Gabrielle Cluzel
Il est indéniable que l’on se prend parfois à rêver de laisser le gouvernement au garage.
La circulation alternée est une franche réussite.
Beau bilan : en milieu de journée, 4.000 P.-V. avaient déjà été dressés par 700 policiers déployés sur 60 points de contrôle à Paris et dans 22 villes limitrophes.
Les particules fines n’ont qu’à bien se tenir.
Et tout de suite, on respire mieux.
Enfin on le fera dès qu’on sera descendu de la rame de métro — si on peut en descendre — dans laquelle des troupeaux d’automobilistes privés de bagnole vous compriment le thorax et où, il faut bien le dire, on a troqué pollution contre transpiration.
On se demande parfois si on a gagné au change…
Certains, comme à la CFDT, avancent que tout cela met « les salariés en difficulté ».
Comme si le travail était plus important que la pollution !
Rien, bien sûr, n’est plus important que la pollution, ni référendum en Ukraine, ni écoutes, ni mensonges.
La pollution forme un rideau de fumée, mais pas tant sur la tour Eiffel que sur les petits ennuis de ceux qui prétendent l’éradiquer.
Heureusement, les forces de l’ordre veillent, dans une traque sans merci de ces délinquants qui s’entêteraient à vouloir aller bosser.
« Patrouille 22, un trafiquant de particules fines dans votre direction. L’individu a une cravate et un costume anthracite. Vous le reconnaîtrez à son siège-auto sur la banquette et son autocollant « Bébé à bord. »
Et pendant ce temps, non loin de là, dans les Yvelines, à Chanteloup-les-Vignes ?
Et pendant ce temps-là, à Chanteloup-les-Vignes, aucune interdiction de circulation.
Sans doute parce qu’on y respire très bien, le fond de l’air y est extrêmement pur, si l’on excepte les odeurs de gaz lacrymogène, de cocktail Molotov, de voiture brûlée et d’immeuble incendié.
Aucune interdiction de circulation… sauf, bien sûr, pour les voitures de police, qu’elles soient, celles-là, « paires » ou « impaires », au diesel ou à l’essence. Les derniers qui s’y sont risqués, dimanche, ont fini leur soirée à l’hôpital.
Dans cette affaire, plus fines que les particules, il y a les têtes pensantes du gouvernement.
Qui ont décidé de prendre astucieusement à bras-le-corps le fameux mal-être des flics.
De leur remonter le moral, de les remettre dans la spirale du succès et de l’énergie positive.
En verbalisant les cols blancs.
Et puis aussi les artisans, les professions libérales.
Polis, penauds, solvables… strike à tous les coups, ça fait oublier Chanteloup.
Vient un moment, n’est-ce pas, dans le boulot, où il faut être pragmatique et se fixer des objectifs accessibles.
Un modèle à suivre pour les autres professions en crise : les profs devraient se montrer raisonnables et ne punir que les bons élèves, ceux qui jettent un papier de bonbon une fois l’an dans la cour de récréation plutôt que ceux qui dealent tous les soirs dans les toilettes.
Les urgentistes pourraient abandonner les infarctus, sources de stress et d’échecs fréquents, pour se concentrer sur les ongles incarnés.
Après la circulation alternée, certains réclament pour la France l’élucubration alternée : une mauvaise idée seulement un jour sur deux.
Il est indéniable que l’on se prend parfois à rêver de laisser le gouvernement au garage.
Beau bilan : en milieu de journée, 4.000 P.-V. avaient déjà été dressés par 700 policiers déployés sur 60 points de contrôle à Paris et dans 22 villes limitrophes.
Les particules fines n’ont qu’à bien se tenir.
Et tout de suite, on respire mieux.
Enfin on le fera dès qu’on sera descendu de la rame de métro — si on peut en descendre — dans laquelle des troupeaux d’automobilistes privés de bagnole vous compriment le thorax et où, il faut bien le dire, on a troqué pollution contre transpiration.
On se demande parfois si on a gagné au change…
Certains, comme à la CFDT, avancent que tout cela met « les salariés en difficulté ».
Comme si le travail était plus important que la pollution !
Rien, bien sûr, n’est plus important que la pollution, ni référendum en Ukraine, ni écoutes, ni mensonges.
La pollution forme un rideau de fumée, mais pas tant sur la tour Eiffel que sur les petits ennuis de ceux qui prétendent l’éradiquer.
Heureusement, les forces de l’ordre veillent, dans une traque sans merci de ces délinquants qui s’entêteraient à vouloir aller bosser.
« Patrouille 22, un trafiquant de particules fines dans votre direction. L’individu a une cravate et un costume anthracite. Vous le reconnaîtrez à son siège-auto sur la banquette et son autocollant « Bébé à bord. »
Et pendant ce temps, non loin de là, dans les Yvelines, à Chanteloup-les-Vignes ?
Et pendant ce temps-là, à Chanteloup-les-Vignes, aucune interdiction de circulation.
Sans doute parce qu’on y respire très bien, le fond de l’air y est extrêmement pur, si l’on excepte les odeurs de gaz lacrymogène, de cocktail Molotov, de voiture brûlée et d’immeuble incendié.
Aucune interdiction de circulation… sauf, bien sûr, pour les voitures de police, qu’elles soient, celles-là, « paires » ou « impaires », au diesel ou à l’essence. Les derniers qui s’y sont risqués, dimanche, ont fini leur soirée à l’hôpital.
Dans cette affaire, plus fines que les particules, il y a les têtes pensantes du gouvernement.
Qui ont décidé de prendre astucieusement à bras-le-corps le fameux mal-être des flics.
De leur remonter le moral, de les remettre dans la spirale du succès et de l’énergie positive.
En verbalisant les cols blancs.
Et puis aussi les artisans, les professions libérales.
Polis, penauds, solvables… strike à tous les coups, ça fait oublier Chanteloup.
Vient un moment, n’est-ce pas, dans le boulot, où il faut être pragmatique et se fixer des objectifs accessibles.
Un modèle à suivre pour les autres professions en crise : les profs devraient se montrer raisonnables et ne punir que les bons élèves, ceux qui jettent un papier de bonbon une fois l’an dans la cour de récréation plutôt que ceux qui dealent tous les soirs dans les toilettes.
Les urgentistes pourraient abandonner les infarctus, sources de stress et d’échecs fréquents, pour se concentrer sur les ongles incarnés.
Après la circulation alternée, certains réclament pour la France l’élucubration alternée : une mauvaise idée seulement un jour sur deux.
Il est indéniable que l’on se prend parfois à rêver de laisser le gouvernement au garage.
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