Publié le 13.02.2014, 21h17 | Mise à jour : 22h49
TARBES (HAUTES-PYRÉNÉES). Les militants anarchistes s'en étaient pris à des symboles comme le 35e régiment d'artillerie parachutiste.
| (Google Street View.)
Deux hommes ont été arrêtés et placés en garde à vue dans l'enquête sur des attaques avec des engins incendiaires commises récemment à Tarbes et Pau revendiquées par un groupe anarchiste.
Les deux hommes, un Français de 31 ans et un Espagnol de 39 ans, ont été interpellés à Tarbes (Hautes-Pyrénées) dans le cadre d'une enquête dirigée par le parquet antiterroriste de Paris.
En matière antiterroriste, une garde à vue peut être prolongée jusqu'à 96 heures.
Les investigations, désormais menées par la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et la direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux, avaient été lancées après deux attaques incendiaires à Tarbes en décembre.
La première, le jour de Noël, avait visé la prison de Tarbes.
La seconde, deux jours plus tard, le 35e régiment d'artillerie parachutiste (RAP).
Ces attaques, qui n'avaient fait que peu de dégâts, avaient été revendiquées début février par un groupe anarchiste, intitulé Groupe d'action directe international (Gadi).
«Venger la mort de Clément Méric dans le sang»
Publié sur le site «Contra info», le texte de revendication expliquait ces actions par solidarité avec «tous les frères anarchistes incarcérés dans les centres d'extermination des États terroristes».
Il appelait également à «venger la mort de Clément Méric dans le sang», en référence au militant antifasciste mort en juin 2013 après une bagarre avec des skinheads à Paris.
Sur le site internet, les auteurs des attentats signent clairement leurs gestes : «Nous revendiquons l’attaque incendiaire contre un bâtiment de l’armée française (35 RAP Tarbes, France) du 27 décembre 2013.
Nous revendiquons aussi l’attaque incendiaire contre la prison (Tarbes, France) du 25 décembre 2013.
Les deux attaques en solidarité et à l’appel international des 5 anarchistes de Barcelone», écrivent les militants anarchistes.
Plus inquiétant, ils n'hésitent pas à inciter leurs sympathisants à «s’organiser et à s’armer» avant de conclure par un lugubre «Mort à l'Etat, mort aux fascistes, mort au capitalisme».
Une troisième attaque incendiaire a visé dans la nuit de vendredi à samedi un édifice religieux de Pau (Pyrénées-Atlantique), l'Église de la Science chrétienne, un courant religieux fondé aux États-Unis au XIXe siècle.
Ce jet de cocktail molotov, qui n'a fait que peu de dégâts, a également été revendiqué par le Gadi sur le site «Contra Info», dans un texte lançant: «Mort au fascisme et à ses symboles».
Pour le Gadi, cette église «sert de base d’arrière-garde pour les fascistes du Front National».
On ignore si le nom du «Gadi» se veut une référence aux «Gari», les Groupes d'action révolutionnaires internationalistes, qui ont été particulièrement actifs dans le sud-ouest de la France en 1974-1975 où ils commirent des dizaines d'attentats à la bombe et des braquages de banque en relation avec les antifranquistes espagnols.
Jean-Marc Rouillan avait été membre des Gari avant de créer Action directe.
LeParisien.fr
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