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samedi 4 mai 2024

Wokisme, MeToo, censure… Philippe Candeloro reste droit dans ses patins

candeloro capture écran

 

 

Philippe Candeloro, 52 ans, ancien patineur artistique et double médaillé olympique était l’invité de Thibaut Gauthier dans Le Figaro La Nuit !, ce mardi 30 avril. 

Comme à son habitude, il n’a pas mâché ses mots et s’est montré, pour ne pas changer, à contre-courant.

L’émission débute sur les Champs-Elysées, devant le Lido. Un lieu choisi par le sportif car « il y avait des filles un peu dénudées ce qui n’était pas déplaisant ». Il donne le ton. Le patineur raconte ensuite qu’il venait sur la plus belle avenue du monde pour « draguer ». Des propos qui, comme le remarque le champion, ne sont plus vraiment tolérés : « Aujourd’hui avec le #MeToo, avec le wokisme, on n’est plus aussi naturels qu’au départ. » Il ajoute : « On s’autocensure par peur [...] que chaque mot qu’on va prononcer va être presque une insulte, faire du mal. » Il regrette qu’on ne puisse « plus dire à une femme “vous êtes magnifique madame” sous prétexte qu’on est en train de lui faire du harcèlement ».

Sans gêne et sans tabou

Autre chose a changé entre les années 1990, ses années de gloire et aujourd’hui : l'avènement des réseaux sociaux. Philippe Candeloro confie que s’il y avait eu Instagram, Tik Tok et X à son époque, il n’aurait peut-être pas été patineur, par peur de « subir l'agressivité » qui s’en dégage. Il remarque que les patineurs actuels n’ont plus le même rapport au public et à la performance, à cause de ces nouveaux outils de communication : « Ils sont aussi contents d’avoir fait 200.000 vues sur internet que d’avoir la médaille autour du cou ».

L’animateur interroge ensuite le patineur sur l’homophobie dans sa discipline. Philippe Candeloro rappelle qu’à son époque, « il n’y avait pas toute cette panoplie d’orientations sexuelles » et qu’il n’y avait pas de « coming-out ». Il lui semble qu’il était presque plus facile d’être homosexuel hier qu’hétérosexuel aujourd’hui : « Moi je suis hétéro, est-ce que c’est une maladie aujourd’hui que d’être hétéro, j’ai l’impression que oui ».

Avec lucidité et franc-parler

Il répond « sans tabou » à toutes les questions qui lui sont posées. Philippe Candeloro parle du laxisme judiciaire de la France et de ses « sanctions qui ne sont pas assez fortes », de l’absence d’exemples donnés à la jeunesse, il déplore que les enfants soient désormais élevés en « enfants rois » à qui « on ne peut plus rien dire »

Il n’y a qu'un seul sujet sur lequel, le champion refuse de donner son avis : la politique. Il ne s’empêche néanmoins pas de critiquer l’action du maire de Colombes, ville qui l’a vu éclore. Ce dernier, Patrick Chaimovitch, a pris la décision de fermer la patinoire Philippe Candeloro : « On a un maire écologiste qui se dit que c’est une aberration de faire du froid et que ça coûte cher ». Pour le sportif, l’argument n’est pas recevable car fermer une patinoire, c’est empêcher « les gamins d'une cité ou d’une ville de faire huit sports olympiques », de s’occuper, de s’amuser.

Souvent traité de beauf, critiqué pour ses blagues lourdes et sexistes dans ce programme, le double médaillé olympique montre surtout une grande lucidité. Il met le doigt, tour à tour, sur tous les changements notables des dernières années et donne volontiers son point de vue. Un point de vue incompatible avec la bien-pensance qui lui a déjà valu de nombreuses critiques. Celui qui a incarné Lucky Luke, D’Artagnan ou encore Napoléon 1er a raison sur un point : « Soi-disant, on est un pays de liberté et finalement on n'est plus aussi libre que ça »...

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