Le 17/02/2015
Comme Jean-Marie Le Guen, comme Pierre Birnbaum et quelques autres encore, Philippe Bies a décidé avec un entêtement enfantin de se bercer d’illusions, de se créer un pays imaginaire.
Jeudi dernier, 250 tombes ont été profanées dans le cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin).
« Une profanation qui intervient dans un contexte international tendu », commente pudiquement le site Metronews.
Quel contexte international ?
Chacun sa vérité, écrivait Pirandello, chacun son contexte, dit peu ou prou le député socialiste du Bas-Rhin Philippe Bies.
Et le sien, ce n’est pas Vincennes ni Copenhague – tout cela, il l’écarte du revers de la main, il s’en bat les cuisses – mais le score obtenu dans le patelin par le Front national.
Et de le tweeter aussi sec :
Sans se demander si son tweet ne risque pas de l’emmener un peu loin, sur des rives aussi absurdes que casse-gueule : c’est sans doute une coïncidence, mais Anne Hidalgo a fait 54,3 % aux dernières municipales à Paris… faut-il comprendre que le PS aurait une responsabilité dans les attentats de Charlie Hebdo ?
Ou bien encore, parlons de la ville de Sevran, en Seine-Saint-Denis, où l’écologiste et ancien communiste Stéphane Gatignon a emporté la mairie avec 50,5 % des voix, devant Clémentine Autain (31,31 %).
Un cimetière – on en a peu parlé – y a également été profané le 7 février dernier.
Le site du Parisien rapporte que des dizaines de plaques mortuaires ont été jetées dans des conteneurs puis incendiées, un drapeau tricolore a été arraché, la sépulture d’un ancien combattant vandalisée…
Faut-il y voir une coïncidence ?
Fais toi-même ton village Potemkine.
La réalité est trop rude, la vérité trop triste.
Comme Jean-Marie Le Guen, comme Pierre Birnbaum et quelques autres encore, Philippe Bies a décidé avec un entêtement enfantin de se bercer d’illusions, de se créer un pays imaginaire, ouaté et confortable où ses certitudes ne seraient pas mises à mal, où les méchants seraient choisis par ses soins, où tous ses rêves secrets les plus fous se réaliseraient.
Les plus fous, en effet, car quel politologue sérieux peut prétendre aujourd’hui que les scores du Front national sont un indicateur de l’antisémitisme en France ?
Que la réputation « antisémite » de l’extrême droite est la raison du succès du FN ?
Comme si l’essentielle motivation des Français qui portent leur voix sur ce parti n’était pas, au contraire – n’en déplaise au FN lui-même qui, chanteur à succès lassé de seriner toujours le même vieux tube, aimerait lancer d’autres airs comme la sortie de l’euro ou la retraite à 60 ans, mais n’y parvient pas tant ses fans ne veulent entendre que son premier refrain -, la même inquiétude que celle qui étreint leurs compatriotes juifs : la montée de l’islamisme en France, induite, c’est arithmétique, par une immigration à flot ininterrompu et désordonné ?
À l’heure où j’écris ces lignes, cinq mineurs sont en garde à vue, soupçonnés d’avoir commis ces dégradations.
La piste « idéologique » serait écartée, les suspects affirmant tout ignorer de la nature du cimetière. Tout se « dégonfle » donc, ne restent plus que cinq garnements penauds… c’est ainsi qu’on nous les présente en tout cas, de façon un peu surprenante.
Comme si la profanation de tombes, quelles que soient celles-ci, pouvait s’apparenter à une blague de Quick et Flupke.
Philippe Bies va-t-il « rétrotweeter » ?
Reconnaître sa boulette serait tout à son honneur.
Et surtout son intérêt s’il veut durer politiquement dans la région.
Car c’est ainsi que le FN, paradoxalement, « cimente » son électorat : par le mortier de l’insulte et du jugement téméraire.
NDLR : La page Facebook de Philippe Bies.
« Une profanation qui intervient dans un contexte international tendu », commente pudiquement le site Metronews.
Quel contexte international ?
Chacun sa vérité, écrivait Pirandello, chacun son contexte, dit peu ou prou le député socialiste du Bas-Rhin Philippe Bies.
Et le sien, ce n’est pas Vincennes ni Copenhague – tout cela, il l’écarte du revers de la main, il s’en bat les cuisses – mais le score obtenu dans le patelin par le Front national.
Et de le tweeter aussi sec :
Sans se demander si son tweet ne risque pas de l’emmener un peu loin, sur des rives aussi absurdes que casse-gueule : c’est sans doute une coïncidence, mais Anne Hidalgo a fait 54,3 % aux dernières municipales à Paris… faut-il comprendre que le PS aurait une responsabilité dans les attentats de Charlie Hebdo ?
Ou bien encore, parlons de la ville de Sevran, en Seine-Saint-Denis, où l’écologiste et ancien communiste Stéphane Gatignon a emporté la mairie avec 50,5 % des voix, devant Clémentine Autain (31,31 %).
Un cimetière – on en a peu parlé – y a également été profané le 7 février dernier.
Le site du Parisien rapporte que des dizaines de plaques mortuaires ont été jetées dans des conteneurs puis incendiées, un drapeau tricolore a été arraché, la sépulture d’un ancien combattant vandalisée…
Faut-il y voir une coïncidence ?
Fais toi-même ton village Potemkine.
La réalité est trop rude, la vérité trop triste.
Comme Jean-Marie Le Guen, comme Pierre Birnbaum et quelques autres encore, Philippe Bies a décidé avec un entêtement enfantin de se bercer d’illusions, de se créer un pays imaginaire, ouaté et confortable où ses certitudes ne seraient pas mises à mal, où les méchants seraient choisis par ses soins, où tous ses rêves secrets les plus fous se réaliseraient.
Les plus fous, en effet, car quel politologue sérieux peut prétendre aujourd’hui que les scores du Front national sont un indicateur de l’antisémitisme en France ?
Que la réputation « antisémite » de l’extrême droite est la raison du succès du FN ?
Comme si l’essentielle motivation des Français qui portent leur voix sur ce parti n’était pas, au contraire – n’en déplaise au FN lui-même qui, chanteur à succès lassé de seriner toujours le même vieux tube, aimerait lancer d’autres airs comme la sortie de l’euro ou la retraite à 60 ans, mais n’y parvient pas tant ses fans ne veulent entendre que son premier refrain -, la même inquiétude que celle qui étreint leurs compatriotes juifs : la montée de l’islamisme en France, induite, c’est arithmétique, par une immigration à flot ininterrompu et désordonné ?
À l’heure où j’écris ces lignes, cinq mineurs sont en garde à vue, soupçonnés d’avoir commis ces dégradations.
La piste « idéologique » serait écartée, les suspects affirmant tout ignorer de la nature du cimetière. Tout se « dégonfle » donc, ne restent plus que cinq garnements penauds… c’est ainsi qu’on nous les présente en tout cas, de façon un peu surprenante.
Comme si la profanation de tombes, quelles que soient celles-ci, pouvait s’apparenter à une blague de Quick et Flupke.
Philippe Bies va-t-il « rétrotweeter » ?
Reconnaître sa boulette serait tout à son honneur.
Et surtout son intérêt s’il veut durer politiquement dans la région.
Car c’est ainsi que le FN, paradoxalement, « cimente » son électorat : par le mortier de l’insulte et du jugement téméraire.
NDLR : La page Facebook de Philippe Bies.
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