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lundi 27 octobre 2014

Dilma Rousseff réélue présidente du Brésil : le soulagement.

Pour les progressistes latino américains et au delà, le résultat de l’élection présidentielle au Brésil est source de soulagement et de satisfaction.
 
Avec 51,4% des suffrages (selon le chiffre annoncé à 1h, heure française), Dilma Rousseff est réélue présidente du Brésil, pays de plus de 200 millions d’habitants qui couvre la moitié du territoire de l’Amérique du Sud.
  Il y a quinze jours, les sondages la donnaient perdante.
Tous les médias liés à l’oligarchie ont été mobilisés contre celle qui symbolise – malgré les limites de son action et les dérives corruptives survenues jusque dans son gouvernement – une politique de progrès social, de souveraineté nationale, de coopération avec les nations de la région et plus généralement de projection sur l’avenir dans le cadre des Brics, la nouvelle structure internationale réunissant la Chine, la Russie, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Brésil.
Dilma Rousseff a dû subir durant la campagne électorale tous les coups bas, la bourgeoisie croyant son heure de revanche arrivée, les marchés financiers allant jusqu’à provoquer, à la veille du scrutin, la chute de la bourse en annonçant un possible marasme économique.
Les populations extirpées de la pauvreté (quarante millions de Brésiliens au cours des dernières années), une partie de celles qui n’en sont pas encore sorties et à qui la présidente sortante a promis des mesures rapides et efficaces, une partie de la classe ouvrière, des travailleurs agricoles et des nouvelles classes moyennes ainsi qu’une frange importante des jeunes électeurs ont assuré la victoire de Dilma Rousseff.
Ce sont eux d’abord qu’il ne faudra pas décevoir.

Rien n’était inscrit d’avance car l’Amérique du Sud est confrontée actuellement à une vaste offensive ultralibérale inspirée et coordonnée depuis les officines de Washington.
 Les Boliviens ont déjà répliqué en réélisant triomphalement Evo Morales.
 Les Brésiliens ont pris le même chemin mais l’alerte fut chaude.
 Ils avaient tout à perdre d’un retour de la droite.
A l’heure des bilans, le géant brésilien peut afficher une baisse considérable de la pauvreté et des avancées considérables en matière de santé et d’éducation.
En surfant sur des mécontentements justifiés, souvent instrumentalisés, la bourgeoisie a cru pouvoir prendre sa revanche.
Si ses plans ont été évincés dans les urnes, on ne peut pas exclure de possibles provocations, à l’instar des événements survenus ces dernières semaines à Caracas.

Au lendemain de ce scrutin, il y a un grand perdant : les Etats-Unis d’Amérique.

Les changements progressistes intervenus dans la plupart des pays latino-américains, la création de nouvelles structures régionales d’intégration politique et économique, la mise au pas des multinationales, la distribution équitable des richesses, la conquête des souverainetés sont autant de crimes de lèse-majesté vus du côté de Washington.

  Les veines de l’Amérique latine sont-elles toujours ouvertes ?

 Peu à peu, elles cicatrisent mais restent toujours sous la menace du prédateur.

José Fort
 
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