n’est pas le Wi-Fi qui lui manque le plus

                                                    
Le30/09/2015
Sans domicile fixe, lui et sa famille se trouvent dans l'obligation de dormir dans des jardins publics.
    
Nicolas L. a 40 ans, son épouse en a 30, ils ont trois enfants – deux garçons et une fille, âgés de 6, 5 et 3 ans.
 En 2007, Nicolas est un chef d’entreprise heureux, à Montpellier.
 Dans sa société de BTP, il croit à l’humanitaire, il croit à la seconde chance et embauche des gens sortant de prison.
 Alors que son entreprise est florissante, il décide de s’allouer quelques semaines de repos bien méritées.
Ce qui devait être une période idyllique en famille se transforme à son retour en cauchemar : « Nous sommes partis un mois en vacances. Et des salariés nous ont cambriolés. Ils nous ont volé les chéquiers de l’entreprise, des fiches de paie aussi. Ils ont fait des faux. »
Vol, escroquerie, tout y passe : les comptes virent au rouge, les prestataires attendent d’être payés mais une grande partie de la trésorerie a disparu.
La société est placée en liquidation judiciaire.
 « Les cambrioleurs ont été arrêtés et condamnés à 6 mois de prison », précise Nicolas. « Mais les repris de justice sont insolvables… »
Il tente alors, avec sa petite famille, de rebondir dans un autre coin de France éloigné du Languedoc et crée une nouvelle entreprise à Nantes.
Mais les déficits s’accumulent : « Comme j’étais le garant de ma société de Montpellier, les créances sont devenues des dettes personnelles. Je payais les charges de ma nouvelle société et les dettes de l’ancienne m’ont écrasé. »

Jour après jour, il s’enfonce davantage.
 Asphyxié par les impayés, il ne peut plus faire face.
L’entreprise ferme, elle aussi, et sans revenus, ils doivent quitter leur appartement.

« On s’est d’abord retrouvés dans un foyer social. On y est restés un mois, mais il y avait des toxicomanes, des schizophrènes. Une vie intenable pour les enfants. Ce n’était pas possible de rester », explique le père de famille.

Et, de nouveau, changement d’horizon, des amis pouvant l’héberger à Nice pendant un mois, c’est sur la Côte d’Azur qu’ils poursuivent leur descente aux enfers : « Nous sommes arrivés ici. Nous avons fait toutes les démarches, auprès de la préfecture, du CCAS, du conseil départemental. Et nous sommes en train de monter un dossier pour un HLM. Mais je sais que ça prend du temps », se désespère le chef de famille.
Tentant le tout pour le tout, il participe à l’émission de Julien Courbet sur RTL « Ça peut vous arriver » dans laquelle il indique : « Il faut absolument que je trouve un toit pour mes enfants. J’ai droit à 480 euros d’allocations logement et nous pouvons ajouter un peu. »

Mais rien ne vient.
Sans domicile fixe, lui et sa famille se trouvent dans l’obligation de dormir dans des jardins publics. « Sans adresse, on ne pourra pas scolariser nos enfants. L’assistante sociale a fait un signalement parce que l’on était à la rue. Ils risquent de les placer en foyer » se désespère-t-il.
Tragique, me direz-vous ?

 Oui, surtout si on compare cette situation à celle de certains migrants qui se plaignent de leur hébergement en France.

Écoutons Waddah, 26 ans, qui a laissé en Irak sa femme et sa fille (L’Obs Monde) : « La nuit, on a froid. Ils ont tardé à nous donner des couvertures, de nouveaux vêtements, il y des fuites d’eau dans les chambres, c’est vraiment insalubre. Et puis, on n’a pas le Wi-Fi, on n’arrive pas à joindre nos familles. »

 Nicolas, lui, c’est pas le Wi-Fi qui lui manque le plus !

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