Le 14/02/2015
Ce substantif constitue l’un des plus beaux fleurons de cette langue-qui-n’en-est-pas-une et que l’on sert au bon peuple matin, midi et soir par tous les pores des médias : la novlangue.
Le « vivrensemble » est aussi détestable dans la forme que « questionnable » sur le fond.
On fabrique un nom en faisant s’accoupler un verbe et un adverbe : c’est un inceste lexical !
Pourtant, la langue française est riche.
L’exact synonyme du monstre sémantique que l’on nous balance à tout bout de page, de micro ou d’écran est « convivialité ».
Pourquoi ne l’utilise-t-on pas ?
Trop élitiste et mal compris lorsqu’on ne dispose que de cinq cents mots pour s’exprimer ?
Trop décontracté, avec son arrière-goût de banquet et de libation ?
Trop français ?
Il en existe d’autres qui feraient l’affaire, quoique moins bien : cohabitation, coexistence, convergence, cohésion, etc. Non !
On pousse en avant une horreur vocabularienne : c’est Frankenstein, quai de Conti.
Si ce mot se contentait d’être moche, passe encore.
Mais c’est pire : son sens véhicule l’idée que, désormais, la nation avec son passé, son histoire, son mode de vie et de pensée, ses habitudes séculaires, ses coutumes et ses lois, ses rites, ses symboles – Ah ! la force des symboles ! – la nation, donc, doit se dédoubler.
En effet, lorsqu’une partie est appelée à se fondre dans une autre, ce n’est pas du « vivrensemble » mais de l’assimilation, de l’intégration, de l’insertion. Pas de chance : on a raté la marche !
On a su faire, mais on ne sait plus, ou on ne veut plus.
Alors, on prend acte de cet échec, on avoue son impuissance : avec ce fiasco, le « vivrensemble » consacre une partition de facto du pays.
Certains parlent d’une libanisation de la France et d’autres d’apartheid.
On sait où cela mène.
Et puis « vivre ensemble », ce n’est pas la même chose que « passer une soirée ensemble » ! « Vivre », cela vous a quelque chose d’illimité, de définitif, bref d’éternel…
Le salut, assure notre sémillante mini-ministre de la rue de Grenelle, passe par des cours renforcés tous azimuts – cours de ceci, cours de cela –, pour leur apprendre à vivre, à ces bambins peu respectueux de nos us et coutumes.
On fait tout pour qu’ils ne sachent ni lire, ni écrire, ni compter et on prétend qu’en rajoutant une couche de cours de perlimpinpin, on aura fait le boulot !
Pathétique incompétence.
Des voix très autorisées ont, depuis longtemps, dit ce qu’il conviendrait de faire pour remettre sur sa base la folle pyramide « Enseignement ».
Suggérons aux contempteurs du classicisme et aux adorateurs de la novlangue – et, au passage, à la ministre – de glisser dans les programmes scolaires, toutes sections confondues, ce bijou si bien ciselé et si contemporain qu’est « Le loup et l’Agneau », de monsieur de La Fontaine.
Petits et grands liront du « bon français » et, en prime, y trouveront une superbe illustration du « vivrensemble ».
Coup double !
Et, bien sûr, récitation écrite en fin de mandat…
On fabrique un nom en faisant s’accoupler un verbe et un adverbe : c’est un inceste lexical !
Pourtant, la langue française est riche.
L’exact synonyme du monstre sémantique que l’on nous balance à tout bout de page, de micro ou d’écran est « convivialité ».
Pourquoi ne l’utilise-t-on pas ?
Trop élitiste et mal compris lorsqu’on ne dispose que de cinq cents mots pour s’exprimer ?
Trop décontracté, avec son arrière-goût de banquet et de libation ?
Trop français ?
Il en existe d’autres qui feraient l’affaire, quoique moins bien : cohabitation, coexistence, convergence, cohésion, etc. Non !
On pousse en avant une horreur vocabularienne : c’est Frankenstein, quai de Conti.
Si ce mot se contentait d’être moche, passe encore.
Mais c’est pire : son sens véhicule l’idée que, désormais, la nation avec son passé, son histoire, son mode de vie et de pensée, ses habitudes séculaires, ses coutumes et ses lois, ses rites, ses symboles – Ah ! la force des symboles ! – la nation, donc, doit se dédoubler.
En effet, lorsqu’une partie est appelée à se fondre dans une autre, ce n’est pas du « vivrensemble » mais de l’assimilation, de l’intégration, de l’insertion. Pas de chance : on a raté la marche !
On a su faire, mais on ne sait plus, ou on ne veut plus.
Alors, on prend acte de cet échec, on avoue son impuissance : avec ce fiasco, le « vivrensemble » consacre une partition de facto du pays.
Certains parlent d’une libanisation de la France et d’autres d’apartheid.
On sait où cela mène.
Et puis « vivre ensemble », ce n’est pas la même chose que « passer une soirée ensemble » ! « Vivre », cela vous a quelque chose d’illimité, de définitif, bref d’éternel…
Le salut, assure notre sémillante mini-ministre de la rue de Grenelle, passe par des cours renforcés tous azimuts – cours de ceci, cours de cela –, pour leur apprendre à vivre, à ces bambins peu respectueux de nos us et coutumes.
On fait tout pour qu’ils ne sachent ni lire, ni écrire, ni compter et on prétend qu’en rajoutant une couche de cours de perlimpinpin, on aura fait le boulot !
Pathétique incompétence.
Des voix très autorisées ont, depuis longtemps, dit ce qu’il conviendrait de faire pour remettre sur sa base la folle pyramide « Enseignement ».
Suggérons aux contempteurs du classicisme et aux adorateurs de la novlangue – et, au passage, à la ministre – de glisser dans les programmes scolaires, toutes sections confondues, ce bijou si bien ciselé et si contemporain qu’est « Le loup et l’Agneau », de monsieur de La Fontaine.
Petits et grands liront du « bon français » et, en prime, y trouveront une superbe illustration du « vivrensemble ».
Coup double !
Et, bien sûr, récitation écrite en fin de mandat…
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