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jeudi 21 janvier 2016

Il voulait « réenchanter le rêve français », qu’il disait…

                                                    
 

Le 21/01/2016
 
Le « réenchanteur du rêve français » ne gouverne plus un pédalo : il a trouvé refuge dans la cabane en planches disjointes de Madame Irma, la voyante, en attendant 2017.
   
Dimanche 16 octobre 2011, 21 h 30.
 « C’est le rêve français que je veux réenchanter », claironne Hollande, vainqueur de la primaire socialiste. « Je mesure la tâche qui m’attend, elle est lourde, elle est grave. »

Ô combien !
« Réenchanter le rêve français. » Superbe ambition.
Superbe formule.
Mais, pour le malheur de tous, superbe fiasco.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po [anciennement Centre d’études de la vie politique française]).
Sous un nom de bonbon boule de gomme, cet organisme, très sérieux, est un bureau d’études dépendant à la fois de Sciences Po et du CNRS.
Tous les ans, il enfonce un thermomètre dans le derrière des Français pour prendre la température ambiante.
Avec le relevé 2015, on frôle la mort clinique.
Voyez plutôt.
Les Français se sentent emplis : de lassitude (31 %), de morosité (29 %), de méfiance (28 %).
Sept sur dix pensent qu’on ne peut pas faire confiance aux autres.
 Pour 88 %, les responsables politiques se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens de base.
Avez-vous confiance, beaucoup ou complètement, dans : les partis politiques (non à 88 %), les médias (non à 76 %), les syndicats (non à 73 %), la justice (non à 56 %), mais l’armée (oui à 81 %), comme la police (oui à 75 %).

Les Français n’ont pratiquement aucune confiance dans les statistiques que le pouvoir leur sert, notamment sur le chômage, la délinquance et l’immigration ; pour ces trois sujets, la défiance est supérieure à 71 %.

Lorsqu’on les interroge sur ce que leur inspire la politique, le couplé gagnant est : méfiance (39 %) et dégoût (33 %).
Et lorsqu’on leur demande ce qui leur vient à l’esprit concernant les femmes et les hommes politiques, la réponse est massacrante : de la déception à 54 %.
 Deux Français sur trois ne font confiance ni à la gauche ni à la droite pour gouverner le pays !
 Bigre, on est mal barrés !
 Ils réclament d’avoir droit au chapitre par référendum (77 %), que le gouvernement arrête de s’entêter si les gens ne sont pas d’accord avec des mesures envisagées (71 %), que des débats honnêtes précèdent les changements importants (77 %), que les gens de pouvoir cessent de blablater et agissent (77 %).
Ils considèrent l’islam comme une menace pour la République (58 %) mais reconnaissent, dans le même temps, que l’immigration est une source d’enrichissement culturel (53 %).
Près de 40 % pensent que le droit au sol ne « fabrique » pas des petits Français.
Et, enfin, 76 % des gens pensent que les dirigeants politiques sont plutôt corrompus.

Ce sondage donne raison à Valérie Trierweiler : il y a la caste des dirigeants d’un côté, oligarchie prétentieuse, pontifiante, squatteuse de palais nationaux, de prébendes, de places au soleil, de plateaux de télévision, parfois malhonnête et grassement payée pour le résultat désastreux que l’on lit ; et, de l’autre côté, les sans-dents, les humbles, les Français, en somme, qui subissent et voient, effarés, s’ouvrir le gouffre sous leurs pas, hébétés de l’incompétence bouffie de ceux qui devraient montrer le chemin de l’avenir et n’agissent que pour eux-mêmes.

Et ils ont le culot d’en redemander !

 Le « réenchanteur du rêve français » ne gouverne plus un pédalo : il a trouvé refuge dans la cabane en planches disjointes de Madame Irma, la voyante, en attendant 2017.

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