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dimanche 19 février 2023

Deux ans après le Covid, apparemment, on ne peut toujours pas acheter d’alcool le dimanche ?


 
 
 Arnaud Florac 18 février 2023
 
Le 4 avril 2021, le gouvernement, dans un souci forcément « citoyen » et « républicain » de protéger « celles et ceux » qui étaient frappés par le Covid, décidait qu'il serait interdit d'acheter de l'alcool le dimanche. 
 
La raison apparente de cette interdiction était sans doute que, le dimanche, on se réunit, et que, si on partage une bouteille, cela peut fabriquer des « clusters » (même ce mot est devenu ringard). 
 
À l'époque, c'était déjà stupide, mais, vous vous en souvenez, il fallait aussi se signer des autorisations de sortie à soi-même, tandis qu'il serait bientôt interdit de boire debout dans les cafés pour éviter de faire circuler le virus. Dans la bêtise générale, cette mesure était passée inaperçue.
Quelqu'un a-t-il pensé à abroger cette interdiction idiote, depuis ? Apparemment non ! En tout cas, pas partout. En effet, l'une de mes connaissances en a été victime dimanche dernier dans une ville de la région parisienne. Excès de zèle ou paresse administrative ? Sachez donc, amis lecteurs, que, même en 2023, si vous avez oublié d'acheter une bouteille de vin pour le déjeuner dominical, vous en serez en principe quitte pour boire de l'eau avec le poulet (ou le rôti ou le gigot), puisque les commerces devraient normalement ne pas vous en vendre. Idem si vous aviez envie d'un petit whisky avec les cacahuètes : c'est trop tard. Évidemment, il y a, en 2023, encore moins de raisons valables d'interdire la vente d'alcool le dimanche qu'il n'y en avait en avril 2021. Mais c'est comme ça : ce que l'on fait depuis plus d'un an devient une tradition millénaire. C'est très français, même s'il faut évidemment le déplorer.
Concrètement, on peut donc acheter un pack de « 8.6 » tous les matins avant d'aller au boulot, ça, c'est bon ; mais malheur à celui qui, le jour du repos hebdomadaire, que l'on appelait autrefois jour du Seigneur, et qui était destiné à profiter de la vie et à ne faire que des choses agréables, aurait besoin de faire une course de dernière minute. Idem pour le samedi soir, pourtant propice à tous les débordements : ça passe tranquille. Y a-t-il une volonté maligne de s'en prendre à un jour chrétien et familial par excellence ? Est-il plus « républicain » de se pochetronner à la vodka premier prix le samedi que de partager, avec famille et amis, une modeste bouteille de rouge ? On ne sait pas.
À voir le niveau intellectuel de certains au gouvernement, on en vient à penser que ce serait trop d'honneur à leur faire que de leur prêter une volonté mauvaise. Psychologiquement, ce régime d'infantilisation permanente et d'injonctions contradictoires est d'autant plus difficile à vivre qu'il serait complotiste de le contester.
Au fond, les vrais responsables de cette situation orwellienne ne sont pas tant les stagiaires macronistes que leurs électeurs, qui trouvent tout ça bien normal et, pour un peu, inciteraient presque ceux (pardon, « celles-et-ceux ») qui ne sont pas d'accord à quitter la France. L'état dépressif généralisé, de ce pays qui n'a plus envie de vivre ni assez de force pour se révolter, ne pourra pas durer. Les boomers de gauche (car tous les boomers ne sont pas mauvais) vont finir par mourir, mais ils nous auront bien emm... avant.
Santé quand même ! Et bon dimanche !

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