Si les médias occidentaux se laissent ainsi désinformer, c’est qu’ils le veulent bien
Lundi matin, j’écoutais, comme il m’arrive de temps en temps, Radio Vatican rediffusée en français par Radio Notre-Dame.
Au milieu de nouvelles qui ont l’intérêt de balayer le monde entier, quelle n’a pas été ma surprise de voir citer l’Observatoire syrien des droits de l’homme comme source de ce qui se passe en Syrie.
Je pensais que cette radio était à l’abri de la désinformation internationale, mais non.
La nouvelle était qu’il y avait eu déjà des violations à la trêve qui vient d’être signée en Syrie. Comme par hasard, ce sont des soldats de l’armée gouvernementale, dite du « régime » (même si le régime en cause est le gouvernement légal reconnu internationalement), qui en seraient responsables.
C’est peut-être vrai, mais soyons sûrs que si cela avait été le camp adverse, l’Observatoire en question n’en aurait rien dit.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme, appellation aussi rassurante que trompeuse, a été fondé par Rami Abdel Rahmane, un Frère musulman basé à Coventry avec l’appui des services secrets britanniques et sans doute américains et, depuis 2011, il a le quasi-monopole de l’information primaire sur ce qui se passe en Syrie.
Si les médias occidentaux se laissent ainsi désinformer, c’est qu’ils le veulent bien, partageant le même préjugé idéologique qui justifie l’intervention de l’OTAN en Syrie : anti-Assad, anti-Poutine et, par le fait même (les ennemis de nos ennemis sont nos amis), pro-islamiste.
Il était également hasardeux de la part de la même Radio Vatican de citer comme parole d’évangile les déclarations de François Hollande en visite en Irak, vantant la contribution de l’armée française à la lutte contre l’islamisme, quand on sait que des conseillers militaires français ont été actifs auprès des groupes djihadistes comme Al Nosra en Syrie, y compris dans la récente bataille d’Alep.
« Agir contre le terrorisme en Irak, c’est prévenir des actes terroristes sur notre sol », dit notre Président.
Et en Syrie ?
Le Vatican lui-même, très prudent sur le Proche-Orient, n’est pas en cause.
C’est d’abord l’osmose de la rédaction française de Radio Vatican avec la presse catholique française, et c’est ensuite l’osmose de cette presse catholique avec la presse nationale et internationale officielle qui expliquent ces dérives : un petit monde mimétique qui répercute passivement les préjugés idéologiques dominants.
On s’attendrait, de la part d’un organe de presse comme Radio Vatican, à un peu plus de recul à l’égard de la propagande de guerre de l’OTAN et de ses instruments comme le prétendu Observatoire syrien des droits de l’homme.
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