© Abdulmonam EASSA Source: AFP
Des Gilets jaunes mains sur la tête en référence à l'arrestation de lycéens, devant l'Opéra Garnier à Paris, le 15 décembre.
23 janv. 2019
Etat civil, antécédents judiciaires, implication associative : le ministère de l'Intérieur veut tout savoir sur les meneurs des Gilets jaunes et a mandaté le Service central du renseignement territorial pour y parvenir, selon le Canard enchaîné.
Dans ce document, que s'est procuré l'hebdomadaire, le SCRT se voit invité à repérer les «leaders des Gilets jaunes», ceux qui exercent «une réelle influence sur le mouvement» autour des ronds-points et ailleurs, et qui ont «un potentiel pour être les interlocuteurs des pouvoirs publics».
Photo, état civil complet et pseudonymes, adresse, téléphone, véhicule et son immatriculation, ne sont qu'une petite partie des informations que doit se procurer le service de renseignement.
S'y ajoutent les «antécédents et procédures judiciaires» de la personne en question, «son implication associative», «son influence et son activité sur les réseaux sociaux», «son implication médiatique», «ses liens avec des éléments ou mouvements radicaux» et enfin les sources de «financement» du mouvement.
Une collecte massive d'information qui interpelle jusqu'à un gradé du renseignement, cité par le Canard : «A la rubrique implication associative on indique quoi ? "Franc-maçon ?" "Va à la messe ?"»
Selon l'hebdomadaire, cette initiative sert divers objectifs : mieux surveiller les Gilets jaunes et identifier ceux qui pourraient basculer dans la violence, mais aussi interpeller les têtes fortes du mouvement pour essayer de leur faire retourner leur gilet.
Le Canard note ainsi qu'au chapitre «observation», le ministère veut savoir si «l'intéressé a fait l'objet d'un contact avec le services des administrations» et si «un contact est envisageable».
Tous les renseignements récupérés atterrissent en effet Place Beauvau, selon l'hebdomadaire, qui explique que ce fichier n’a pas fait l’objet de déclaration auprès de Commission nationale de l'information et des libertés (CNIL).
Interrogé à ce propos, le ministère de l’Intérieur s'est contenté d'assurer que «les services [faisaient] leur travail avec les moyens juridiques autorisés par la loi».
Lire aussi : Gilets jaunes : un CRS communiste en retraite se dit «horrifié» par le «massacre» (VIDEO)
RT France
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