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vendredi 24 janvier 2014

Nicolas Bedos mis en examen pour injure raciale.

Info le Parisien
Timothée Boutry avec Colin Reingewirtz | Publié le 24.01.2014, 07h21


En apprenant le dépôt de la plainte, Nicolas Bedos s’est désolé que les auteurs aient compris « l’inverse » de son message.
  En apprenant le dépôt de la plainte, Nicolas Bedos s’est désolé que les auteurs aient compris « l’inverse » de son message
Le chroniqueur et écrivain est poursuivi pour des chroniques de 2012, sans rapport avec l’affaire Dieudonné.
 
Le contexte donne une résonance particulière à l’information.
 Alors que son sketch de réplique à Dieudonné diffusé le 11 janvier dans « On n’est pas couché » ( 2) affole le Web et vaut à l’humoriste des menaces de mort, Nicolas Bedos a été mis en examen, le 16 décembre dernier, pour « complicité d’injure publique raciale » par une juge d’instruction parisienne.

Une décision qui fait suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée en janvier 2013 par le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais à propos de deux chroniques publiées dans « Marianne » et sur le site de l’hebdomadaire en décembre 2012.
 En cause, l’emploi de l’expression « Enculé de nègre » à la fin d’un article intitulé « Indolence insulaire » écrit au retour de ses vacances en Guadeloupe.
 L’utilisation de la formule « autochtones oisifs » est également visée.


Début d’année tendu

« Nous nous sommes sentis insultés par ces propos qui visent toute une communauté, explique Daniel Dalin, le président du Collectif-DOM, une association qui revendique 40 000 membres et sympathisants.
 Nous y avons vu une incitation à la haine raciale à laquelle il convenait de mettre fin.
 Même au 3e degré, on ne peut pas s’en prendre à un groupe humain de la sorte. »

Le collectif rappelle que la plainte date de l’an dernier, bien avant la polémique Dieudonné.
 « Nous ne faisons aucun amalgame, insistent les avocats de l’association, Mes Eddy Arneton et Jules Ramael. Les humoristes doivent pouvoir travailler, mais il s’agit de combattre tous les propos à caractère raciste. »
 L’an dernier, en apprenant le dépôt de cette plainte, Nicolas Bedos s’était désolé que les auteurs de la plainte aient compris « l’inverse » de son message.
 « Ils ne comprennent pas le degré zéro du second degré. Les expressions qu’ils me reprochent sont mises dans la bouche de personnes que je critique. »
 Son avocat, Me Dupeux, rappelle qu’en matière de délit de presse « la mise en examen est automatique.
 Le cas échéant, mon client viendra s’expliquer devant le tribunal. »

Un début d’année tendu pour celui qui est aussi dramaturge et romancier.
 Hier en fin d’après-midi, il dédicaçait à la Fnac Montparnasse son livre « la Tête ailleurs ».
Certains sites avaient annoncé l’annulation de cette rencontre devant la possible intrusion de militants pro-Dieudonné décidés à faire la quenelle devant l’humoriste.
A 18 heures, devant un monde fou, mais en présence d’une vingtaine d’agents de sécurité et d’un camion de police dans la rue, il a pu dialoguer avec des lecteurs acquis à son humour et dédicacer longuement son livre.

 En confiant qu’il devenait parano et craignait de finir par devoir mettre la barbe et la moustache postiche de son sketch « pour aller acheter son pain ».

Le Parisien

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