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lundi 18 mars 2024

Sophie Binet contre Vincent Bolloré : le boycott qui fait flop


 

  

Jean Kast 17 mars 2024

« Je ne souhaite pas répondre à CNews. » Cette phrase prononcée par Sophie Binet, le 6 avril 2023, en marge de la manifestation contre la réforme des retraites, a fait le tour des réseaux sociaux. 

Une semaine, à peine, après avoir succédé à Philippe Martinez, la nouvelle patronne de la CGT s’offrait là son premier buzz médiatique.

 « Parce que je ne vais pas sur vos plateaux, expliqua-t-elle à une journaliste de la chaîne boycottée. Je m’adresse à tous les médias qui garantissent une liberté d’expression et la pluralité. » L’argument sonnait creux, mais suffit à faire la joie de la gauche médiatique.

 

 

Consciente de ce premier coup d’éclat, la syndicaliste récidiva, début 2024. « Je ne parle pas à CNews. Je ne souhaite pas vous répondre », lança-t-elle au micro rouge tendu vers elle, le 22 janvier dernier, lors d’une manifestation organisée à Paris contre la loi Immigration. Immédiatement après, la malheureuse reporter fut exfiltrée manu militari du cortège et tenue à distance de la responsable CGT. « Pas de CNews ! », aboya l’agent de sécurité au visage de la journaliste éconduite. Attachée, en théorie, à la liberté de la presse, Reporters sans frontières n’y trouva rien à redire…

Le bon filon du Bolloré-bashing

Puisque ce combat d’opérette contre une extrême droite fantasmée fait recette dans la presse, Sophie Binet a décidé d’en tirer un livre. « Une partie des classes dominantes soutient ouvertement l'extrême droite, subventionnée par de grands patrons, d'Elon Musk à Vincent Bolloré », écrit-elle dans Il est minuit moins le quart. Le patron breton y est pointé du doigt à plusieurs reprises, accusé de financer « les catholiques intégristes qui prônent le retour de la messe en latin, combattent le droit à l'IVG ou l'homoparentalité ». Rien que ça.
Surtout, la syndicaliste dénonce une tendance à la concentration des médias qu’elle juge « profondément alarmante ». Là où Bolloré passe, la liberté d’expression trépasse, semble-t-elle penser. Sauf que Mme Binet a choisi de publier son ouvrage chez Grasset, une maison d’édition détenue par… Vincent Bolloré. C’est donc le milliardaire breton, accusé d’éteindre le pluralisme, qui lui permet de dire tout le mal qu’elle pense de lui.

La déconvenue est savoureuse : par la simple publication de son livre, la militante CGT démonte elle-même ses propres arguments. Oups !


 


Cette situation gaguesque a été révélée par Vincent Bolloré lui-même, lors de son intervention, mercredi 13 mars, à la commission d’enquête portant sur le contrôle et l’attribution des fréquences TNT. De son côté, Sophie Binet s’est abstenue de commenter. Nul doute que la malheureuse ignorait tout de l’identité du propriétaire de sa maison d’édition. Mais le ridicule ne tuant pas, elle s’en remettra… Reste que la mésaventure de la syndicaliste illustre l’hypocrisie d’une gauche aussi sectaire que malhonnête. Elle multiplie les anathèmes envers ses contradicteurs alors que ce sont ces derniers qui garantissent la liberté expression, désormais.

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