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mardi 21 juillet 2015

Christiane Taubira, madone des détenus, fait son Festival d’Avignon

                                                    


Le 21/07/2015

"Une mimique, un bruit, un pet, elle s’esclaffe."

Encore un papier sur le Festival d’Avignon ?
Un dernier, non pas pour la route mais pour clore une sorte de trilogie qui illustre bien les priorités socialistes.
 Mais que l’on se rassure, le festival se termine le 25 juillet…
Or, donc, le 15 juillet, le festival jouait hors les murs de la vénérable cité et se produisait entre les quatre murs de la prison du Pontet, toute proche : un festival in délocalisé, en quelque sorte, pour les prisonniers que l’administration française, jamais à court d’expressions délicates, classe pudiquement dans les publics empêchés, avec les étrangers, les malades et les handicapés.
 Mme Taubira, jamais empêchée pour assister à un tel événement, avait fait le déplacement, et c’est entourée des autorités préfectorale et pénitentiaire en uniforme, s’il vous plaît, qu’elle assista à la représentation.
Quelques prisonniers, on imagine triés sur le volet, se sont produits devant la Garde du Sceau de France et ont joué non pas une adaptation du Passe-muraille ou du Comte de Monte-Cristo – là aussi, rassurez-vous – mais un extrait de Prométhée enchaîné d’Eschyle.
On dit que cette tragédie aurait fait partie d’une trilogie avec Prométhée délivré et Prométhée porte-feu. Tout un programme prometteur, Prométhée étant, selon la mythologie, le prévoyant, c’est-à-dire celui qui connaît l’avenir…
 Les journaux locaux ont bien évidemment et complaisamment rapporté l’événement.
Ainsi La Provence du 16 juillet, le journal racheté en 2013 par Bernard Tapie, lui aussi racheté et ancien du PRG, soulignait que Mme Taubira, toujours du PRG, s’était montrée bon public.
 La preuve : « Une mimique, un bruit, un pet, elle s’esclaffe. »
On notera, tout de même, que la majuscule a été omise à « elle ».
Friserait-on l’insolence (je n’ai pas dit l’insolente) à La Provence ?
 En tout cas, Elle aurait pu se joindre au concert, notre Rousseau des temps nouveaux : l’original n’écrivait-il pas que « femme qui p… n’est pas morte » ?
Jamais avare d’une déclamation théâtrale, la madone des détenus a affirmé qu’« il faut que les choses essentielles continuent à entrer dans les établissement pénitentiaires ».
 « Les choses essentielles » sans doute, les « importantes », il n’en a pas été question : téléphones portables, armes blanches, argent, drogue…
Ça, c’est une autre histoire.
Mais que voulez-vous : « De minimis, non curat praetor ! »


Que l’on fasse tout, mais pas n’importe quoi, pour faciliter la réinsertion des prisonniers.
Pourquoi pas.
 Mais de là à en faire un marqueur idéologique et à en faire des tonnes ?
 On me rétorquera que c’est un bien vilain parti pris de ma part.


Peut-être.
  Néanmoins.
 Puis-je citer quelques exemples de subventions distribuées en octobre 2014 par la commission culture de la région PACA, dirigée par la gauche ?


 Pour un projet chorégraphique en milieu carcéral « Je suis fait du bruit des autres » (rien à voir ou à entendre avec le spectacle présenté à Mme Taubira) : 10.000 euros.
Pour l’initiation de détenus aux métiers de la radiodiffusion: 20.000 euros.
On me dira que pour un budget deux fois milliardaire, ce n’est rien.
 Certes.
Notons tout de même, dans la même délibération, l’attribution d’une subvention pour la lecture et l’écriture de contes auprès d’enfants hospitalisés, aussi empêchés : 3.000 euros.


Effectivement, pour un budget deux fois milliardaire…


 Au fait, je ne vous ai pas dit : une vraie troupe de comédiens s’est aussi produite pour la plus grande joie des détenus et du ministre lors de ce in carcéral.


Le titre de la pièce : Ubu roi…

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