En plein cœur de l’été, Sud-Ouest a annoncé, dimanche, que le roi Charles d’Angleterre viendra – ou plutôt viendrait : le conditionnel reste de mise, par les temps qui courent par chez nous – en France au mois de septembre.
Rien d’officiel, for the time being, mais un indice a mis la puce à l’oreille du quotidien régional : « Les services de sécurité de Charles III sont revenus en repérage durant le mois de juillet à Bordeaux pour (re)caler le parcours du couple royal. » Et on imagine que le roi Charles ne va pas nous faire le coup du pape qui vient à Marseille mais pas en France. Il paraît que le roi veut rendre visite à une ville écolo. Au fait, ils lui ont raconté, au roi, l’histoire du sapin de Noël artificiel sur la place de l’hôtel de ville de Bordeaux ?
Pas de date officielle, mais l’Élysée a confirmé auprès de France Info que ce sera bien en septembre. On peut imaginer que du côté de la présidence de la République, on doit se dire que « ce coup-là, il faudrait voir à surtout ne pas merder », vu que la dernière fois, en mars, il avait fallu replier, illico presto, le dispositif, « compte tenu du contexte social ». Première visite d’État à l’étranger du roi Charles III, nouvellement sacré et couronné, et c’était pour nous - enfin, je veux dire pour la France ; mieux, pour Emmanuel Macron. Et patratas ! La réforme des retraites qui venait tout fiche en l’air. Souvenez-vous, le repli stratégique s’était fait en deux temps.
D’abord, il n’était pas question d’annuler. Non, on avait simplement annoncé le repli du dîner d’État du château de Versailles à l’Élysée. Histoire de faire plus peuple, sans doute. Première petite humiliation pour Emmanuel Macron qui aime tant parler aux oreilles des rois sous les ors de la République hérités de la monarchie. Deuxième temps de la manœuvre : l’annulation sine die. Et, pour couronner le tout, l’Allemagne qui avait récupéré la mise avec une visite officielle du couple royal à Berlin, le descendant d’Aliéonor d’Aquitaine renouant avec ses racines germaniques : Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg par son père, Saxe-Cobourg-Gotha par sa mère. La claque, pour Emmanuel Macron, s’entend.Le mois de septembre devrait donc être un très gros mois sur papier glacé pour le « couple présidentiel », comme on dit sottement dans les magazines people. Cette visite royale, d’abord, dont on ne connaît pas encore les contours exacts mais qui devrait avoir lieu autour du 20 septembre. Ensuite (on l’a évoqué plus haut) la visite du pape à l’occasion des Rencontres méditerranéennes dans la cité phocéenne. Emmanuel Macron devrait rencontrer le souverain pontife deux fois. D’abord en France (bien obligé, quand même, l'avion ne pouvant se poser sur la Canebière, comme, du reste, il ne peut décoller des Champs-Élysées !), le vendredi 22 septembre à Marignane où le chef de l’État accueillera le Saint Père à sa descente d’avion. Le lendemain, ensuite, à Marseille… Une rencontre qui a été ajoutée à l’agenda officiel. Embrassades, accolades en perspective. Avec l’hôte de Buckingham Palace, cela sera sans doute moins tactile. Quoique, le nouveau roi semble moins distant que son auguste mère. La reine Camilla recevra peut-être, pour l'occasion, les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur (Charles les ayant reçus en 1982), chose qui se fait traditionnellement et offre, là aussi, l’occasion de faire de belles photos pour l’album souvenir de Brigitte. Enfin, gros mois sur papier glacé, évidemment, avec la Coupe du monde de rugby (du 8 septembre à fin octobre), qui devrait être l’occasion d’un défilé de chefs d’État et de gouvernement venant soutenir leurs équipes. Pendant ce temps, qu’on se rassure, Élisabeth Borne fera la souillon aux cuisines de la République.
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