Nicolas Gauthier
S’il est un pays qui bafoue le droit international depuis sa naissance, ce sont bien les USA.
Les USA étant une « nation-monde », il est assez logique, aux yeux de ses dirigeants, que l’autre monde, celui qui vit aux marches de ses frontières impériales, ne soit pas toujours intelligible.
D’où George W. Bush qui prend les Grecs pour des « Gréciens » et à peine plus de 15 % de citoyens américains détenteurs d’un passeport ; c’est dire leur ouverture à ce même monde.
À propos de la crise en Crimée, de Barack Obama et de John Kerry (équivalent local d’une sorte de ministre des Affaires étrangères), il était licite d’attendre mieux.
Mais non. Pourtant, le premier, de par son enfance indonésienne et sa culture musulmane, aurait pu paraître plus ouvert quant à la complexité des peuples et de leurs cultures respectives ; voir son discours de début de mandat au Caire sur la cohabitation des civilisations. Idem pour le second, auquel ses racines françaises ont été assez largement reprochées.
Vain espoir, semble-t-il, et la preuve par la Crimée.
Toujours la même histoire.
Encercler la Russie en dépeçant, morceau par morceau, les restes de la vieille URSS. Ce, au nom de la liberté, évidemment.
Défense contre un « terrorisme » fantasmé, qui pousse les USA à cerner la Russie de rampes de missiles – contre une éventuelle attaque nord-coréenne ou iranienne, de kamikazes cubains et de talibans à mobylette, vaste blague.
Pusillanime comme à l’accoutumée, l’Europe joue les utilités, ne rechignant jamais à faire le sale boulot pour son puissant protecteur.
Seulement voilà, en Ukraine, il y a aussi la Crimée, province russe que Moscou céda à Kiev en 1954.
Là, il y a le port de Sébastopol, base militaire russe, accès stratégique aux mers chaudes et, de fait, non négociable pour le Kremlin.
Que l’Ukraine ou son Ouest, tout au moins, bascule du côté européen, un Vladimir Poutine peut à la limite s’en accommoder.
Mais la Crimée, non.
La partition du pays, évoquée en ces colonnes au début des troubles, devient donc hypothèse envisageable ; au contraire de la base navale en question qui, elle, ne l’est pas ; un peu comme si l’on exigeait des USA qu’ils quittent leurs positions militaires du Pacifique ou que la France abandonne ses positions ultramarines.
Et là, force est de constater que nos amis américains font plus dans le marteau piqueur que dans la dentelle.
Aux habitants de Crimée, majoritairement russophones et russophiles, qui entendent organiser un référendum afin de décider de leur destin, Barack Obama répond : « Le référendum proposé sur l’avenir de la Crimée violerait la Constitution ukrainienne et le droit international. Toute discussion sur l’avenir de l’Ukraine doit inclure le gouvernement légitime du pays. »
Fort bien.
Mais, tout d’abord, on ne voit pas très bien en quoi un référendum d’autodétermination d’un peuple, quel qu’il soit, violerait le droit international.
De plus, l’actuel gouvernement ukrainien n’a de « légitime » que le nom, puisque issu d’un putsch, putsch de rue dans lequel les éléments « extrémistes », semble-t-il, campaient au premier rang.
Quant au droit international, de telles remarques, venant des USA, c’est un peu le couteau à beurre qui se gausserait de la crémière.
Car s’il est un pays qui bafoue le droit international depuis sa naissance, ce sont bien les USA.
Cuba, Philippines, Vietnam, Panama, Afghanistan, ex-Yougoslavie : autant de conflits déclenchés dans l’illégalité la plus totale.
Au fait, à propos de Yougoslavie, quid des Serbes de Bosnie et du Kosovo, devenus étrangers en leur propre terre natale ?
Et ce, sans le moindre référendum, juste par la force des canons…
L’Ukraine, certes, pose un problème à la communauté internationale.
