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jeudi 11 mai 2017

Manuel Valls ? Le goudron et les plumes !

Le 11/05/2017



Capture France Télévisions

 
Inutile de s’inquiéter de son éventuelle réinsertion professionnelle : on a toujours manqué de bras dans le music-hall.Manuel Valls, qu’on se le dise, n’est pas le premier venu.

 Fier Catalan, hidalgo ombrageux, prêt à descendre dans l’arène pour en découdre avec le taureau.
La preuve en est qu’à l’Assemblée nationale, il n’hésita pas à aboyer devant une gamine d’à peine plus de vingt printemps – Marion Maréchal-Le Pen, pour ne pas la nommer.
 Rictus de circonstance et main tremblotante dissimulée derrière le revers de son veston.
Qu’on se le dise, Manuel Valls serait donc le Monsieur Loyal, au contraire de l’Auguste incarné par Emmanuel Macron.
 Dans ce duel de clowns, le premier est imbattable.
D’où le florilège qui suit.

31 août 2016 : « Il n’y a pas de destin personnel en dehors du collectif. Il n’y a pas de destin individuel dans l’ambiguïté. On ne peut pas partir, on ne peut pas déserter. »

2 octobre 2016 : « La loyauté, c’est une valeur. C’est l’engagement d’une vie, on ne peut pas trahir, on ne peut pas être déloyal. C’est ma conception de la vie politique. »

14 janvier 2017 : « Il y en a un qui arrive dans la vie politique et qui pense que tout est gagné, qu’il suffit de remplir des salles, de sourire à la télévision. »

Inutile d’être politologue émérite et blanchi sous le harnais pour comprendre que, là, Manuel Valls évoque la figure d’Emmanuel Macron.
Mais depuis ce dimanche dernier, les rapports de force ont bougé, tandis que la victoire changeait de camp et le combat d’âme.
 D’où cette mâle déclaration vallsienne de ce mercredi, annoncée sur RTL : « Je serai candidat de la majorité présidentielle. Ce Parti socialiste est mort. Il est derrière nous. »

On accordera à l’ancien Premier ministre que ce n’est pas la première fois qu’il prophétise la mort du mouvement l’ayant porté sur les fonts baptismaux de la politique ; sauf qu’alors, il entendait tirer son épingle du jeu rien que pour sa pomme.
Malheurs du jeunisme…
 Là où l’on trébuche immanquablement sur plus gamin que soi, louveteau aux crocs plus aiguisés qu’un chef de meute déjà vieillissant.
 Cet âge ingrat est décidément sans pitié.

Inutile de dire que cette sortie à la hussarde a tôt eu des airs d’impasse, surtout au sein de son propre camp.
Pour Jean-Christophe Cambadélis : « Si certains veulent partir ou se singulariser, qu’ils le fassent et nous laissent travailler… »
 Plus dure, encore, cette réaction de Marie-Noëlle Lienemann : « Les choses sont claires, il n’est plus socialiste ! »
Mais l’a-t-il jamais été un jour, ma bonne dame ?

Et la meilleure pour la fin, signée Alexis Bachelay, proche soutien de Benoît Hamon :
« Tant que le PS était au sommet et lui a permis d’avoir des mandats et d’accéder à de hautes responsabilités, il gardait sa place au sein du parti. […] Maintenant que nous connaissons des difficultés, il quitte le navire. C’est triste et pathétique. […] Il inspire toujours plus de dégoût. »
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Même si le Ite, missa est ne participe pas forcément du vocabulaire de la rue de Solférino, on pourra éventuellement avancer que, dans le cas de Manuel Valls, les carottes sont cuites au-delà du raisonnable, sachant que le meilleur demeure à venir.
Ainsi, du côté de cette République en marche, on nous fait savoir que la candidature du gommeux en question aurait été retoquée par les instances macronesques, tandis que celles de son parti d’origine le convoqueraient en sa commission disciplinaire, pour possible expulsion.
 Quel gag ultime pour celui qui n’a plus qu’à s’éclipser par la porte des artistes, celui que Marine Le Pen surnommait jadis « Adolfo Ramirez », du temps où il squattait la Place Beauvau.
Rappelez-vous… « Adolfo Ramirez », le flic énervé du film Papy fait de la résistance, de Jean-Marie Poiré.
Pour demeurer dans semblable registre, cet autre film du même Jean-Marie Poiré, Le Père Noël est une ordure.
Et Marie-Anne Chazel tentant en vain d’emplir un formulaire de la Sécu.
« Zézette épouse X ou veuve Y ? » « Ça dépend ? » « Non, ça dépasse ! »

 Un peu comme le petit Manu ayant dépassé depuis longtemps les bornes de la décence la plus élémentaire.

Inutile de s’inquiéter de son éventuelle réinsertion professionnelle : on a toujours manqué de bras dans le music-hall.

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