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samedi 4 mai 2024

La France, « pays de racistes dégénérés » ? Deux organisations déposent plainte

Capture d’écran Nassira El Moaddem 
 

 

Depuis quelques jours, la journaliste du site de gauche Arrêt sur image, Nassira el Moaddem, est dans la tourmente. 

Le 30 avril, elle a réagi sur son compte X à un article de RMC Sport abordant le rappel de l’usage de certaines pièces de l’équipement sportif des footballeurs, entre autre les collants, portés par certains joueurs pour des questions religieuses. 

Son tweet s’indignait de cette mesure : « Pays de racistes dégénérés […] » Ce message n’est pas passé inaperçu puisqu’il comptabilise à ce jour plus de 3 200 "likes". C’est pourquoi deux associations, l’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne ) et Avocats sans frontière, ont déposé plainte contre la journaliste pour injure raciale, comme le confirme maître Gilles-William Goldnadel à BV.

Deux poids deux mesures et condamnations à géométrie variable

L'avocat, président de l’association Avocats sans frontières, explique à BV le sens de cette démarche : « Je ne veux pas faire de procès d’intention, mais je suis certain que SOS Racisme ne déposera pas de plainte pour cette injure faite à l’ensemble des Français. Alors, c’est nous qui le faisons. » Il rappelle un principe trop souvent oublié: « Les Français n’échappent pas à la règle, on ne peut pas insulter un peuple, aucun peuple ! »

Car la réalité est là : Nassira el Moaddem « se permet de tenir des propos que personne ne se permettrait de tenir vis-à vis d’un autre peuple », analyse Me Goldnadel. L'inverse serait inconcevable: « Mon imagination et impuissante à concevoir la réaction d’un procureur algérien si, par une hypothèse extraordinaire, un Français disait de l’Algérie que c’était un peuple d’arriérés ».

La droite révoltée par des propos insupportables

En effet, la droite a été prompte à pointer du doigt ces propos révoltants. Le député de l’Yonne du Rassemblement national Julien Odoul s’est indigné de ce tweet sur le plateau de Jean-Marc Morandini : « Si elle n’est pas contente, elle se casse ! » De même, Alice Cordier, directrice du collectif identitaire et féministe Némésis, a mis en place une cagnotte afin de financer un billet d’avion (aller sans retour) pour Nassira el Moaddem ! Cyril Hanouna, classé à droite car membre de la sphère Bolloré, a invité cette dernière qui a farouchement décliné : « Vous faites partie du problème en participant activement à la banalisation des discours de l’extrême-droite raciste, islamophobe et attentatoire aux libertés. » La position de l’animateur est claire : lui aime la France qui lui a tout donné.

Si la droite réagit, la gauche aussi. Sandrine Rousseau, députée EELV, Rima Hassan, candidate de la liste européenne LFI, Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, ils sont nombreux à faire de ce combat leur cheval de bataille…

La ficelle est épaisse : tous dénoncent les attaques racistes dont serait victime Nassira el Moaddem du fait de l’extrême droite, alors même que « l’extrême-droite » en question fustige le racisme anti-blanc dont elle a fait preuve dans son violent tweet. Indignation à géométrie variable donc : affirmer que les Français sont dégénérés n’est pas une insulte raciste, en revanche suggérer à une femme qui n’aime pas la France de quitter le territoire est une abomination. Symptomatique: France Inter, média pour lequel la journaliste a travaillé à plusieurs reprises, a réagi avec embarras, modifiant deux ou trois fois son communiqué pour la soutenir sans en avoir l'air tout en la lâchant un peu... et mécontentant la gauche à chaque fois.

Le quotidien Libération dénonce le harcèlement dont serait victime Nassira el Moaddem. « On a les héros que l’on mérite. Les leurs, à gauche, ce sont Guillaume Meurice, Rima Hassan, Mehdi Meklat, Mathilde Panot… », nous confie Maître Goldnadel, qui conclut avec ironie : ils rendent hommage « aux héros de la liberté sacrifiés sur l’autel de la haine de l’extrême droite ».

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