Il avait annoncé la liberté pour Phnom Penh libéré
Jean Ansar
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Nous ne nous joindrons pas aux hommages unanimes à l’encontre de Jean Lacouture.
Ce biographe parfois talentueux a mis une belle plume journalistique au service de la désinformation par aveuglement idéologique.
Pour cet humaniste, parfois s’excusant de l’être, le marxisme était un vecteur de libération des peuples.
Il se voulait un historien de l’actualité, il a été trop souvent un idiot utile et un porteur de valise de la propagande rouge.
Pour être l’immense observateur de l'histoire au présent qu'il aurait pu être, il lui a manqué l’essentiel, l’esprit critique.
Il a été incapable de passer ses propres convictions à la lumière de la réalité.
Alors certes, il a reconnu s’être très souvent trompé.
Il est vrai que la condamnation du soviétisme asiatique et de ses horreurs n’a jamais été vraiment faite par complexe colonial.
Et Lacouture, anticolonialiste viscéral, a été compagnon de route du totalitarisme le plus meurtrier que le monde ait connu.
Il est finalement à l’image des intellectuels français de gauche incapables de raisonner en dehors du système de pensée dominant, hier le communisme et aujourd’hui le politiquement correct de l’anti-racisme.
Nous avons en France le record du monde de mauvais travailleurs intellectuels, à faire regretter parfois les camps de rééducation si chèrs au cher libérateur du peuple Khmer.
Du temps où une jeunesse pacifico gauchiste dénonçait l’impérialisme américain pour de mauvaises raisons, les anti-communistes, eux, demandaient aux orphelins du Cambodge de se faire reconnaître par Jean Lacouture et de venir vivre chez lui.
L’hommage des benêts d’aujourd’hui au grand ancien, qui lui au moins avait de la culture et du talent, s’inscrit dans la persistance du refus de reconnaître de s'être trompé sur presque tout depuis toujours.
La seule vraie repentance qui serait utile, n’est toujours pas d’actualité.
L'écrivain, journaliste et biographe, Jean Lacouture, disparu vendredi 17 juillet, était « un homme passionné, indépendant et courageux qui a écrit l'histoire de France en même temps qu'elle se faisait », a salué le président François Hollande.
«Infatigable militant de la décolonisation, il suivit tous les conflits de la France de l'après-guerre pour Combat, Le Monde, France-Soir et Le Nouvel Observateur. Par son sens du récit, il montra ce que le journalisme peut porter de meilleur au plan littéraire », a souligné le président de la République dans un communiqué.
Voila facilement occulté tout le reste et surtout l’essentiel, les erreurs d’analyses.
Biographe de grandes figures du XXe siècle (Blum, Nasser, Mauriac, Malraux, Hô Chi Minh, Mendès France, Champollion, de Gaulle, Mitterrand...), Jean Lacouture « savait aussi reconnaître ses erreurs, preuve de sa grande honnêteté intellectuelle », écrit François Hollande.
Une allusion notamment à la condamnation – tardive – du régime khmer rouge par l'écrivain.
« Mais il ne cédait rien sur ses idées, ne renonçait à aucune de ses convictions », juge le président de la République.
Ainsi Hollande, quand il reconnaîtra ses erreurs sans rien céder sur ses idées, espère-t-il lui aussi être pardonné.
« Grand écrivain à la vie aussi riche que ses biographies, Jean Lacouture restera pour la gauche et la France une très grande conscience », a écrit le premier ministre Manuel Valls sur Twitter au sujet de celui qui, en 2012, avait appelé à voter pour François Hollande.
Grande conscience, non bonne conscience auto proclamée et erreurs jusqu'au bout du bout.
L’homme des khmers rouges appelant à voter François Hollande, on aurait dû encore plus se méfier, mais de cette dernière erreur il n'aura même pas eu le temps cette fois de s'excuser.
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