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mercredi 19 juillet 2023

Lettre à ceux qui “monopolisent” le climat ! [par Jean-Paul Pelras]

 



Le 13 juillet, Sandrine Rousseau déclarait sur Twitter “Il fait 60 degrés en Espagne – 60 degrés !”
 
 Des scientifiques, dont l’agro-climatologue Serge Zaka, lui firent, in petto, remarquer que “cette mesure prise par satellite donne une information de la température de la surface du sol. Qu’elle peut être supérieure à l’air suivant le type de sol et la couleur.” 

Les agriculteurs du Midi de la France, comme celui d’Alairac dans l’Aude contre lequel la députée a porté plainte pour “outrage adressé à une personne dépositaire de l’autorité publique”, connaissent ce phénomène car (ce qui ne doit pas être le cas de la parlementaire) ils arpentent à longueur de journée garrigues et jardins dans la lumière pulvérulente de l’été. D’autres contradicteurs ont alors essayé de lui faire entendre raison, en vain, puisque la parlementaire-enseignante-économiste-universitaire a retwitté : “Il fait donc bien 60 degrés !” Un compte twitter parmi les plus consultés du moment où l’on peut lire en incipit : “Ce n’est pas avec du béton et vos idées à la con que notre planète a de l’avenir.” Et ce, juste au-dessus d’une présentation qui nous apprend que la dame est également, le cas échéant, députée de la 9e circonscription de Paris. Une élue qui, rappelons-le, est spécialisée dans la déconstruction tous azimuts et la diffusion de propos anxiogènes pour lesquels elle semble être hautement qualifiée.
 
Évoquons à présent le ministre de l’Agriculture qui vient de déclarer au micro de France Inter : “On n’a pas eu des températures extrêmes. On a des températures qui sont assez normales pour un été”. Et hop, cette fois-ci c’est Valérie Masson Delmotte, paléoclimatologue, qui rétorque en évoquant sur Twitter “le caractère extraordinaire de ce début d’été”. Celle qui est également co-présidente du GIEC et accessoirement soutien du mouvement activiste “Les soulèvements de la terre” a ainsi rappelé que juin 2023 a été le deuxième mois de juin le plus chaud depuis 20 ans avec des températures 2,6° au-dessus des normales de saison. Il est vrai que les deux dernières décennies ont été décisives pour l’avenir de notre planète au regard des 4,54 milliards d’années qui nous séparent du jour où la terre s’est formée…

Et ainsi de suite, du matin au soir, de la météo au journal télévisé en passant par les reportages systématiquement orientés, l’urgence climatique monopolise l’actualité, notre modus vivendi, notre manière de penser. Et malheur à celui qui ose, un peu comme le ministre finalement, trouver normal qu’il fasse chaud en été.
Il faudrait, à ce titre, savoir combien d’environnementalistes, plus ou moins convaincus et chevronnés, ont refusé de prendre leur voiture pour se rendre à la montagne ou en bord de mer, comme partout où l’air est un peu plus frais. Combien d’entre eux vivent sans climatisation, réduisent le nombre de bains ou de douches, ne remplissent pas leurs piscines, ne tondent plus leur gazon, boivent dans une gourde, ne consomment que des fruits et légumes de saison, se mouchent dans des mouchoirs en tissu, ne mangent plus de viande ou, entres autres “bonnes résolutions” utilisent des couches lavables, économisent le PQ, ne prennent plus jamais l’avion ou leur yacht à l’occasion ? Et parmi ceux-là, combien de célébrités, politiciens ou artistes de variétés à l’abri du besoin, se permettent d’influencer notre quotidien ?

Parce que, oui, ras le bol de tous ces marchands de raisonnements qui gagnent leurs vies en nous infligeant leurs petites leçons, en voulant taxer ou réglementer tout ce que nous consommons, alors qu’ils barbottent dans l’excès et leurs somptuaires contradictions !
Allez, pour finir, cette petite information, l’ancien ministre de l’Écologie, François Goullet de Rugy, vient d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur. L’histoire ne dit pas si cette distinction récompense celui qui donnait, aux frais du contribuable, quelques somptueux diners sous les lustres à facettes de l’Hôtel de Lassay. Elle ne donne pas non plus la température de l’eau dans laquelle les homards furent ébouillantés.

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