Moins notre langue sera fournie, moins elle sera propice à la pensée. Et quel gouvernant voudrait d’un peuple qui pense ?
Vous rappelez-vous le sketch des Inconnus sur l’Éducation nationale ?
Dans Télérama, un professeur a écrit un long mais néanmoins intéressant article relatant les consignes pour les enseignants venant « d’en haut » (le bureau de Najat) : en somme, les nouveaux programmes de grammaire.
Mettons qu’un élève décide, lors d’une dictée, que « Brenda a passéE un excellent week-end avec Mohammed » (multiculturalisme oblige).
Il ne peut s’agir que d’une réforme idéologique mettant la pensée de l’enfant au-dessus des règles de la grammaire.
Le mythe du bon sauvage semble toujours perdurer dans notre société. Mais si, vous savez, ce mythe selon lequel l’enfant est un être pur (100 % état de nature) que l’adulte vient corrompre avec l’autorité du père, celle de l’enseignant et enfin celle de l’État. Ainsi, pas de règle de langue pour nos jeunes têtes blondes et moins blondes, mais les laisser trouver par eux-mêmes les richesses du savoir. Le professeur doit être un accompagnateur et non un censeur.
Et pourtant, l’unité d’une langue, ses règles établies et inflexibles sont les seules garanties d’une stricte égalité entre tous. Car il est toujours possible d’apprendre les règles existantes ; en revanche, tous les gamins ne sont pas capables de les découvrir par eux-mêmes.
Il paraît que, durant le stage d’académie auquel le professeur a participé, avec les inspecteurs qui leur donnaient les orientations pour les années à venir, ils ont étudié une interview de Kev Adams à faire travailler à l’école. Chantre de la poésie et de la langue, ce jeune homme acculturé qui ne jure que par le franglais ne manquera pas de satisfaire l’appétit de nos jeunes pour les mots : à ceci près qu’au lieu de bien connaître leur langue natale et apprendre correctement celle de Shakespeare, ils n’auront ni l’une ni l’autre.
Et puis, c’est bien connu, moins notre langue sera fournie, moins elle sera propice à la pensée. Et quel gouvernant voudrait d’un peuple qui pense ?
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