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mardi 1 février 2022

La journaliste Ophélie Meunier sous protection policière : exercice de cécité volontaire à La France insoumise


 
 
 Marc Baudriller 31 janvier 2022

Ophélie Meunier a présenté, sur le plateau de M6, le fameux reportage sur Roubaix, réalisé par une société extérieure à la chaîne. 

Avec le sens de l'invention qui les caractérise, les salafistes français et leurs soutiens ont aussitôt ressorti l’arme usée jusqu’à la corde de « l’islamophobie ». 

Menacée de mort, la jeune présentatrice est placée sous protection policière, comme le jeune élu Amine Elbahi qui servait courageusement de guide à l’équipe de tournage, à visage découvert. Comme le maire de Roubaix. Même motif, même punition. La société des rédacteurs de s’est mobilisée, apportant son soutien à sa consœur.

Des élus ont dit leur indignation, jusqu’au candidat communiste Fabien Roussel.

Mais pas un bruit du côté des sociétés de journalistes des grands médias, pourtant si promptes à s’élever contre la violence des partisans d’Éric Zemmour, de Marine Le Pen ou de Vladimir Poutine. Un silence gêné parce que, on le devine, l’affaire est porteuse d’une charge politique. Le silence est d’or également à gauche, avec quelques exceptions. Parmi elles, David Guiraud. Le porte-parole de La France insoumise monte au front non pas pour défendre la présentatrice (ou alors très mollement) mais pour tenter de justifier l’injustifiable.

Dès le 23 janvier, Guiraud qualifie sur le reportage de « reportage de caniveau, insultant et malhonnête ». Comme toujours quand les faits sont si énormes qu’il est difficile de les planquer sous le tapis, on parle de communication, d’image, cela permet d’esquiver le réel. « Je suis venu vous dire à quel point votre reportage fait du mal aux gens de Roubaix », explique Guiraud sur le plateau d'Yves Calvi, à LCI, le 30 janvier. « Combien ce reportage ruine des années de travail sur le terrain des gens qui sont spécialisés là-dedans […] Vos méthodes ne sont pas honnêtes, poursuit Guiraud. On construit une image de catastrophique […]. » Il est là, le fond du problème, c'est certain, c’est l’image de Roubaix !

Face à lui, Yves Calvi a perçu le malaise. « On a l’impression que vous ne voulez pas voir une situation qui vous dérange », lance le journaliste.

Réponse hallucinante de Guiraud : « Il y a un amalgame constant entre le terrorisme et l’islamisme... » Eh oui, curieux, cela. Un amalgame. Les morts du Bataclan sont donc les victimes d’un amalgame ? Voilà un amalgame qui tire à balles réelles. « Combien de terroristes, combien de filières ont été révélés par ce documentaire ? », poursuit le jeune lieutenant de La France insoumise qui cherche décidément toutes les issues et répond lui-même : « Zéro. » On se pince. Il ne fallait donc pas dire, pas montrer, pas révéler : les médias sous férule de La France insoumise devront réinventer le métier.

Ce 30 janvier, sur , Guiraud en remet une couche. Il a trouvé d'autres idées. « Rue de Lannoy, le reportage a détruit des commerces, explique-t-il. Le moral là-bas est à zéro, on donne une image de la rue catastrophique, la réputation de la rue de la ville des gamins qui sont issus des quartiers et des lycées de la ville. Sur le CV, Roubaix, ça va être comme Trappes, maintenant, ville islamique. » C'est donc cela, le vrai souci. Et le coup de grâce, l’argument choc. « S’il n’y avait pas les commerces rue de Lannoy, ce serait juste des points de deal. » Ainsi, mieux vaut une rue emplie de commerces islamistes que perlée de points de deal, le genre de comparaison qui ne vous pousse pas à voir clair, encore moins à régler les problèmes. « À un moment, il faut respecter », poursuit Guiraud. Mais les poupées sans visage ?, demande le journaliste Patrice Boisfer. Là encore, on se pince : « Les juifs font cela, la méthode Montessori fait cela (sic !), pourquoi on s’en prend aux musulmans à chaque fois ? », interroge Guiraud. Tiens, c’est vrai, cela. Pourquoi diable ? Pourquoi ne parle-t-on pas du terrorisme juif en France ni des attentats fomentés par les écoles Montessori ? David Guiraud poursuit l’exploration d’un tunnel, un épais bandeau sur les yeux. Il est l'incarnation du vieux dicton populaire : « Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. »

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