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jeudi 28 novembre 2019

« Lutter contre… l’anxiété climatique. » L’édito de Charles SANNAT

 
par | 28 Nov 2019 |
 
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
 
Il y a quelques jours, dans ma petite ville normande, deux jeunes filles, angoissées climatiques et planétaires, ont décidé de faire une « clean walk » ce qui doit se traduire par une marche du nettoyage…
 
Tout le monde a trouvé cela charmant.
 
Moi je trouve cela con-con, et plus les autres trouvent cela charmant plus je trouve cela con-con.
Tout d’abord, nous payons des impôts et des taxes pour l’entretien, ce qui veut dire que le nettoyage n’est pas fait convenablement, mais là n’est pas le plus important.
L’essentiel, c’est la culpabilisation environnementale qui pousse certains à ce type d’actions charmantes (sans aucun intérêt à terme, mais qui ne font pas mal non plus), et d’autres carrément à la dépression environnementale puisqu’il n’y a plus d’avenir, on va tous mourir…
Merci Greta la dépressive chronique.
 
Culpabilité
 
La culpabilité est une émotion causée par la transgression d’une norme morale. Il s’agit d’une émotion proche du concept du remords.
Dans la classification des émotions morales de Jonathan Haidt, la culpabilité fait partie des émotions auto-conscientes, celles permettant aux individus de réguler leurs actions. L’embarras et la honte sont des émotions proches de la culpabilité. La culpabilité s’en distingue car elle entraîne des remords, la volonté de réparer sa faute, s’accompagnant d’empathie envers les victimes. Selon l’anthropologue Ruth Benedict, les cultures peuvent être classées en fonction de l’importance de l’utilisation de la honte ou de la culpabilité pour réguler socialement les activités de leurs membres.
Vous êtes victime d’une manipulation psychologique !
C’est cela que vous devez comprendre avant tout débat sérieux sur le climat ou l’écologie.
Il faut retirer l’irrationnel, le passionnel de l’équation.
Quand on est culpabilisé il est très difficile de raisonner objectivement…

Libérez-vous !
 
Le sort du monde, de la planète et des abeilles n’est pas entre vos mains et ceux qui vous font croire l’inverse le font pour vous culpabiliser, pour vous manipuler, et pour vous soutirer de l’argent.
Ce qui tue la planète c’est la mondialisation, avec nos produits fabriqués en Chine sans norme antipollution ou environnementale ce qui fait que ces usines ne pourraient plus fonctionner chez nous. Nous avons délocalisé nos emplois mais aussi notre pollution.
S’émouvoir de l’urgence climatique un i-phone à la main, trier ses poubelles jaunes pour que le contenu termine dans l’incinérateur général qui a besoin de combustible sec pour brûler l’humide, bref, tout ceci est une vaste foutaise, un immense mensonge.
Il n’est pas grave ce mensonge tant que vous n’êtes pas malheureux.
Il le devient lorsque vous devenez des angoissés climatiques, et chez nos jeunes, l’angoisse climatique atteint des niveaux ahurissants.
On ne protégera pas la planète avec ce système économique de consommation de masse.
La consommation de masse est la négation de toute politique environnementale.
Alors si vous voulez vraiment faire quelque chose pour la planète, cessez de consommer à outrance, réparez au maximum, et choisissez la simplicité et la sobriété volontaire.
C’est peu, c’est imparfait, mais c’est le bon début !
C’est dans nos actes de consommation que se joue l’essentiel de la protection de l’environnement. Pas dans le recyclage, car si l’on pousse le raisonnement, il n’y a pas à recycler ce qui n’a pas été produit parce que cela n’a pas été acheté !
La cause première de tous les problèmes environnementaux imputables à l’humain, ce n’est pas le mauvais remplissage de votre poubelle jaune, mais le système totalitaire marchand, mondialisé, et basé sur la consommation de masse et la production de masse.
Tout le reste n’est qu’écume des choses.
 
Prendre soin de notre maison commune !

Cela n’est pas une raison pour ne pas prendre soin de notre maison commune évidemment. Evidemment qu’il faut trier.
Mais au même moment, le camion des poubelles jaunes qui passait deux fois par semaine ne passe plus qu’une fois par semaine, et ma taxe d’ordures ménagères augmente…
Je refuse donc d’être culpabilisé.
Je paye plus, et on me ramasse moins ma poubelle jaune.
Du coup, je vais aller acheter un second bac.
Je le ferai bien volontiers, mais sans culpabilité.
Je vais même acheter de plus en plus de produits en vrac pour éviter les emballages.
Tout faire pour se comporter mieux et réduire notre empreinte est une bonne chose, mais sans culpabilité.
Vous ne sauverez pas la planète.
Vous ne pouvez pas sauver la planète.
Car le système vous impose en réalité de la tuer, de la polluer, de la pourrir pour que ce système puisse tourner !
De l’agriculture intensive à la pétrochimie, de la mondialisation à la pollution des usines en Asie cachées en Inde ou en Chine, des supertankers aux super porte-conteneurs, des millions de poids-lourds  chargés de tous ces produits jetables, c’est le système qui pourrit cette planète.
Alors, ne soyez pas culpabilisés, vous n’avez aucune chance de sauver la planète.
Même en vous suicidant ou en n’ayant pas d’enfant… la planète crèvera du système totalitaire marchand.
Avec ou sans vous, ou sans votre descendance. Ne soyez pas naïf.
Mais vous pouvez, nous pouvons prendre soin de notre maison commune, en achetant un lopin de terre, une maison à la campagne, en y créant des oasis de biodiversité et en y aimant la vie.
Le meilleur remède à l’anxiété écologique, c’est de sortir de la propagande, démonter le mensonge, expliquer que vous ne pouvez pas sauver la planète contre ce que le système impose, et refuser la culpabilité.
Le meilleur remède à l’anxiété écologique, c’est aussi l’action.
En travaillant votre résilience dans un monde complexe, en réduisant vos besoins, en augmentant votre degré de liberté, vous vous rendez plus fort, plus robuste face aux crises économiques, mais vous protégez aussi notre maison commune. Cela part d’une idée simple.
La… simplicité volontaire.
La sobriété volontaire.
Les jeunes filles qui font des « clean walk » un i-phone à la main, produit en Chine par des enfants sans droits sociaux, me feront toujours marrer…
C’est charmant, mais vraiment con-con.
Signé un vieux con bougon !!!
 
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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