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mardi 28 octobre 2014

« Merci pour ce moment… d’évasion fiscale ! »


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Le 27 octobre 2014

   
    
 Avez-vous remarqué que les projets raisonnables sont souvent abandonnés, alors que les projets insensés ne le sont presque jamais ?

L’ISF est l’impôt le plus débile qui soit sorti des cerveaux, pourtant fertiles en la matière, de nos démagogues : « Vote pour moi, et j’irai voler le riche à ta place »…
Mis en place par des envieux, sanctuarisé par des pleutres, contre-productif et imité nulle part, l’ISF donne surtout aux Suisses, Belges ou Anglais des occasions de franche rigolade de fin de dîner. L’expatriation des grandes fortunes en est l’effet visible le plus ancien (« Qu’ils s’en aillent tous ! » éructait Mélenchon), ainsi que les divorces bidon, les acrobaties immobilières compliquant les mutations, des cadavres ambulants se maintenant à la tête de leurs entreprises pour conserver un « outil de travail » exonéré, des porteurs minoritaires d’actions de sociétés familiales invendables, etc.
On voit ensuite des gens aux revenus moyens tamponnés « super-riches », parce que leurs parents leur avaient juste laissé un appartement bien placé.
 Puis de très modestes agriculteurs retraités dont le champ de patates était devenu constructible (ce qui ne veut pas dire vendu).
Aujourd’hui, ce sont les jeunes entreprenants qui – anticipant ISF et taxe sur les plus-values -, se disent « Pourquoi monterais-je une boîte en France, si c’est pour qu’on me pique tout le jour où je la revendrai ? »
Mais une justice immanente vient frapper les « serial taxeurs » qui vivaient apparemment dans un autre système solaire.

L’élastique du jokari leur revient dans l’œil, et Shylock vient leur réclamer sa livre de sang.
Après Cahuzac et Thévenoud, il paraît qu’une soixantaine de parlementaires – professionnels de la fabrication d’impôts et de taxes – adopteraient pour eux-mêmes des usages plus souples…

 La presse attend les noms avec fébrilité, mais le premier livré en pâture est très intéressant, puisque Gilles Carrez prétend avoir ignoré que l’abattement de 30 % sur la valeur de la résidence principale ne s’appliquait pas si elle était détenue via une SCI. Que vous et moi l’ignorions, il n’y a pas de honte.
Mais monsieur Carrez est président du conseil d’orientation des finances publiques, président de la commission des Finances, de l’Économie générale et du Contrôle budgétaire, et fut pendant dix ans rapporteur général du budget de l’Assemblée…

Alors, ou il se fiche de nous, ou il ne lit pas les textes qu’il vote et dont il contrôle l’application !

 Il est vrai que l’exemple vient d’en haut, puisque le concubin de Mme Trierweiler ignorait aussi que son couple devait faire une déclaration commune, ce qui l’eût assujetti à l’ISF.

 Alors « Merci pour ce moment… d’évasion fiscale » !

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