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dimanche 1 février 2015

Le permis c’est facile, avec le Service Public !


 

Le 01/02/2015


Sous la plume de monsieur Macron, le diable a mis son uniforme d’agent public.

La loi Macron sera votée et je crois que cela ne fait pas un pli : bien que le parti socialiste n’ait plus la majorité absolue, la contestation n’est pas à l’ordre du jour.
 Mais maintenant que l’affaire est entendue, pourquoi ne pas se pencher sur ce nouveau texte, qui semble porteur de belles promesses ?
Je ne crois pas nécessaire de développer les questions économiques ici, d’abord parce que j’en suis incapable, mais surtout parce que le diable a plutôt l’habitude de se cacher dans les détails.
Or, sous la plume de monsieur Macron, le diable a mis, pour la circonstance, son uniforme d’agent public.
Je lis par exemple dans ce projet qu’il serait possible, pour l’examen du permis de conduire, de recourir à des postiers, ou à d’anciens policiers ou militaires.
 Je lis également que le passage du permis poids lourds serait dévolu à l’éducation nationale.
 Bon. J’en déduis que notre ministre n’a pas, durant son service (mais l’a-t-il fait ?) effectué la sacro-sainte marche avant-marche arrière en jeep dans la cour de la caserne, en guise de permis rose.
 J’en déduis aussi qu’il présume un peu des capacités de ses profs : quand on n’est pas capable d’apprendre à lire à des élèves pendant dix ans, peut-on leur apprendre à conduire en dix jours ?
 Et a-t-il vu slalomer nos facteurs en scooter ?
Toutefois c’est un début prometteur dans la « préservation des appétits » du privé, comme dit M. Bruno Le Roux, mais on pourrait pousser l’affaire plus loin.
Assez de demi-mesures : le privé n’a que trop étendu son emprise en France !
Tenez, par exemple, les cliniques : il ne faut pas être grand clerc pour faire la différence entre une gastro-entérite et une rage de dents ; c’est bien la peine d’avoir fait dix ans d’études.
 Ca coûte cher, c’est une entreprise privée, il se peut même que les gens fassent du profit.
Ca ne peut plus durer, la santé n’est pas une marchandise.
Confions ça aux anciens militaires et cela devrait aller plus vite pour moins cher : des pieds au nombril, Nifluril ; du nombril aux dents, Dafalgan.
Allez, roule.

 Et l’artisanat, première entreprise de France, qui se plaint de ses charges !
Assez de dépassement de délais, de devis gonflés, d’individus qui échappent à la main bienfaisante de l’Etat : un postier à la bétonnière, un flic à la truelle, un militaire qui fait l’enduit.
Il ne manque que le motard et l’indien, et vous avez les Village People dans votre jardin pour le prix d’un ticket resto.
Un procès épineux ?
Plutôt qu’un avocat véreux qui vous fera les poches, offrez-vous (avec vos impôts) les services d’un petit prof, de préférence un de ceux que l’Education nationale a recrutés au rabais l’an passé : un analphabète aux cheveux gras, qui connaît bien Sartre et Marx, bases de la culture classique, et s’entendra à merveille avec un juge syndiqué.
 Aucune chance pour vous de finir sur le mur des cons.

 Et ces agents assermentés, qui délesteront les entreprises d’une partie de leurs prétentions, qui les formera ?
 D’anciens fonctionnaires territoriaux ?
 Des agents de la DDE en retraite ?
 
 Je ne puis songer, sans une sorte de vertige intellectuel, à cette spirale : d’un côté, les fonctionnaires, en retraite ou en activité, feront un travail qui n’est pas le leur ; de l’autre, les salariés du privé ne pourront pas profiter des carences manifestes de l’Etat pour entreprendre.
 Mais que fait le commissariat aux Plans ?

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