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samedi 28 septembre 2019

Qui est Candace Owens qui inspire la droite de la droite en France?




 
Une Marion Maréchal à l’américaine

Entre les deux évènements, le pont avait été fait par l’intervention de Marion Maréchal lors de son discours à la CPAC 2018.
En 2019, c’est cette fois l’Amérique qui vient parler en France: la porte de la droite de la droite s’ouvre toute grande à la militante afro-amércaine, Candance Owens.
“Elle aura carte blanche”, s’enthousiasme Erik Tegnér.

Son rôle: dépoussiérer aux côtés de Marion Maréchal l’image de ce genre de rassemblement idéologique.
“On a aimé sa vivacité, son punch. Elle est très moderne, politiquement incorrect! Il n’y a aucun doute sur le fait qu’elle saura capter l’attention”, continue l’organisateur.





La trentaine à peine, un beau sourire...
Aux côtés de Marion Maréchal à la Convention de la droite, elles seront deux femmes de moins de quarante ans (la troisième, plus âgée, est la journaliste Élisabeth Lévy) et Candace Owens est la seule de couleur.
Les deux jeunes trentenaires concluront ensemble cette convention, pendant une quinzaine de minutes chacune.
D’ailleurs, la brune et la blonde se ressemblent.
Elles viennent toutes les deux d’un milieu très aisé.
Candace Owens a grandi à Stamford dans la banlieue de New York.
Connue et appréciée de l’élite républicaine new-yorkaise, elle sait manier son image et les réseaux sociaux pour diffuser ses idées conservatrices, allant de l’anti-avortement à la défense du port d’armes jusqu’à la défense du nationalisme contre la mondialisation.
Et le public mord à l’hameçon.
Sur son compte Twitter, se pressent près de deux millions d’abonnés et même le rappeur Kanye West l’a, à une époque, soutenue, avant de se rétracter.
Mais d’où elle vient, Erik Tegnér s’en fiche: “Vous me l’apprenez d’une certaine manière. Ce qui m’intéresse, moi, c’est ce qu’elle a à dire.”

Activiste polémique à l’oreille attentive de Trump

Justement, ce qu’elle a à dire fait plutôt polémique ces derniers temps.
Il y a quelques jours, elle déclarait au Congrès que le suprémacisme et le nationalisme blanc n’étaient pas de véritables problèmes pour les minorités aux États-Unis (à l’inverse de l’éducation, de la pauvreté et du manque de structure familiale par exemple, selon elle).
Elle défend ainsi l’idée que les questions raciales ne sont amenées dans le débat politique par les Démocrates, qu’à des fins électorales.
Ce, pour ”éviter de se concentrer sur les vrais autres problèmes”, a-t-elle ainsi expliqué.
Il y a plusieurs mois, l’auteur de l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande lui rendait un funeste hommage en la citant comme sa principale inspiratrice.
Identifiée comme libérale, la jeune femme est d’abord un actif soutien de Donald Trump pendant la présidentielle de 2016, avant de défendre des idées de plus en plus nationalistes après la victoire du milliardaire.
Celle qui est désormais une invitée régulière de la chaîne Fox News a maintenant la délicate mission d’attirer le vote afro-américain vers les Républicains.
C’est surtout pour cette promotion du “Blexit” -comprendre “Black-exit”- qu’elle est connue dans son pays.
L’enjeu? Faire sortir les afro-américains de la position victimaire dans laquelle les mettent, d’après elle, les Démocrates.
Elle vient d’ailleurs de sortir un livre sur cette idée: “Blackout”.
 
“ALLEZ L’AMÉRIQUE 🇺🇸! Après deux ans de lutte et de remise en question, je l’ai finalement écrit. Le livre que les démocrates ne veulent pas que les minorités lisent. “BLACKOUT”: Comment l’Amérique noire peut s’évader à nouveau de la plantation démocrate.” 
 
L’espoir de vaincre
 
Mais ce n’est pas pour parler de clivage blancs/afro-américains que les organisateurs du rendez-vous français l’attendent.
“Elle va surtout nous apporter un peu d’espoir”, veut croire Erik Tegnér, “celui que nos idées, si elles ont gagné outre-Atlantique avec l’élection de Trump, peuvent triompher chez nous”.
Au public, essentiellement jeune, elle apportera “un brin de fraîcheur et saura l’inspirer”.
“Emmanuel Macron doit s’inquiéter de voir cette bande de trentenaires, pleine d’idées et très soutenue”, s’amuse encore le président de “Racines d’Avenir”.
Trans-partisantes, “qui savent parler à l’élite comme au peuple” selon lui, pour l’instant engagées nulle part politiquement, les deux jeunes femmes ont besoin d’exister médiatiquement.
Du pain béni pour certains qui rêvent d’une grande Europe des populismes qui a besoin du soutien de l’homme fort outre-Atlantique.
Mais qui a surtout d’abord besoin de “greenwasher” son image. 
 
“L’amie noire bien commode”

Pour certaines voix dissonantes parmi l’union des droites, cette invitation n’est ni plus ni moins une belle opération de communication.
“Candace Owens n’est personne pour le débat public français. Mais c’est le genre d’intervenante américaine qui plaît à cette droite devenue ouvertement bling-bling depuis Sarkozy”, se plaint un défenseur plus traditionnel de cette union.
Quand les organisateurs de cette réunion intellectuelle n’hésitent pas à la présenter comme la “représentante de Trump”, d’autres sont plus acerbes: “C’est plutôt l’amie noire et américaine, bien commode pour déculpabiliser les libéraux de LR, décoincer les anti-libéraux du RN, et donner l’illusion d’un dialogue dont on peut se demander à quoi il va aboutir.”
Pour Eric Tegnér, tant mieux.
Le but de la Convention et de ses invités n’est pas d’annoncer une quelconque candidature ou un quelconque projet mais de “reprendre le leadership intellectuel” et de s’adresser à tout le monde. “Candace Owens incarne la diversité et l’inviter prouve notre ouverture”, explique-t-il.
Une diversité toutefois relative pour certains.
Un observateur français de la politique américaine, expatrié à New York, commente ainsi la venue de la militante afro-américaine: “Elle n’a pas de légitimité à part le petit réseau aisé new-yorkais qui est derrière elle. Il n’y a pas d’idées concrètes. C’est ce genre d’objet politique et médiatique à la fois étrange et terriblement classique qui intéresse dans ce petit milieu.“
Erik Tegnér avoue être dépassé par l’ampleur que semble prendre d’après lui l’événement.
Les centaines de personnes sur liste d’attente attestent de l’engouement que suscite cette première Convention, plus “people” que politique aux dires de certains à droite: ”Ça va être des discussions de bistrot.
Sauf que le bistrot est à Paris, qu’on y sert du champagne, et qu’on y danse jusqu’à 3h du matin.
” La mondanité fonctionne. Candace Owens a déjà fait part de son envie de rendre l’invitation. Après Mike Pence dernièrement, elle aimerait désormais inviter Marion Maréchal sur sa chaîne Youtube aux deux millions d’abonnés.  
 

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