A Brignoles, le FN a remporté son pari. Au centre de l'attention politique depuis dimanche dernier, le canton varois a finalement été gagné par le candidat d'extrême droite, Laurent Lopez.
 Le nouvel élu au Conseil général a obtenu 53,9% des suffrages dimanche soir, contre 46,1% pour sa rivale UMP, Catherine Delzers.

 Laurent Lopez a estimé que l'élection avait été "tendue".

 Cette victoire, qui porte à deux le nombre de conseillers généraux FN, a été saluée par Marine Le Pen dimanche soir sur LCI, annonçant selon elle "la mort du front républicain".
 Ce second tour a été marqué par un regain de la mobilisation, avec 45% de votants, soit 12 points de plus qu'au premier tour.
"Nous gagnons seuls, nous gagnons sans alliance contre nature", a ajouté Marion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse.
 "C'est une victoire nationale aujourd’hui", a-t-elle déclaré, estimant toutefois qu'il ne fallait pas "faire de triomphalisme".
A droite, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a réagi dénonçant dans cette victoire du FN le résultat d'une "gestion désastreuse" de la ville par le PCF et du pays par la gauche.

"L'expression d'un malaise"

Une analyse partagée par le sénateur Gérard Longuet sur BFMTV, décrivant des "électeurs découragés (qui) ont la tentation de voter Front national".
  François Fillon a affirmé que cette victoire était "une nouvelle manifestation de l'exaspération de nos concitoyens" mais "surtout une défaite de la gauche".
 François Fillon lit dans cette victoire le "mécontentement" des électeurs.
 "A Brignoles, comme à chaque scrutin depuis l'élection de M. Hollande, l'effondrement électoral de la gauche sanctionne d'abord l'échec de la politique conduite", a estimé l'ancien Premier ministre.
Au centre, le délégué général de l'UDI, Yves Jégo, a jugé que ce résultat "(apportait) la preuve concrète que la stratégie du 'toujours plus à droite' d'une partie de l'UMP (était) une impasse politique et une erreur tactique".
A gauche, David Assouline, porte-parole du Parti socialiste, a estimé sur BFMTV que le Front national était un "danger pour la République".
 Pour lutter contre le parti d'extrême droite,"Il faut montrer qu'il y a un début de redressement de notre pays, être dans l'extrême proximité", a ajouté le sénateur.
De son côté, Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes, avait estimé peu avant l'annonce des résultats du scrutin, que la progression du Front national n'était pas due à "une adhésion aux propositions du FN", mais qu'elle était "l'expression d'un malaise" des Français.