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jeudi 1 mai 2014

« Sens commun », ou la volonté de réussir l’impossible…


ladroitequenousvoulons.fr

Le 1 mai 2014

   
Le mouvement « Sens commun », fondé par des jeunes venus de La Manif pour tous, s’est réuni en meeting mardi au siège de l'UMP…

Le mouvement « Sens commun », fondé par des jeunes venus de La Manif pour tous, s’est réuni en meeting mardi au siège de l’UMP… qui n’avait pas connu telle affluence depuis longtemps. Parallèlement, leur manifeste, leur « profession de foi » intitulée « La droite que nous voulons » est publiée sur un site web dédié.
Une profession de foi « droite » et pas seulement de droite.
Une profession de foi profonde, née de toute évidence des échanges d’idées tous azimuts et des rencontres de groupes de réflexion qu’a permis La Manif pour tous, mais dépassant le seul enjeu du mariage gay.
 Parce que les « sujets sociétaux » ne sauraient suffire à faire un projet politique.
 Parce que ces sujets ne sont pas tombés d’un coup de la lune, ils participent d’un vaste puzzle protéiforme dont les pièces, comme dans tout puzzle, semblent n’avoir aucun lien lorsqu’on les regarde en vrac, mais s’avèrent complémentaires lorsque l’on fait l’effort de les rapprocher.
 Le grand puzzle de la déconstruction de la France.
Une profession de foi ancrée dans la vérité qui prône une « économie au service de l’homme », une école où les « savoirs fondamentaux » reprendront le dessus sur le « pédagogisme idéologique », une « régulation des flux migratoires en fonction des intérêts nationaux », un héritage culturel et religieux « assumé », une remise à leur juste place des institutions européennes « dans le respect des nations », une « écologie réelle », le refus de « sacrifier honneur et réputation aux calculs électoralistes », la reconquête de la culture pour qu’elle ne soit plus le « monopole d’une gauche élitiste », le refus de « céder aux modes éphémères de la bien-pensance ».

Une profession de foi qui, surtout, mérite terriblement bien son nom.
Car de la foi, il en faut, il en faut plus que pour soulever les montagnes, pour entreprendre de redonner le sens commun à ce canard sans tête continuant à courir qu’on appelle l’UMP.
Pour imaginer que d’un coup, touché par la grâce, le grand paquebot va changer à 180° de cap par la seule force des petits bras de quelques vaillants moussaillons.
 Pour penser pouvoir tout chambouler de l’intérieur, quand on a signé au bas de la page, que l’on s’est uni pour le meilleur et pour le pire, quand tant d’autres surtout s’y sont essayés pour s’y casser les dents et s’y faire briser les reins.

Sans doute est-ce le propre et le charme de la jeunesse de vouloir réussir l’impossible.
Sans doute faut-il y voir aussi l’atavisme des jeunes gens bien élevés, qui renâclent à rompre avec le cocon familial : « L’UMP est ma famille naturelle », confiait, il y a quelques mois, dans un entretien, l’un des fondateurs de Sens commun.

 Il serait dommage pourtant – et c’est un des écueils – que de « droits », « profonds », « ancrés dans la vérité », les membres de Sens commun deviennent les Tanguy de l’UMP, au chaud dans le confort d’un parti qui leur offre gîte et couvert, mais frustrés par un projet vidé de son sens qui sera non plus la « droite que nous voulons » mais « la droite que nous pouvons ».

C’est-à-dire pas grand-chose.
 
 

 
 

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