Ce qui ne doit pas non plus nous faire oublier que « le » problème de cette même communauté internationale, c’est aussi cette puissante Amérique qui, certes sur le déclin – et c’est heureux –, persiste à causer plus de troubles qu’elle ne prétend en résoudre.
D’où George W. Bush qui prend les Grecs pour des « Gréciens » et à peine plus de 15 % de citoyens américains détenteurs d’un passeport ; c’est dire leur ouverture à ce même monde.
À propos de la crise en Crimée, de Barack Obama et de John Kerry (équivalent local d’une sorte de ministre des Affaires étrangères), il était licite d’attendre mieux.
Mais non. Pourtant, le premier, de par son enfance indonésienne et sa culture musulmane, aurait pu paraître plus ouvert quant à la complexité des peuples et de leurs cultures respectives ; voir son discours de début de mandat au Caire sur la cohabitation des civilisations. Idem pour le second, auquel ses racines françaises ont été assez largement reprochées.
Vain espoir, semble-t-il, et la preuve par la Crimée.
Toujours la même histoire.
Encercler la Russie en dépeçant, morceau par morceau, les restes de la vieille URSS. Ce, au nom de la liberté, évidemment.
Défense contre un « terrorisme » fantasmé, qui pousse les USA à cerner la Russie de rampes de missiles – contre une éventuelle attaque nord-coréenne ou iranienne, de kamikazes cubains et de talibans à mobylette, vaste blague.
Pusillanime comme à l’accoutumée, l’Europe joue les utilités, ne rechignant jamais à faire le sale boulot pour son puissant protecteur.
Seulement voilà, en Ukraine, il y a aussi la Crimée, province russe que Moscou céda à Kiev en 1954.
Là, il y a le port de Sébastopol, base militaire russe, accès stratégique aux mers chaudes et, de fait, non négociable pour le Kremlin.
Que l’Ukraine ou son Ouest, tout au moins, bascule du côté européen, un Vladimir Poutine peut à la limite s’en accommoder.
Mais la Crimée, non.
La partition du pays, évoquée en ces colonnes au début des troubles, devient donc hypothèse envisageable ; au contraire de la base navale en question qui, elle, ne l’est pas ; un peu comme si l’on exigeait des USA qu’ils quittent leurs positions militaires du Pacifique ou que la France abandonne ses positions ultramarines.
Et là, force est de constater que nos amis américains font plus dans le marteau piqueur que dans la dentelle.
Aux habitants de Crimée, majoritairement russophones et russophiles, qui entendent organiser un référendum afin de décider de leur destin, Barack Obama répond : « Le référendum proposé sur l’avenir de la Crimée violerait la Constitution ukrainienne et le droit international. Toute discussion sur l’avenir de l’Ukraine doit inclure le gouvernement légitime du pays. »
Fort bien.
Mais, tout d’abord, on ne voit pas très bien en quoi un référendum d’autodétermination d’un peuple, quel qu’il soit, violerait le droit international.
De plus, l’actuel gouvernement ukrainien n’a de « légitime » que le nom, puisque issu d’un putsch, putsch de rue dans lequel les éléments « extrémistes », semble-t-il, campaient au premier rang.
Quant au droit international, de telles remarques, venant des USA, c’est un peu le couteau à beurre qui se gausserait de la crémière.
Car s’il est un pays qui bafoue le droit international depuis sa naissance, ce sont bien les USA.
Cuba, Philippines, Vietnam, Panama, Afghanistan, ex-Yougoslavie : autant de conflits déclenchés dans l’illégalité la plus totale.
Au fait, à propos de Yougoslavie, quid des Serbes de Bosnie et du Kosovo, devenus étrangers en leur propre terre natale ?
Et ce, sans le moindre référendum, juste par la force des canons…
L’Ukraine, certes, pose un problème à la communauté internationale.
Ce qui ne doit pas non plus nous faire oublier que « le » problème de cette même communauté internationale, c’est aussi cette puissante Amérique qui, certes sur le déclin – et c’est heureux –, persiste à causer plus de troubles qu’elle ne prétend en résoudre.
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