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samedi 7 février 2015

Valls et Cazeneuve dans le Doubs, ce n’est pas un peu beaucoup ?


 
 
Le 07/02/02015
 
On peut se demander ce que ces gens viennent faire dans des campagnes électorales locales au lieu de rester dans leurs ministères et de diriger les administrations dont ils ont la charge.
 
Mobilisation générale pour les socialistes dans le département du Doubs, en vue de la législative partielle de dimanche qui voit s’affronter le candidat du Front national, arrivé en tête, et le candidat socialiste !
 Inutile de revenir sur les ridicules tergiversations de l’UMP, qui s’est rabattue sur l’abstention ou le vote blanc, une fois encore prise au piège diabolique mis en place par Mitterrand il y a plus de 30 ans, dont elle n’arrive pas à sortir.
Messieurs Valls et Cazeneuve se sont rendus l’un et l’autre dans le Doubs pour faire campagne.
Il est vrai que pour eux, l’enjeu est essentiel : en cas de victoire du candidat du Front national dimanche soir, c’est un nouveau séisme qui secouerait le microcosme, alors que le PS a perdu toutes les élections partielles depuis 2012, et n’a plus aujourd’hui la majorité absolue à l’Assemblée.
Mercredi 4 février, Bernard Cazeneuve s’est rendu à Audincourt, avec le candidat socialiste, pour soutenir la gauche, à la grande fureur du Front national qui estime – à tort ou à raison – que ces déplacements se font aux frais de l’État et que les ministres perdent la neutralité que leurs fonctions leur imposent.
Jeudi après-midi, c’est le Premier ministre qui s’est déplacé dans l’usine Peugeot de Sochaux, où François Fillon s’était rendu en 2010, à la rencontre des salariés auprès desquels il estime opportun de faire de la retape, tant il est vrai que le monde ouvrier se tourne désormais plus volontiers vers le parti frontiste que vers la gauche.
 Ses services ont pris la précaution de signaler que son déplacement était financé par le Parti socialiste.
Bien entendu, on a eu droit à tous les appels solennels en la matière, aux grands mots creux, à l’unité républicaine, et patati et patata.
 En réalité, nos gouvernants sont totalement paniqués par la situation.
 Depuis les élections du printemps 2014, le Front national ne cesse de progresser et devient, qu’on le veuille ou non, le premier parti de France.
Chaque jour qui passe, chaque nouvel événement semble faire monter inexorablement le parti de Marine Le Pen, au grand désespoir des tenants du système dont on peine à comprendre s’ils sont dupes ou non de leurs propres mensonges.
Mais on peut légitimement se demander ce que ces gens, qui sont payés fort cher pour gouverner la France, viennent faire dans des campagnes électorales locales au lieu de rester tranquillement dans leurs ministères et de diriger les administrations dont ils ont la charge, et accessoirement pour assurer la sécurité des Français.

Quant au Premier ministre, les résultats de sa politique sont tellement calamiteux qu’il semble oublier la réduction du chômage, la reprise économique, et toutes ces petites choses – après tout sans grande importance – qui constituent ce fameux « vivre ensemble » dont on nous rebat les oreilles depuis des mois.

En réalité, cela ne les intéresse pas.
Le métier des politiques est devenu exclusivement un métier de communicants.
N’ayant plus aucun pouvoir, puisqu’ils ont d’un commun accord, de l’UMP au Parti de Gauche, délégué la souveraineté nationale aux institutions européennes, ils ne sont plus là que pour faire de la figuration, en nous faisant croire à coups de grandes déclarations qu’ils agissent pour la France et les Français.
Le problème est que les électeurs se moquent bien du « vivre ensemble », des grande tirades républicaines, laïques ou sociales, parce qu’ils ont le mauvais goût de s’intéresser avant toute chose à leurs problèmes quotidiens qui s’appellent chômage, fins de mois difficiles, insécurité, perte de leur identité et inquiétude pour l’avenir de leurs enfants.

 Alors « l’esprit du 11 janvier », ou l’inquiétante éducation républicaine à l’école qui rappelle de sombres souvenirs, ils s’en fichent comme de leur première chemise.

Sans doute cette mobilisation permettra d’éviter, in extremis, l’élection d’un troisième député Front national dimanche soir.

Mais elle aura montré quelles sont les véritables préoccupations de nos politiciens : éviter l’élection d’un député – qui sera dépourvu de tout pouvoir réel – à l’Assemblée nationale, alors que leurs soi-disant adversaires ne font rien d’autre dans leur coin en refusant toute union nationale véritable.

 Qui est dupe ?

 En tout cas pas le peuple d’une démocratie désormais vide de toute substance.

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