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jeudi 21 janvier 2021

Chauffage au fioul interdit : coup de froid chez les ruraux ! (Par Jean-Paul Pelras)

 

19 janvier 2021
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Wargon Emmanuelle, née à Neuilly en 1971, fille de l’ancien ministre Lionel Stoleru, conseillère à la Cour des comptes, conseillère auprès de Bernard Kouchner, directrice de cabinet de Martin Hirsch, directrice déléguée à la coordination et au contrôle interne d’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, lobbyste chez Danone de 2015 à 2018 où elle perçoit 475 899 euros de salaire annuel, partisane de l’huile de palme pour les laits infantiles, secrétaire d’État à l’Écologie sous le gouvernement Philippe et, enfin, ministre déléguée chargée du Logement sous le gouvernement Castex.
 
Pompili Barbara, née en 1975 dans le Pas de Calais. Adhère aux verts en 2000, puis à EELV. Secrétaire d’État chargée de la biodiversité sous le gouvernement Valls, elle rejoint LaRem où elle fonde “En commun”, avant de décrocher en juillet dernier le ministère de la Transition écologique. 

Point commun entre ces deux dames, elles ont récemment annoncé l’interdiction d’installer de nouvelles chaudières au fioul à partir du 1er janvier 2022. Sachant que toute installation de ce type dans un logement neuf est interdite depuis début 2021. Une décision prise en Conseil de défense écologique le 27 juillet dernier, qui fait suite à une proposition de la Convention citoyenne pour le climat, le but étant d’éliminer le chauffage au fioul d’ici 2028. 

Quittons à present Lutèce, ses bureaux climatisés, ses lustres à facettes, ses parquets qui craquent sous les hauts plafonds des ministères surchauffés et transportons-nous en Auvergne, dans les Vosges, en Bretagne, en Corse, dans les Pyrénées… Oui, transportons-nous dans ces campagnes où le chauffage au fioul concerne environ 4 millions de foyers principalement répartis sur le territoire rural. Coup de froid en perspective dans les villages et les hameaux où nombreux sont ceux qui n’ont ni les moyens, ni l’intention d’opter pour une autre énergie. Tout simplement car l’investissement s’avère souvent inadaptable et inadapté au modus vivendi, à l’habitation et au revenu des résidents. Des résidents âgés pour certains qui, par les temps qui vont, n’ont pas besoin de cette lubie supplémentaire alors qu’ils ont économisé toute une vie pour se payer le chauffage central et la chaudière.

Qui sont ces gens qui vivent dans les villes et qui veulent nous imposer leur façon de penser ?

Passer au gaz ? Trop cher et souvent impossible quand on vit au bout du chemin où le camion ne veut pas aller, où le gaz de ville, bien sûr, n’arrivera jamais. La pompe à chaleur, kesako ? Et puis il faudrait tout isoler ! L’électrique ? C’est un coup à finir ruinés. Les aides ? Quand tu as compris comment remplir les papiers, tu t’aperçois que tu n’y as pas droit, que tu passes à côté. Et puis qui sont ces gens qui, depuis Paris, savent comment nous devons nous chauffer. Est-ce qu’on leur demande d’arrêter leurs chauffages électriques parce qu’on a peur du nucléaire ? Est ce qu’on leur demande d’arrêter de rouler parce qu’ils polluent l’atmosphère ? Non, parce que, contrairement à eux, nous nous occupons de nos affaires. 
D’ailleurs ils n’ont qu’à venir quand 10 petits degrés courent au-dessous de zéro, qu’il faut briser l’eau des poules, que celle des vaches gèle dans les abreuvoirs, qu’il faut aller chercher du bois sous l’appentis pour garder la cheminée allumée jusqu’au bout de la nuit. 
 
Qui sont ces gens qui vivent dans les villes et qui veulent nous imposer leur façon de penser ? N’ont-ils rien de mieux à faire que de s’occuper de nos radiateurs ?
Des interrogations qui viennent se rajouter à celles concernant la déprise rurale, les zones blanches pour le téléphone et internet, la fermeture des services publics et des commerces de proximité, la paupérisation des populations, les déserts médicaux, l’avancée des friches… Va-t-on encore une fois, au nom de l’écologie, en mettant en place des mesures coercitives et irraisonnées contraindre la ruralité et susciter de nouvelles incompréhensions, alors que notre pays doit prioriser la cohésion au lieu de s’éparpiller avec des lois imaginées pour satisfaire quelques courants de pensée ?

Ce numéro de L’Agri sera envoyé (comme chaque semaine) au Premier ministre qui ne répond pas à nos courriers mais qui, soi-disant sensible aux préoccupations rurales, saura peut-être considérer l’indignation champêtre que suscitent de telles décisions.

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