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dimanche 19 novembre 2017

Le nègre devient le prête-plume : la grande lessive de la langue française continue

 
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Il s’agit que le Français de souche expie.
 
Pendant qu’en Libye, des Noirs sont vendus comme esclaves, M. Louis-Georges Tin, qui dirige le Conseil représentatif des associations noires, a une mission autrement urgente : la purification de la langue ; il a le sens des priorités.
Justement, aujourd’hui, le voilà qui exulte : il vient d’obtenir de Mme Nyssen, ministre de la Culture, que le mot nègre, dans le sens de « nègre littéraire », disparaisse et soit remplacé par « prête-plume ».
Bientôt, sans doute, M. Tin rejoindra-t-il Mlle Lââm, philosophe moraliste, qui exigeait il y a peu du CSA qu’il fasse changer le titre Dix petits nègres et réclamait le boycott de la chaîne qui diffusait le feuilleton adapté du fameux roman d’Agatha Christie.
Ces attaques répétées contre le langage (écriture inclusive, féminisation des métiers, suppression du « neutre » dans les masculins génériques, interdiction de certains mots) correspondent évidemment à une censure progressive de la pensée, à sa javellisation : il s’agit que le Français de souche expie.
On n’essaiera pas d’opposer à M. Tin que sa conception littérale, anachronique de la langue française, en effaçant d’un coup d’un seul l’histoire de celle-ci, fait honte à l’intelligence ; ce monsieur est là pour javelliser, non pour nous écouter.

Qui est-il, d’ailleurs, ce Louis-Georges Tin ?

Il s’est essayé à la critique littéraire au journal Le Monde, brièvement, d’ailleurs, peut-être parce que l’hilarité que provoquaient ses stupéfiants articles devenait trop humiliante pour lui (il y discriminait positivement Abd al Malik et le rap, dont il soulignait le rôle civilisateur : « Ce n’est pas le moindre des mérites du slam et du rap, écrivait-il, que d’avoir démocratisé en France le goût de la poésie ») ; surtout, dans le civil, il est « militant homosexuel et militant noir », ce qui l’a conduit à créer l’association Homonormalités, le Comité IDAHO, la Journée mondiale contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie, l’Observatoire de l’hétérosexualité, sans compter le CRAN, donc – et quantité d’autres inutilités à subventions qui servent à faire croire qu’elles sont utiles. (Une de ses plus glorieuses tartuffiades consistait dans une grève de la faim pour demander que les Nations unies votent la dépénalisation de l’homosexualité dans le monde…)
Toutes ces choses ne servent donc à rien, sinon à faire de leur promoteur un de nos meilleurs ratisseurs de discriminations en tous genres, un ratiboiseur hyper-sphérique, un rafleur tous azimuts, un faucheur qui fauche le plus large possible.

Il a eu, à ce sujet, cet aveu époustouflant : « Si l’on compte toutes les personnes discriminées, femmes, jeunes, personnes âgées, handicapées, homosexuels, noirs, arabes, asiatiques, juifs, personnes vivant dans les quartiers défavorisés, etc., cela fait plus de quatre-vingts pour cent de la population française. Par ailleurs, ceux qui ne sont pas dans ces quatre-vingts pour cent ont été jeunes un jour, sont appelés à vieillir également, et sont donc exposés à la discrimination à ce double titre. Bref, cent pour cent des Français sont discriminables ! »

Cent pour cent, pas tout à fait, car on notera que, si la ségrégation est un royaume où le soleil ne se couche jamais, elle ne concerne jamais les Français de souche, condamnés à payer pour des crimes dont ils ne sont pas coupables au profit de gens qui n’en furent pas victimes.

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