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jeudi 18 juillet 2024

[ÉDITO] Assemblée nationale : « crash-test » pour la démocratie française


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Notre démocratie est malade, c’est peu de le dire. 

Et Emmanuel Macron, en médecin Diafoirus, n’a fait qu’accélérer la maladie depuis qu’il a ouvert son cabinet à l’Élysée en 2017.

 La semaine dernière, dans sa lettre aux Français, il nous délivrait sa dernière ordonnance, non remboursée par la Sécurité sociale, en appelant « à l’invention d’une nouvelle culture politique française ». Ce qui veut tout dire et ne veut rien dire. Comme d’habitude avec la logorrhée macronienne. La gauche, dominée par l’extrême gauche, donc, pour faire court, l’extrême gauche a l’intention de ne rien inventer du tout mais de piocher dans les bonnes vieilles recettes qui ont fait leurs preuves au siècle dernier partout où elle a réussi à imposer sa médecine : diabolisation, menaces, exclusion. Ils sont arrivés en tête du scrutin du 7 juillet ? Ils demandent, somment, exigent Matignon. Avec, en bruit de fond, non pas celui des bottes, mais celui de la contestation sociale et, en sus, le sourire de Sophie Binet.

On se pince quand on se souvient du bordel organisé par LFI...

Et tant pis s’ils n’ont pas de majorité. Ils demandent, somment, exigent, à l’Assemblée nationale, forts seulement de leur moins de deux cents députés, que près de cent cinquante de leurs collègues (RN et ciottistes), représentant plus de dix millions d’électeurs, soient traités comme des pestiférés, des sous-députés. Oui, notre démocratie est donc vraiment malade. Et pas besoin d’avoir fait médecine ou dix ans de sciences politiques pour faire ce diagnostic. Il suffit pour cela de lire en « honnête homme », la lettre comminatoire adressée aux députés macronistes et LR par André Chassaigne, Cyrielle Chatelain, Mathilde Panot et Boris Vallaud, respectivement présidents des groupes communiste, écolo, LFI et socialiste, pour s’en convaincre.

Dans ce courrier, ces personnages demandent tout bonnement que le Rassemblement national ne fasse pas partie du futur bureau de l’Assemblée nationale afin de prolonger au sein même de l’Hémicycle le « front républicain ». Une exigence qui va évidemment à l’encontre de l’esprit et de la lettre de notre démocratie parlementaire. Ceux qui, à droite, pouvaient avoir quelques complaisances envers André Chassaigne, à cause de ses interventions parfois bien senties à la tribune, devront bien admettre qu’un communiste reste un communiste, c’est-à-dire le tenant d’une idéologie aux antipodes de la démocratie. On reste pantois en lisant la liste de ces signataires quand on sait que leurs noms circulaient comme potentiels candidats au perchoir, c’est-à-dire une fonction qui exige d’être le plus impartial possible ! Et quand on se souvient du bordel organisé par LFI - Panot en tête - lors de la dernière législature.


 

C’est donc une séquence essentielle de notre démocratie représentative qui va s’ouvrir, ce jeudi 18 juillet, et se prolongera jusqu’à vendredi soir : élections du président, ou de la présidente, des six vice-présidents, des secrétaires, composant le bureau, ainsi que des présidents de commissions. S’il est peu probable que le candidat du Rassemblement national accède au perchoir, compte tenu du rapport de force, l’exclusion de cette force politique, ainsi que de son allié du groupe ciottiste, du bureau de l’Assemblée serait à l’évidence le symptôme que le mal qui frappe notre démocratie est bien profond.

La balle est donc dans le camp des macronistes qui seraient bien inspirés de prendre à la lettre cette phrase tirée de la missive de Macron : « Plaçons notre espérance dans la capacité de nos responsables politiques à faire preuve de sens de la concorde et de l’apaisement… » La balle est aussi dans le camp des LR. C’est l’occasion pour ces derniers, s’il leur reste un minimum de conscience de droite, de montrer qu’ils refusent de se plier aux diktats de l’extrême gauche dont le sectarisme n’est plus à démontrer. Pardon pour l’anglicisme, mais c'est donc un véritable crash-test que notre démocratie représentative va connaître, dans les deux jours qui viennent.

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